Le Reso-Climat a lancé vendredi à Bamako l’appel à projets pour le compte de son Programme d’initiatives locales d’adaptation durable aux effets des changements climatiques (PIL-ADCC). Une vingtaine de projets devront naître pour un coût d’environ 4 milliards de F CFA pour améliorer les conditions de vie des populations rurales au Mali face aux effets du changement climatique.
La cérémonie de lancement était présidée par Markatié Daou, représentant le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable. Il avait à ses côtés le président du Reso-Climat et de Mali-Folkcenter, Dr. Ibrahim Togola, la représentante de la Coopération suédoise, Assa Palmgren.
Le PIL-ADCC intervient à la suite du Programme d’appui aux initiatives d’adaptation aux changements climatiques (PAIRCC) mis en œuvre entre 2009-2014. Son objectif est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales au Mali à travers le renforcement des capacités de résilience des communautés au niveau des communes face aux effets des changements climatiques.
Peuvent faire acte de candidature toutes les ONG et associations membres du Reso-Climat. Les domaines concernés sont : l’agriculture, l’eau, la foresterie, l’énergie, la pêche et l’élevage, et la gestion des risques et catastrophe. Le PIL-ADCC s’étendra sur la période 2015-2018 et le montant du projet est estimé à environ 4 milliards de F CFA. Une vingtaine de projets seront financés.
Le président du Reso-Climat Mali, Dr. Ibrahim Togola, s’est dit très heureux d’assister au lancement de cet appel à projet du PIL-ADCC avec l’appui de la Suède.
“Le PIL-ADCC est la suite des succès tirés du PAIRCC. Ce programme, exécuté entre 2009 et 2013, a permis d’augmenter la résilience d’un nombre important de nos communautés vulnérables aux effets des changements climatiques”, a indiqué Dr. Togola. Et d’ajouter que le financement du PIL-ADCC témoigne de la dynamique du partenariat fécond ainsi que la confiance entre l’Asdi et le Reso-Climat Mali.
Le changement climatique est l’un des plus grands défis du 21e siècle et au Mali, il est un facteur de déséquilibre social. Les populations pauvres, surtout celles vivant en milieu rural, sont les plus vulnérables et la lutte contre les effets de ce phénomène constitue un défi majeur pour l’humanité, a déclaré le président du Reso-Climat. Il a remercié les Etats membres pour l’engagement historique pris à la Cop-21 à Paris.
Parmi la vingtaine de projets programmés, une dizaine verra le jour aux termes de cet appel pour un coût de 100 millions de F CFA. Il a assuré que tout ce processus se déroulera conformément à la convention liant le Reso-Climat Mali à l’Asdi. M. Togola a remercié le département de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable de l’intérêt accordé à ce programme et salué Mme l’ambassadeur de la Suède au Mali, pour la confiance et son appui au Reso-Climat Mali.
Le chef de la Coopération à l’ambassade de Suède, Assa Palmren, a indiqué que le financement de ce programme est innovant, car, dira-t-elle, il permettra d’une part une meilleure focalisation de l’appui de la Suède dans la couverture géographique du pays dans le domaine d’adaptation aux changements climatiques. D’autre part, il va intégrer plusieurs composantes dans le même programme et toucher directement les populations locales sans oublier le renforcement des capacités des membres du Reso-Climat.
Markatié Daou, représentant le MEADD, s’est réjoui de participer à cette cérémonie qui lance l’appel à projet sur le nouveau programme du Reso-climat qui survient quelque jours après le lancement de la campagne nationale de reboisement 2016 couplé à celui du lancement des activités de la Grande muraille verte du Mali avec comme thème pour la campagne : “Restaurons les écosystèmes dégradés, un devoir noble contre les effets des changements climatiques”.
Il a remercié l’ambassade de Suède au Mali pour le financement de ce programme qui vise à accroitre la résilience des populations rurales face aux effets des changements climatiques.
“Le changement climatique est en effet l’un des plus grands défis du 21e siècle, et ses différentes manifestations sont caractérisées par les sécheresses récurrentes, la perte de la fertilité des sols, la perte de la biodiversité, la désertification, la dégradation des ressources naturelles entrainant inexorablement, la diminution du pouvoir d’achat des couches les plus vulnérables et les migrations…”, a souligné M. Daou. Il a ajouté que le Mali s’est engagé à bâtir une économie verte et résiliente aux changements climatiques à travers l’élaboration d’une Politique nationale de changement climatique, assortie de stratégie et de plan d’action, d’un Cadre stratégique pour une économie verte et résiliente au changement climatique assorti d’un plan d’action, etc.
Ce programme PIL-ADCC, dira-t-il, est en cohérence avec la politique nationale sur les changements climatiques. Il a assuré l’accompagnement du MEADD à toutes les initiatives de la société civile notamment au Reso-Climat pour ce programme.
Ousmane Daou