Le Forum africain sur le développement durable qui vient de se tenir à Bamako, a établi que le continent avait, plus que jamais, besoin d’une gouvernance efficace et multidimensionnelle.
Au terme de deux jours d’intenses travaux, les participants se sont persuadés que plus que jamais, l’Afrique a besoin d’une gouvernance efficace en matière de développement durable, prenant en compte les aspectes environnementaux, économiques, techniques et sociaux. Un développement intégrant les aspects culturels et sécuritaires, sans lesquels le développement n’est pas viable. Les débats ont porté sur les aspects d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques. Les discussions s’inscrivaient en droite ligne des débats de la quatrième session extraordinaire de la Conférence des ministres africains en charge de l’Environnement que notre capitale a abritée en septembre dernier.
Les réflexions menées dans ce cadre ont permis de mettre en exergue les problématiques et de cibler la spécificité africaine. Un accent a été mis sur la richesse des connaissances accumulées par les centres techniques et de recherche dans les pays africains. La rencontre de Bamako a également exploré les voies d’un développement durable et l’émergence d’une économie verte africaine. La cérémonie de clôture a été marquée par plusieurs interventions. Le représentant de la Banque islamique de développement (BID), Demba Bah, a confirmé le grand intérêt de cette institution financière pour la protection de l’environnement et l’atténuation des effets des changements climatiques sur l’agriculture en Afrique.
En 2010, la banque avait financé différentes actions dans ce sens à hauteur de 3 milliards de Fcfa. Aujourd’hui, son actif en la matière atteint les 1500 milliards de Fcfa. La sous-directrice de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, a, pour sa part, souligné la nécessité de soutenir l’agriculture africaine, en notant que ce secteur emploie plus de la moitié de la population du continent. Ce secteur vital pour le continent est très vulnérable aujourd’hui à cause de sa dépendance aux cycles pluviométriques. Et cela au moment l’Afrique doit relever l’immense défi de la sécurité alimentaire. Pour Helena Semedo, la promotion d’une agriculture intelligente est donc devenue un impératif. En effet, estime la responsable de la FAO, au lieu de 832 millions de personnes aujourd’hui, l’Afrique devra nourrir 1,8 milliard d’individus d’ici à l’horizon 2050.
Le secrétaire exécutif de l’Onusida, lui, juge le moment crucial. Etablissant la relation entre le développement durable et la santé humaine, Michel Sidibé a insisté sur le rôle des politiques dans la prise de décisions justes et porteuses d’espoir pour le continent. Certes, le défi est immense, mais pas impossible à relever, a estimé Michel Sidibé, avant de paraphraser le Mahatma Gandhi qui soulignait que la terre avait suffisamment de ressources pour satisfaire nos besoins, mais pas assez pour satisfaire notre cupidité. Pour Michel Sidibé, la ressource qui nous fait le plus défaut aujourd’hui, c’est le temps. “Il joue contre nous. Donc, nous ne pouvons plus attendre. Il faut agir et agir vite », a-t-il lancé, invitant à mettre l’intérêt des sans voix (les pauvres) qui sont les plus nombreux, au centre des décisions politiques. En clôturant les travaux, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a estimé que le Forum africain du développement durable avait contribué à renforcer la position commune africaine dans la perspective de Rio+20, qui sera un des grands rendez-vous de la planète en 2012, et pour la conférence des parties (COP) prévue en décembre prochain en Afrique du Sud.
vendredi 7 octobre 2011