Monsieur le Président du Mali,
Je suis vraiment ravi d’accueillir le Président Traoré au siège de la Commission européenne.
Nous venons d’avoir une très bonne réunion de travail à la veille de l’importante Conférence des donateurs “Ensemble pour le renouveau du Mali” que moi-même j’avais pris l’initiative d’organiser avec le Président Hollande et le Président Traoré.
La Conférence de demain enverra, j’en suis convaincu, un signal très fort sur l’engagement décisif de l’ensemble de la communauté internationale – avec l’Union européenne et ses Etats membres bien sûr – pour la stabilité, l’unité, la démocratie et le développement du Mali.
Et j’ai le plaisir de vous annoncer que l’Union européenne s’engagera demain avec un montant total de 520 million d’euros en faveur du Mali pour la période 2013-2014. Cela bien sûr sans oublier ce que nous allons faire aussi avec les pays de la région puisqu’il y a là clairement une dimension régionale. Ce sont des montants qui peuvent être revus si nécessaire.
Le soutien de la communauté internationale est essentiel pour établir un Mali stable, démocratique et prospère. Mais les principaux acteurs de cette transition sont les Maliens eux-mêmes et son gouvernement.
Il ne fait aucun doute que la situation au Mali a connu une évolution remarquable depuis janvier 2013.
L’action déterminée des maliens, soutenus de façon décisive par la France et d’autres pays européens et africains, dans le cadre de la MISMA, a permis de chasser le fléau du terrorisme. Nous avons soutenu cette action depuis la première heure avec un soutien financier à l’action de la MISMA de 50 million d’euros et l’envoi d’une mission de formation militaire (EUTM).
Il est maintenant crucial d’avancer de pair sur le terrain politique avec la réconciliation et la légitimation démocratique des autorités maliennes.
Dans ce contexte nous saluons la Feuille de Route de la Transition qui ouvre la voie à des élections et à un processus de réconciliation nationale. Nous saluons également le Plan pour la Relance Durable du Mali que les autorités maliennes présenteront formellement demain.
Pour l’Union européenne, la restauration de l’autorité de l’Etat dans l’ensemble du territoire, l’application de la Feuille de Route de la Transition sur le plan politique et la mise en œuvre du Plan de Relance Durable pour le Mali sur le plan du développement sont indissociables: elles se renforcent mutuellement. Donc, sécurité, processus politique et processus de développement économique et social.
Le retour à la stabilité et le développement durable du Mali dépendra aussi des solutions concrètes que les pays de la région pourront apporter aux dimensions régionales de la crise. Aujourd’hui et demain, à part la participation à la conférence, j’aurai l’occasion, et j’ai déjà eu l’occasion de commencer ces contacts, de rencontrer les Chefs d’état des pays de la région: Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire.
C’est pourquoi l’Union européenne va poursuivre et intensifier la mise en œuvre de sa Stratégie pour la Sécurité et le Développement dans le Sahel. Notre engagement financier pour mettre en œuvre cette stratégie s’élèvera, si on considère aussi les pays de la région, à 200 millions d’euros. Nous serons aux côtés du Mali aussi d’un point de vue politique car il nous faut aussi mobiliser la communauté internationale dans son ensemble.
Président Traoré,
L’Union Européenne a toujours apporté un soutien sans faille au Mali et aux Maliens. Et vous pouvez être assuré que plus que jamais l’Europe se tiendra aux côtés du Mali à l’heure où se joue son avenir, sa paix et son développement.
Je tiens à souligner que ce qui se joue au Mali va bien au-delà du Mali. C’est aussi important pour toute la région, c’est important aussi pour nous ici en Europe que le Mali puisse se stabiliser, que l’intégrité territoriale du Mali soit respectée et que la région puisse faire face au fléau qui l’a atteinte récemment.
C’est pourquoi j’espère que la conférence demain marquera un moment très important dans un processus. Un processus qui bien sûr ne commence pas maintenant – nous avons déjà connu beaucoup d’évolutions dans ce processus et il ne va pas se terminer demain. C’est un effort de longue haleine, un effort qui exige de la communauté internationale une attention permanente. Donc nous ne cherchons pas un événement, mais un processus d’ensemble tout d’abord avec nos amis du Mali. C’est là que se trouve le cœur du problème, mais qui exige la coopération de toute la région et aussi de la communauté internationale. L’Europe est fière dans le cadre de cette communauté internationale d’apporter une contribution spécifique comme il se doit lorsqu’un ami fait face à une certaine difficulté.
Je vous remercie.
http://europa.eu/
Il faut tout de même reconnaitre que durant ces 20 dernières années, beaucoup de réalisations ont été faites.
Le grand défi maintenant reste le niveau de décaissement de toutes ces promesses :
1. au niveau international : les Etats ne décaissent quasiment jamais en totalité ce qu’ils ont promis ;
2. niveau national : i) absence pour certains programmes de structure technique dédiée spécialement au suivi des projets (DANS LES FAITS) et des décaissements, ii) les fonctionnaires et même les élus ont pris l’habitude de bloquer le traitement des dossiers tant qu’ils n’ont pas reçu leur PART. Et pourtant, les solutions élémentaires existent et sont souvent appliquées, MAIS JAMAIS DANS LA DUREE : mise en place d’organes de suivi motivés et sanctionnés en cas d’incompétence, délai rigoureux de traitement des dossiers, augmentation du niveau de contrôle et de la qualité des investissements, et surtout suivi et sanctions au niveau interministériel des agrégats de contrôles réellement effectués et des décaissements. CAR AU MALI, LA RESURGENCE CONSTANTE DE PROBLEMES IDENTIQUES CONSTITUE LA CONSEQUENCE PERMANENTE DE L’IMPUNITE ET DU MANQUE DE DURABILITE DANS LES ACTIONS.
Le plus important n’est pas la promesse des sommes d’argents, mais que la communauté internationale comprennent le problème du Mali et s’engagent à accompagner le Mali et les maliens dans la direction qu’ils souhaitent, c’est cela le plus important. A présent, l’espoir est permis et le Mali doit plus que jamais rester coopératif en ce qui concerne la bonne gouvernance, car c’est cela notre premier virus, et le reste des problèmes se résolveront une foi que chaque citoyen acceptera de se soumettre aux lois de la République.
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