Développement du Mali et de l’Afrique : Le leadership de la jeunesse au centre des réflexions

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Dans le cadre des activités de la célébration de la Journée Africaine de la Jeunesse, tenue le 1er novembre de chaque année, le Réseau National de la Jeunesse du Mali (RENAJEM), en collaboration avec l’AJCAD et l’Association Forum de Bamako, a organisé le Mardi 03 novembre 2015 une conférence-débats à la Maison de la Presse. Animée par Adam Dicko, présidente de l’AJCAD, Alioune Guèye, président du RENAJEM et l’honorable Amadou Thiam, 2ème vice-président de l’Assemblée Nationale du Mali, cette conférence a enregistré la présence de Modibo Kadjoké et de Abdoulaye Sall, tous deux anciens ministres et de plusieurs autres invités.

Cette conférence-débats avait pour objectif de conscientiser la jeunesse malienne par rapport à ses droits et devoirs dans la construction et le développement du pays. Elle avait pour thèmes :« leadership de la jeunesse face aux enjeux de développement du Mali et de l’Afrique », « Les aspects liés au développement de l’Afrique avec un leadership positif de la jeunesse », « les aspects liés au développement national avec un leadership fort et responsable » et « la vision des décideurs dans le cadre de la promotion de la jeunesse au Mali et en Afrique ». Des thèmes qui ont été développés respectivement par Adam Dicko, Alioune Guèye et l’honorable Amadou Thiam.

Le Président du RENAJEM a rappelé, dans son intervention, qu’en 2008, année de la jeunesse africaine, les ministres de la jeunesse de l’Union Africaine ont décrété le 1er novembre de chaque année Journée Africaine de la Jeunesse  en vue de matérialiser l’engagement des Etats en faveur de la promotion de leurs jeunesses respectives. Selon lui, cette journée offre l’opportunité aux jeunes leaders d’associations de jeunesse, encadreurs et décideurs de réfléchir sur les grands défis que doit affronter la jeunesse. Le thème international de l’édition 2015 est « année africaine des droits de l’homme vers l’Agenda 2063-l’Afrique que nous voulons ».

Selon le Président du RENAJEM, les défis se résument en 4 points essentiels à savoir la citoyenneté, la paix et la réconciliation et l’emploi des jeunes et la gouvernance. En termes de citoyenneté, il dira que le plus grand défi à ce niveau est de modeler un nouveau type de Malien, qui aime son pays, qui connait par cœur l’hymne national du Mali, qui respecte les sceaux de la République et le bien public. Ainsi, Alioune Guèye dira qu’un bon citoyen est celui qui cultive d’abord la paix dans son cœur et la fortifie dans sa famille, avant de l’entretenir au sein de la communauté, de la ville et du pays tout entier.

Par rapport au défi de la paix et de la réconciliation, il a laissé entendre que ces deux ne se payent pas, mais aussi ne se garantissent pas non plus avec aucun accord au monde. Selon lui, elles se construisent dans la vérité, avec patience, endurance, ténacité et détermination. Et cette paix dit-il, constitue sans nul doute la natte pour bâtir et entretenir une bonne politique d’emploi. C’est à cela que la jeunesse invite les plus hautes autorités du Mali, a-t-il ajouté.

Le chômage et surtout celui des jeunes est une bombe à retardement. Selon lui, il créée un malaise social profond dans les familles. Cette situation interpelle à la fois les jeunes d’abord et les autorités ensuite. L’Etat a aussi une grande responsabilité, celle de mettre en place des dispositifs favorisant l’emploi, des mesures encourageant la libre entreprise notamment celles des jeunes, a signalé M. Guèye.

S’agissant de la Gouvernance, pour le Président du RENAJEM, dès qu’on parle de la bonne gouvernance, c’est qu’il y a eu mauvaise gouvernance. Il dira que le 1er ennemi du développement, le 1er obstacle au progrès, à la justice sociale et à la citoyenneté est bien la mauvaise gouvernance. Avec la mauvaise gouvernance dit-il, il n’y aura point d’investissement et sans investissement, pas de croissance et sans croissance pas d’emploi puisque c’est elle qui soutient le secteur privé et c’est lui qui créée l’emploi et c’est avec l’emploi pour  une bonne redistribution des ressources, gage de la justice sociale.

Enfin, Alioune Guyèe dira que la jeunesse étant le fer de lance, car plus nombreuse, plus dynamique et plus résistante. Et pour relever tous ces défis, elle doit incarner un leadership positif et citoyen, un leadership agressif et un leadership unitaire et sincère.

Adam Dicko pour sa part a rappelé les différentes richesses de l’Afrique avant de dire que sa principale richesse inépuisable est surtout sa jeunesse qui représente 65% de sa population. Elle a évoqué aussi les défis de l’emploi, de l’insécurité, de l’éducation et de la santé. Pour relever ces défis, Adam Dicko invite la jeunesse à s’intéresser à la chose publique. Mais aussi à faire ses devoirs avant de réclamer ses droits. « Si on fait nos devoirs, nos droits vont venir d’eux-mêmes », a-t-elle ajouté.

L’honorable Amadou Thiam quant à lui a rappelé que gouverner, c’est anticiper. « Les jeunes ont besoin d’opportunités économiques et les autorités politiques doivent penser à mettre en place une politique de création d’emplois et des programmes de cohésion sociale. Les autorités politiques doivent mettre un accent particulier sur l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi des jeunes. », a t-il indiqué. Selon lui, les partis politiques doivent renforcer les capacités des jeunes afin de prétendre à un changement. Il a invité la jeunesse à s’intéresser à la politique car selon lui, l’on ne peut parler de bonne gouvernance sans parler de la politique.

Boubacar Diarra

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