Ne disposant pas d’électricité pour allumer des lampes, le village de Koumantou, dans le sud du Mali, plongeait dans le noir après le coucher du soleil. La seule lumière provenait du restaurant de la femme d’affaires locale, Kadia Koné.
C’est une scène qui se répète dans 90 pour cent de l’Afrique subsaharienne rurale.
Mais avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d’autres partenaires, les villageois de Koumantou disposent à présent d’un moteur diesel qui leur sert de générateur pour éclairer, pomper l’eau aux puits, décortiquer les céréales ou charger les piles des téléphones.
Non seulement ce moteur, d’un entretien facile, est à usage multiple, mais il dessert environ 1500 habitants du village et des alentours, les aidant à améliorer leurs revenus, et stimule l’économie de la communauté tout entière.
Le moteur a été installé à Koumantou dans le cadre d’un programme du gouvernement malien qui a débuté en 1993 et s’est développé grâce à un financement se montant à plus de 20 millions de dollars en provenance de Norvège, du Danemark, des Pays-Bas, de France et de la Fondation Bill & Melinda Gates, entre autres partenaires.
À ce jour, le programme a touché environ 1,5 million de Maliens. Le millième moteur à usage multiple a été installé la semaine dernière dans le village de Mounzoun, au cours d’une cérémonie qui s’est tenue sous le patronage du président du pays, Amadou Toumani Toure.
Environ trois millions d’habitants de l’Afrique de l’Ouest ont à présent accès à l’électricité grâce à ces unités, dont certaines consomment du biocarburant comme l’huile végétale de Jatropha. Le PNUD et ses partenaires ont des programmes similaires en expansion au Burkina Faso, au Ghana, au Sénégal, en Guinée, au Niger et au Togo.
Améliorer l’accès à l’énergie pour certaines des populations les plus pauvres du monde est l’un des volets de la stratégie mondiale de réduction de la pauvreté du PNUD, qui aide les gouvernements à formuler et mettre en œuvre des mesures qui brisent le cycle de la pauvreté et créent des opportunités pour les femmes.
Le projet se concentre sur les femmes à faible revenu qui n’ont que peu accès à l’électricité. Seules les associations officielles de femmes bénéficiant de l’appui des villageois peuvent faire une demande pour obtenir un moteur. Une fois formées, ces femmes gagnent entre deux et six heures de travail par jour en moyenne grâce à cette technologie.
Kadia Koné, pour qui le générateur -qui lui sert pour son restaurant- a réduit la quantité de travail manuel à effectuer et a eu une influence positive sur son entourage, déclare: «La lumière attire les clients et mes revenus ont augmenté.»
Yaya Sidibé, du PNUD, coordinatrice du projet au Mali, ne doute pas de l’impact d’une telle technologie quand elle est mise entre les mains de femmes: «Si l’on aide un homme, on aide une personne, dit-elle. Mais si l’on aide une femme, on aide toute sa famille et sa communauté.»
Pour souligner à quel point l’accès à l’énergie peut changer la vie des pauvres, une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné 2012 Année de l’énergie durable pour tous.