Crise au nord au Mali : L’Etat interpellé sur les menaces qui pèsent sur la transhumance

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L’Association pour le développement du cercle de Ténenkou (ADT) était face aux journalistes, le dimanche 17 juin à la Maison de la presse. C’était pour tirer la sonnette d’alarme sur les menaces qui pèsent sur les peuples et le patrimoine pastoral du Delta du Niger, du fait de la rébellion. La conférence était animée par l’Honorable Témoré Tioulenta et l’ex ministre Harouna Cissé.
C’est pour débattre du thème «Rébellion, exactions et transhumance dans le cercle de Ténenkou» que l’ADT a voulu rencontrer la presse nationale et internationale. La conférence s’est ouverte sur la présentation du cercle de Ténenkou par l’ex ministre Harouna Cissé.
Celui-ci a fait remarquer que le Delta intérieur du Niger était un espace géographique dont la qualité de l’écosystème l’a imposé pendant des siècles comme terre de prédilection d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs. De vastes étendues d’eau dotées d’herbes de haute qualité fourragère pour le bétail, d’immenses réservoirs de poissons d’eau douce de diverses variétés, des terres argileuses propices à la riziculture.
La pratique de la transhumance, selon lui, est, en fait, aussi vieille que l’histoire du peuplement de Delta par les Peuls au XIVème  siècle. Celle-ci, a-t-il expliqué, consiste en un mouvement cyclique conduisant le gros des animaux, en début d’hivernage, vers les terres exondées, où ils se nourrissent d’herbacées exotiques et arbustives, s’abreuvent d’eau de mares jusqu’à la décrue, au moment où les eaux commencent à se retirer.
Malheureusement, a-t-il fait remarquer, la transhumance 2012, qui démarre dans quelques semaines seulement, pose de toutes parts des questionnements quant aux rixes sur ses parcours. Les mauvais souvenirs de morts d’hommes et d’enlèvements d’animaux au cours de la rébellion des années 1990   94 restent vivaces dans la mémoire des uns et des autres. A savoir 41 morts et 25 blessés, quelque 8 500 bovins, 7 500 ovins et caprins enlevés, auxquels il faut ajouter 3 armes volées.
Mais plus préoccupant, a-t-il souligné, c’est que non seulement les bandits armés n’ont jamais cessé de roder dans la zone, depuis l’attaque du 3 Mars 2012, mais qu’ils ont aussi déjà annoncé leurs intentions malveillantes. Ces menaces ont été prises au sérieux par les éleveurs, qui ont aussitôt mis en place un cadre de concertation.
Pour sa part, l’Honorable Tioulenta a expliqué que le cercle de Ténenkou souffrait d’un sous-développement prononcé: un enclavement légendaire, une insécurité alimentaire, du paludisme en permanence et les ravages périodiques du choléra. A propos de l’insécurité, il dira que le cercle est affecté par la rébellion, puisque c’est la commune malienne la plus proche de la Mauritanie
Aussi y a-t-il déjà eu trois réunions, à l’issue desquelles les éleveurs ont fait des suggestions. Parmi celles-ci, l’installation d’un corridor sécuritaire par les forces publiques le long de la bande frontalière conduisant à Fassela, une prise de contact des autorités maliennes avec leurs homologues de mauritaniennes, une progression groupée des éleveurs, l’organisation de visites soutenues, le rétablissement des réseaux de communication, et, enfin, la mise en place de commissions conjointes.
Pierre Fo’o Medjo    

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