Depuis quelques années, on assiste à une floraison de caisses d’Epargne communautaires privées. Elles ont un rôle important à jouer dans le processus de développement car elles concernent plusieurs aspects de la philosophie libérale adoptée par les institutions de Bretton Woods. Aussi, elles ne cessent de créer des synergies entre les institutions publiques et privées.
L’institut mondial des caisses d’épargne fondé en 1924 représente environ 98 organisations membres de 81 pays d’Afrique, Asie, d’Amérique latine, d’Europe et du pacifique. Parmi les pays africains, figure en bonne place le nôtre.
En effet, à Bamako et presque dans toutes les localités du Mali, on assiste à une expansion des caisses d’épargne.
L’objectif de ces caisses est de faire prendre davantage conscience à l’opinion et aux décideurs le rôle spécifique et prioritaire qu’elles jouent dans l’économie comme dans la société en général.
Grâce à leurs relations étroites avec les localités où elles exercent leur activité, les caisses d’épargne ont pu développer un système très efficace d’intermédiation financière intégrant les meilleures possibilités de mobiliser les ressources financières et les investissements.
Au Mali, un réseau optimal d’intermédiation financière assure une profitabilité des opérations de ces caisses. Leurs profits destinés à garantir leur viabilité bénéficient aux différents intéressés : la population locale, les entrepreneurs et même les collectivités locales.
Il est aussi évident que la réussite de ces caisses dépend du développement local, et réciproquement.
En somme, les caisses d’épargne communautaire travaillent pour l’intérêt général. Par conséquent, elles partagent avec leur clientèle un engagement de coopération sur le long terme.
Le secret du succès semble résider dans un soutien à la croissance économique par la libération, l’allégement de la dette et la lutte contre la corruption. Car la libération de l’économie créé ainsi un environnement favorable à la croissance et soutient des entrepreneurs commerciaux qui agissent dans le cadre d’un marché libre.
Le développement dans notre société ne peut reposer que sur la base d’une coopération entre les acteurs, les autorités et les citoyens au niveau local, régional et national.
Ce qui conduit à inciter la population à assumer une implication mutuelle et une responsabilité à l’égard du développement, à partir des possibilités existantes.
« Plan Marshall »
Cette initiative des caisses d’épargne communautaires est presque un autre « plan Marshall » pour réajuster les faibles revenus. Souvenez-vous que le Plan du Secrétaire d’Etat américain Marshall en 1947 avait été mis en place après la seconde guerre mondiale avec pour but de reconstruire les économies européennes détruites pendant le conflit.
De la même manière, on ne peut nier que les caisses d’épargne ne cessent de contribuer à la restructuration rapide des économies en perte de croissance. Cette réussite est clairement liée à la forte infrastructure organisationnelle mise en place à travers les différents réseaux.
Incluant une coopération étroite entre les populations et les différentes maisons d’épargne, ces caisses doivent permettre de ressusciter les économies et augmenter le bien être des individus. Puisque, dans de nombreuses localités, certaines couches de la population n’ont pas accès aux services banquiers qui se concentrent sur les cibles les plus aisées.
Mais, malgré l’expansion de ces caisses d’épargne, elles ne peuvent se passer de certaines difficultés et non les moindres.
La première difficulté concerne la lenteur dans le remboursement des frais empruntés.
Ces derniers se font par compte-gouttes.
En outre, en dépit de la croissance économique constatée, lesdites caisses s’avèrent incapables de combattre la pauvreté.
Les pouvoirs publics doivent donc prendre conscience que seule une infrastructure financière solide et autonome (soit-elle privée) sera capable de développer des services financiers adaptés aux besoins des consommateurs locaux et incitatifs pour la coopération et le développement au plan local.
La coopération pour le développement doit être conçue comme un partenariat égalitaire, une relation qui suppose l’existence de véritables intérêts mutuels.
Le rôle d’intermédiation entre les ressources financières et les opportunités d’investissement sera capital. L’important est Donc de donner les moyens de développer des activités et contribuer ainsi au processus de développement. Un partenariat fondé sur des transferts de savoir-faire et une coopération à long terme devraient s’installer entre les initiateurs, les citoyens et l’Etat.
Malick Camara