Le Premier ministre, Modibo Kéïta, a présidé hier jeudi 25 février 2016 la cérémonie d’ouverture de la première conférence annuelle des Agences de Développement Régional. C’était dans la salle de banquets du Centre International de Conférences de Bamako, en présence du ministre de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, du président du haut Conseil des Collectivités, Mamadou Satigui Diakité, du président de l’Association des Assemblées Régionales, Siaka Dembélé. Etaient également présents à cette cérémonie, plusieurs membres du gouvernement, des présidents d’Institutions de la République et des gouverneurs de Régions.
Cette rencontre a pour objectif général d’affirmer et d’afficher la volonté du gouvernement d’approfondir la décentralisation. De façon spécifique, il s’agit de : « « renforcer la connaissance des ADR par les acteurs de la décentralisation ; présenter le bilan d’étapes de mise en place des ADR, partager les programmes d’activités et les budgets 2016 des ADR, et mobiliser les partenaires au développement pour l’accompagnement des Agents de Développement Régional. »
Crées, il y a un an, à la suite des Etats Généraux de la décentralisation, les Agences de Développement Régional, constituent des structures techniques d’appui, avec un porte feuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques pour assurer la pérennité de l’appui à la maîtrise d’ouvrage des collectivités territoriales. L’organisation de cette rencontre vise à donner un signal fort pour la mise en œuvre de la régionalisation et de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale.
Le Maire de la commune III, Abdel Kader Sidibé, souhaitant la bienvenue aux officiels, a dit que la problématique du développement local interpelle tous et exige à la fois une synergie de tous les acteurs car il s’agit du bien être des populations. Le Président de l’Association des Assemblées Régionales du Mali, Siaka Dembélé, a indiqué que ce cadre offre une opportunité réelle pour échanger sur les préoccupations des collectivités locales afin de favoriser un encrage démocratique. Il a réaffirmé l’engagement de ses pairs pour le développement socio – économique et culturel des régions.
A sa suite, le Président du Haut Conseil des Collectivités a prononcé son discours. Selon Mamadou Satigui Diakité, la tenue de cette première conférence des ADR, apparait comme une grande opportunité pour les collectivités, en raison de l’importance des missions assignées à celles-ci. Selon lui, les ADR doivent assister les collectivités pour les permettre de s’adapter aux types de développement qui leur sont convenables. A ses dires, le Haut conseil des Collectivités, pense qu’à travers les ADR, le Mali pourra amorcer le développement économique des régions par la création des emplois.
Le Ministre de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, a d’abord rappelé que la conférence annuelle des Agences de développement régional, est l’instance suprême de l’orientation de leur action de contrôle de la qualité de leurs dotations budgétaires, d’harmonisations et de vérification de la pertinence et de la cohérence dans leurs modalités d’intervention sur l’ensemble du territoire national. Pour lui, il est important de préciser que cette rencontre ne concerne que le bilan d’ouverture des neufs Agences mises en place qui se présente comme suit : « Les directeurs Généraux ont été nommés par les Présidents de conseil régional et le Maire du District de Bamako en fin décembre 2015 ; la première session du conseil d’Administration de chaque Agence a été tenu ce qui lui a permis de se doter d’un programme d’activités, d’un budget et d’un plan de recrutement du personnel. Dans le même temps, les rencontres d’informations des acteurs régionaux sur les missions et attributions des ADR ont été organisées dans toutes les régions et le District de Bamako dans le cadre des Comités Régionaux d’orientations, des coordinations et de suivi des actions de développement (CROCSAD) ; L’Etat a alloué aux Agences de développement Régional en 2015, au titre de la dotation initiale 1.200.000.000FCFA. Ces ressources ont essentiellement permis d’acquérir des équipements. En 2016, la dotation de fonctionnement de chaque agence est de 170.000.000 FCFA ; Afin de formaliser les règles et procédures de gestion administrative, financière et comptable, le manuel des procédures des ADR est en cours d’élaboration. Un dispositif de suivi et d’accompagnement a été mis en place, avec l’appui de certains partenaires techniques et financiers. »
Toute fois, le ministre Mohamed Ag Erlaf a précisé que : « les ADR n’ont pas vocation de se substituer aux collectivités territoriales, mais elles ont pour missions de les assister et de les accompagner dans l’exercice de la maîtrise d’ouvrage du développement régional et local, dans le respect du rôle de chaque acteur. » A en croire, Mr Erlaf, les Présidents de conseil de Régional et de District doivent veiller à une tenue régulière des conseils d’Administrations car dit- il, ces instances d’administration doivent jouer pleinement leur rôle et orienter les actions des ADR au service des collectivités territoriales. Ils doivent également contrôler la gestion des directeurs généraux, a laissé entendre le ministre de la décentralisation. Par ailleurs, Mohamed Ag Erlaf a fait comprendre que : « les directeurs généraux et tout le personnel des agences se mettront au service des organes des collectivités, loyalement et en synergie avec les services propres des collectivités territoriales et les services déconcentrées de l’Etat. Les organes exécutifs des collectivités territoriales, quand à eux, doivent s’approprier les ADR, mobiliser leurs compétences afin que, à la de tout, la promotion du développement économique et la fourniture de services de base utiles et durables aux populations soient une réalité tangible fin». Pour terminer, le ministre Erlaf a entretenu l’assistance sur le fait que les partenaires techniques et financiers savent que la maitrise d’ouvrage a été le maillon faible de notre reforme de décentralisation.
Le Patron de la Primature, Modibo Keïta, a pour sa part, déclaré que le développement national ne sera pas une réussite, que lorsque nous réussirons le développement local et régional. « C’est le développement local qui va impulser le développement national », estime le PM. Les ADR, souligna, le chef du gouvernement, fonctionnent comme des bureaux d’études qui doivent suppléer à l’insuffisance des personnes ressources dans le cadre de la maitrise d’ouvrage du développement local et régional. Pour ce faire, il s’est adressé en disant : « Il ne faut pas qu’il y ait une concurrence entre l’administration centrale et les administrations déconcentrées. Il y a toujours une dualité agressive entre le centre du cercle et sa périphérie. C’est la sur conférence. Il faut une complémentarité entre les ADR ; le conseil régional, les collectivités de tous ordres, afin de permettre aux ADR de soutenir en conseil, ces Agences. Le développement lui-même ne saurait être une fin en soi que si l’on ne mette l’amélioration des conditions de vie de l’homme au cœur des préoccupations. »
Jean Goïta
