Le continent s’efforce d’exprimer clairement ses points de vue et entend s’assurer qu’ils seront pris en compte dans les conclusions de la conférence de « Rio +20 ».
La conférence préparatoire régionale africaine à « Rio +20 » s’est déroulée Addis-Abeba, du 24 au 25 octobre. La rencontre avait, entre autres objectifs, de susciter un engagement politique renouvelé dans le domaine du développement durable, d’évaluer les progrès réalisés et les lacunes à combler dans la mise en œuvre des conclusions des réunions sur le développement durable et de prendre des mesures afin de faire face aux défis en la matière. La conférence de « Rio +20 » sera consacrée aux thèmes de « l’économie verte dans le contexte du développement durable » et de « l’élimination de la pauvreté et (du) cadre institutionnel du développement durable ». La rencontre a regroupé quelques 500 participants venus d’Afrique et d’ailleurs dont le président congolais, Denis Sassou Nguesso, le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, et le président de la Banque africaine de développement, Donal Kaberuka. Notre pays était représenté par une délégation conduite par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré. La rencontre a permis aux participants de débattre de deux thèmes majeurs de « Rio +20 » : « l’économie verte dans le contexte de développement durable » et « l’élimination de la pauvreté et le cadre institutionnel du développement durable ». La conférence a également constitué un forum au plus haut niveau politique pour débattre des objectifs et des thèmes de « Rio+20 » ainsi que d’autres sujets importants pour l’Afrique dans le but d’aboutir à un consensus sur les principales priorités et préoccupations du continent.
Le continent s’efforce d’exprimer clairement ses points de vue et entend s’assurer qu’ils seront pris en compte dans les conclusions de la conférence de « Rio +20 ». « L’Afrique détient des connaissances pratiques et des expériences que la conférence de Rio+20 devra prendre en compte. Ces connaissances et expériences sont essentielles pour indiquer la voie à suivre, y compris pour faire face aux défis nouveaux et émergents et donner des réponses satisfaisantes aux besoins et aux priorités du développement durable aux niveaux mondial, régional et national », a estimé le président congolais. Jean Ping a rappelé que l’Afrique doit être représentée par un porte-parole afin de négocier d’une seule voix lors des assises internationales de Rio+20.
Au terme des travaux, les participants ont adopté un document appelé « Déclaration consensuelle africaine pour Rio+20 » comportant une cinquantaine de points. S’ils se sont félicités des objectifs de Rio+20, ils ont, par contre, marqué leur préoccupation sur le fait que le progrès de l’Afrique vers un développement durable soit compromis par les défis liés notamment au changement climatique, à la désertification, aux déchets électronique et autres déchets dangereux, et à la faible capacité de résistance aux catastrophes naturelles. Ils ont dénoncé les crises alimentaires et énergétiques, l’urbanisation rapide, la piraterie, les migrations, la traite des êtres humains et la crise financière internationale. Ils ont demandé aux Etats d’adopter au niveau national, un cadre d’indicateurs de développement durable.
La nécessité de doubler l’aide à l’Afrique, tel qu’énoncé par le G8 en 2005, la résolution du problème de la dette et la mise en place d’un système de commerce axé sur le développement universel, ont aussi été recommandées. Une réunion interministérielle a été organisée afin de fournir une orientation politique sur les objectifs et les thèmes de « Rio+20 » et d’enrichir la Déclaration consensuelle africaine et le projet de résolution sur la déclaration à soumettre a l’examen du sommet de l’Union africaine prévue en janvier 2012. Un atelier de formation de journalistes en vue de discuter des concepts de l’économie verte ainsi que sa relation avec l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), a été organisé par le département en charge de la communication de la CEA.