Développement intégré et solidarité islamique : La Fondation Aga Khan vole au secours des Mopticiens

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La Fondation Aga Khan intervient depuis décembre 2007 dans la 5ème région administrative du Mali, à travers le Programme de Développement Coordonné dans la Région de Mopti (PDCRM), avec à la clé de belles réalisations dans des secteurs aussi vitaux que l’agriculture, l’éducation, la santé, la micro finance et le renforcement de la société civile.

 

 

Des réalisations qu’une dizaine de journalistes de la presse nationale et  régionale, tant écrite qu’audiovisuelle, a pu constater de visu, dans le cadre d’une caravane de presse qui s’est déroulée du  28 au 31 octobre dernier. En compagnie d’Ibrahim Diallo, Chargé de Communication du Réseau Aga Khan Afrique de l’Ouest.

 

 

«Pour nous, à Toumadiana, le gouvernement n’est autre que la Fondation Aga Khan, dont nous saluons les efforts louables dans les domaines de l’éducation, de la santé et la promotion de l’agriculture, qui ont beaucoup apporté au mieux-être de notre village». Cette boutade d’un des habitants de ce village de Mopti, que nous avons trouvés ce mardi  29 octobre en pleine séance, traduit éloquemment le sentiment de gratitude qu’expriment nombre de bénéficiaires des actions du Réseau Aga Khan à travers la cinquième région du Mali.

 

 

Les membres de la coopérative  de Toumadiana Jigiya n’ont pas tari de témoignages qui ont souligné les nombreux avantages de la stratégie mise en place, s’articulant  notamment autour des techniques de la sélection des semences, de lutte contre le striga (plante nuisible), l’utilisation de la micro dose, les champs-écoles… «Avant, je ne récoltais que 5 charrettes de mil, maintenant j’en suis à 13» confie Bourama Coulibaly, le visage rayonnant.

Quant à Sinaly, il assure que grâce à l’utilisation de la micro dose, sa production de mil – sorgho est passée de 120 tas à 232 tas.  Même son de cloche chez Boubacar Niantao. Il avait bourlingué en Côte d’Ivoire où il avait tâté, en bon Bozo, de la pêche, et arpenté, pendant un laps de temps, le secteur de l’exploitation diamantifère. Mais c’est son retour au bercail et le terroir qui lui porteront chance.

 

 

Grâce à la semence améliorée CSM63E, il a pu produire l’équivalant de 13 sacs, sur un périmètre de 60 m2, et de 43 sacs l’année suivante, à partir de la même surface. Ce qui lui a permis de prendre en charge les frais d’entretien de sa très nombreuse famille. Un autre membre de la coopérative a nous confié qu’il avait même pu s’offrir un camion de transport.

Ces réussites ont été réalisées dans le cadre de la Composante Développement agricole du Programme de Développement Coordonné dans la Région de Mopti, dont l’objectif ultime est l’amélioration durable de la sécurité alimentaire et des revenus des populations. Cela passe par une stratégie s’articulant autour de trois axes d’intervention: augmenter le rendement des champs céréaliers et des jardins  maraîchers, en facilitant l’accès aux intrants, améliorer l’accès des producteurs au marché, en renforçant leurs connaissances des techniques de commercialisation et en sensibilisant le secteur privé et, enfin, renforcer les capacités des organisations villageoises et des associations de producteurs.

 

 

S’agissant des résultats globaux atteints, les progrès sont impressionnants. Cinquante-cinq (55) jardins ont été, à ce jour, créés ou réhabilités, pour une cible de 45, soit 122 % (18 jardins créés, 13 réhabilités, 22 puits à grand diamètre, 49 puits à tarière et 69 et accessoires réalisés) et 4 612 femmes formées sur les  techniques améliorées, sur une cible de 4 500, soit 102 %.

 

 

S’y ajoutent l’appui en semences maraîchères au profit de 30 groupements, la création ou l’appui à 9 fermes avicoles, la formation de 150 maraîchers sur la technique et la clôture de 6 sites maraîchers en haie vive.

Pour ce qui est du volet mil, sorgho et lutte contre le striga, 5 080 producteurs directs ont été formés, à travers les champs-écoles paysans, les projections vidéo, les  démonstrations et les tests variétaux, sans compter l’introduction de la micro-dose mécanisée.

 

Concernant le volet riz, grâce à un accord de collaboration entre la Fondation Aga Khan, l’Office Riz Mopti et l’IER (Institut d’Economie Rurale), 1 310 producteurs ont été formés au niveau riz irrigué, pour une cible de 750, soit 175 % et 2 541 formés au niveau du riz de submersion contrôlée / libre, pour une cible de 3 000, soit 85 %.

 

 

Au début, l’intervention de la Fondation Aga Khan dans la région de Mopti ne concernait que le développement agricole, mais, au fil du temps, la nécessité de prendre en compte des aspects essentiels du développement, comme l’éducation et la santé, est apparue comme une évidence. D’où l’approche intégrée, à travers le Programme de Développement Coordonné dans la Région de Mopti.

 

 

Après le développement agricole, l’éducation et le développement de la petite enfance constituent l’un des volets majeurs de ce Programme. A ce sujet, la visite du Centre de Développement de la Petite Enfance à Tongorongo, petite bourgade de 2 704 habitants, composés de Sarakollé, Bozo et Bambara, et située dans le cercle de Mopti, fut instructive à plus d’un titre.

 

 

Le Centre de Togorongo est l’un des 11 Centres déjà construits, ou à construire, grâce à une aide financière de la Fondation Aga Khan de 36 millions de FCFA. Le Centre accueille 158 enfants, hauts comme trois pommes, dont 50 filles. L’allégresse avec laquelle la délégation de la Fondation Aga Khan, conduite par le Directeur Général du PDCRM, Zana Koné, en compagnie des hommes de média, a été reçue, est indicative du bonheur que la réalisation de ce Centre a procuré aux habitants de ce gros village.

 

 

Pour extérioriser leur sentiment de reconnaissance, les petits anges n’ont pas manqué de gratifier la délégation d’un touchant chant en bambara. Il y a de quoi. La Fondation a mis à leur disposition, entre autres, des habits et des jouets, sous forme de poupées et voitures. Les enfants sont encadrés par trois mères éducatrices, chapeautées par un Comité de gestion avec pour Présidente Fatoumata Konta. Ici, les doléances de l’heure ont pour noms l’acquisition de tables-bancs et d’un point d’eau potable. Des doléances dont les responsables de la Fondation Aga Khan ont pris bonne note.

 

 

D’une manière générale, les axes d’intervention et les activités menées dans le cadre du volet Education et Développement de la Petite Enfance concernent,  s’agissant de l’éducation formelle, l’appui aux élèves en fournitures scolaires et matériels didactiques (21 écoles et 5 médersas), l’organisation de cours de remédiations, l’appui aux écoles en équipements et la réalisation d’infrastructures scolaires.

 

 

Quant à l’éducation non formelle, les interventions portent sur l’alphabétisation de masse dans les villages (36 villages et 48 centres d’alphabétisation). Les activités planifiées ont été presque toutes exécutées, les seules activités qui restent en cours sont, entre autres, l’édition du module pour les centres d’alphabétisation et la production de livrets sur le genre en langues locales.

 

 

Satisfaction et gratitude

Les habitants de Tongorongo, en plus du Centre de Développement de la Petite Enfance, avaient  une autre raison de se réjouir. Ils possèdent un périmètre de 23 hectares, avec un financement OFDA (entité proche du ministère de l’Agriculture des Etats-Unis d’Amérique), dont l’exploitation permet d’engranger 25 sacs de riz paddy à partir de 0,25 hectare en maîtrise totale d’eau. On peut donc comprendre que le chef de village, El Hadj Banaye, n’avait pas de mots assez forts pour exprimer sa satisfaction et sa gratitude à l’endroit de la Fondation Aga Khan, à l’origine du bonheur de sa communauté.

 

 

En dehors de son approche holistique, celle-ci imprime également à ses interventions une méthode inclusive et participative. Par exemple, dans la réhabilitation des canaux d’irrigation du périmètre de Tongorongo, le concept de Cash for Work – argent contre travail – a été utilisé à bon escient, ce qui a vu une participation physique des populations aux travaux.

C’est le souci de la durabilité  de  ses réalisations et de ses actions qui oblige la Fondation à recourir à la même méthode, en impliquant les services techniques et les projets de l’Etat comme la Direction Nationale de l’Agriculture, l’Opération Riz Mopti et la Direction Nationale de la Santé.

 

 

Cette approche transparaît également dans le volet santé, comme c’est le cas avec la construction de la maternité de Niala, un village de 1 792  âmes, situé à une demi-douzaine de kilomètres de la ville de Djenné, et que la caravane des journalistes a eu le loisir de visiter.

 

 

Cette maternité se compose d’une salle d’accouchement, d’une salle de consultation et d’une salle de repos. Pour la petite histoire, le terrain a été octroyé par le chef de village, du nom de Djamb Eda Bocoum. La population a assuré la main d’œuvre. La Fondation Aga Khan a fourni le plan et offert le ciment et le fer.

 

 

Contribution totale de la Fondation: 5 181 000 FCFA. La maternité de Niala fait partie des 110 maternités prévues, sur lesquelles une soixantaine sont déjà réalisées ou en cours de réalisation. Ce volet s’accompagne également de la formation de 80 matrones, dont le 2ème contingent, environ une trentaine de dames, est opérationnel. Mission: réduire la mortalité maternelle et infantile, à travers la promotion des bonnes habitudes nutritionnelles et des consultations prénatales (CPN).

 

 

La caravane des journalistes a également assisté à Bangassi, village situé dans la préfecture centrale de Mopti, à un  cours d’alphabétisation en bambara, intégrant une causerie-débat sur la nutrition  et l’assainissement.

 

 

Ouverte en février 2006 et animée par un personnel de sept agents, dont le Chef d’agence n’est autre que la belle mais pugnace Mme Cissé Djeneba Barry, la Première Agence de Micro Finance (PAMF)  se révèle un fer de lance entre les mains de la Fondation Aga Khan dans sa lutte contre la pauvreté en 5ème région.

 

 

Dès mars 2006, elle a commencé à octroyer des crédits à des bénéficiaires évoluant dans le développement rural, comme l’embouche, le maraîchage et l’élevage, avec un taux de recouvrement s’élevant à 97%. Ainsi, 2 200 sociétaires ont pu bénéficier de prêts totalisant 448 millions de FCFA.  Présente déjà à Djenné, à travers un point de service, PAMF compte ouvrir d’autres sites, notamment à Bandiagara.

 

Yaya Sidibé       

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