C’est un partenariat public – privé ambitieux entre l’ABFN et le groupe néerlandais Big Machinery, spécialiste de ce type de travaux lourds, qui a permis la mise sur pied de ce programme, dont le volet désensablement, à lui seul, mobilisera 45 milliards de Francs CFA sur trois ans, avec de nombreux impacts positifs attendus, tant environnementaux qu’économiques.
Face à la presse, les principaux intervenants du jour ont été le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, représentant son homologue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Sambel Bana Diallo, l’Ambassadeur du Royaume des Pays Bas au Mali, SE Maarten Brouwer, le Directeur Général de l’ABFN, Abdourahmane Oumarou Touré, la Directrice des Relations Extérieures de la Chambre de Commerce des Pays Bas pour l’Afrique, Mme Marina Diboma, le Directeur exécutif du groupe Big Machinery, Ron Debruin et l’Administrateur au Mali de la société, Lamine Makadji.
Pour le ministre Diallo, représentant son homologue Ousmane Koné, ce nouveau projet «est porteur d’espoirs pour des millions de Maliens, le fleuve Niger étant un patrimoine vital». Il ajoutera que cette «artère nourricière fait aujourd’hui face à deux contraintes majeures, l’érosion hydrique et la pollution et l’ensablement. Les causes sont à la fois naturelles et anthropiques, d’où la proclamation de la sauvegarde du fleuve Niger Grande cause nationale par le Chef de l’Etat».
SE Maarten Brouwer se félicitera, tout comme Mme Diboma, de ce nouveau symbole de l’excellence de la coopération néerlando-malienne dans les domaines de l’environnement et de la promotion du secteur privé, entamée dès 1993 pour ce qui concerne la gestion du fleuve Niger. L’expertise des Pays Bas en matière de maîtrise de l’eau et de la terre étant mondialement reconnue, l’optimisation des ressources disponibles pour le développement de notre pays, y compris celles en eau, sera encadrée par les études environnementales adéquates dont les recommandations seront prises en comptes, dira SE Brouwer.
Le DG de l’ABFN présentera le Projet de dragage et de faucardage dans le Niger supérieur comme « une réponse à la dégradation continue du fleuve Niger, suite à une mauvaise gestion, par une lutte intégrée contre son ensablement et la prolifération à sa surface de plantes aquatiques nuisibles, qui ont des impacts négatifs sur la production d’énergie et entraînent une eutrophisation grandissante de son eau».
Pour Abdourahmane O. Touré, le projet, qui permettra de créer dès son démarrage 500 emplois directs, assurera l’arrachage des plantes aquatiques nuisibles et le dragage du lit du Niger sur 200 kilomètres, en vue prioritairement de réguler le régime du fleuve. Les éléments récupérés, appelés extrants, seront valorisés sur les berges dans les domaines des bioénergies, des fertilisants pour l’agriculture et d’intrants pour les constructions civiles.
Le DG de l’ABFN a rappelé les enjeux cruciaux du projet pour notre pays, qui abrite 3 des 4 sous bassins du Niger sur les 1 750 kilomètres qu’il parcourt au Mali, 80% de notre population étant d’une manière ou d’une autre concernée par le fleuve. Il affirmera que les 200 km objets du projet constituent un premier pas vers des opérations plus larges, auquel s’adjoindront bientôt de nouvelles opportunités d’activités génératrices de revenus pour les populations riveraines.
Le Group Big Machinery, fondé en 1994, est spécialisé, entre autres activités, dans le dragage des fleuves, lacs, baies, lagunes et ports. Dans le cadre du projet de dragage et de faucardage du Niger Supérieur, il mettra en œuvre 4 Dragues BSD 650, d’une capacité chacune de 7 500 m3 à l’heure et 6 Pelles amphibie 336, qui drainent chacune 1 250 m3 à l’heure, soit une capacité totale de 37 500 m3 / heure, dont 30% de solides. Au final, ce seront 1 milliard de m3 de déchets solides qui auront été collectés, à raison d’une avancée de 200 mètres par jour, soit 1,2 km mètres par semaine.
Signalons enfin que la signature du Protocole de mise en œuvre du projet entre le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable et Big Machinery interviendra sous peu, les documents y afférents ayant été validés par les autorités concernées, dont le ministère de l’Economie et des Finances.
Ramata Diaouré
Autorité du Bassin du Niger (ABN)
Mme Sidibé Mariam Khaidama Cissé nommée Ambassadeur du Plan d’investissement climatique
L’ex première femme Premier ministre de la République du Mali, non moins ancienne Secrétaire exécutive du Comité inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), Mme Sidibé Mariam Khaidama Cissé, vient d’être nommé à un poste où il est certain qu’elle tiendra son rang, celui d’Ambassadeur du Plan d’investissement climatique (PIC) de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) ;
Mme Sidibé a été choisie pour mener le plaidoyer auprès des pays membres et des institutions financières afin de mobiliser des fonds pour mettre en œuvre ce plan d’investissement pour la résilience aux changements climatiques dans le bassin du fleuve Niger.
Ce sont les ministres en charge de l’Eau des pays membres de l’ABN, dont le siège est à Niamey, au Niger voisin, qui en ont décidé ainsi lors de leur réunion extraordinaire de début novembre dans notre capitale.
Mme l’Ambassadeur du PIC de l’ABN aura la lourde tâche de collecter plus de 815 millions de dollars américains, soit plus de 404 milliards de FCFA, pour démarrer un programme qui, au final, 10 ans après le début de sa mise en œuvre, mobilisera 1 555 milliards de nos francs.
En recevant cet honneur insigne des mains de Mme Christine Gbedji Vyaho, la ministre béninoise qui présidait ce Conseil des ministres de l’ABN extraordinaire, Mme Sidibé Mariam Khaidama Cissé a rappelé l’hier et l’avant-hier du Niger dans sa bonne ville de Goundam, un marigot qu’il est aujourd’hui possible de traverser à gué, pendant que le Lac Faguibine tout proche se meurt également.
Le PIC est le document de négociation qu’apportera l’ABN à la table de la COP 21 de Paris, la Conférence des Etats Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Il contient les actions prioritaires à mener, leur plan de financement et un chronogramme de travail. Bon vent et bonne chance Excellence Mme l’Ambassadeur!
Ramata Diaouré