Orgnon, petit village de 500 âmes, situé à une dizaine de km de la ville de Sévaré. Dans une classe de l’école fondamentale, les adultes sont de retour à l’école. Alphabétisés, les hommes et les femmes membres de la coopérative ont décidé de s’initier à la formation sur l’élaboration des plans de renforcement organisationnel. Ce matin, la séance va leur permettre de s’initier à l’analyse du développement organisationnel spécifiquement, l’examen détaillé des forces et faiblesses de l’organisation, la revue des critères de fonctionnalité et l’élaboration d’un plan d’action pour le développement des coopératives.
aravane de presse du Réseau Aga Khan de développement dans la région de Mopti. Renforcement organisationnel et entreprenariat agricole au programme. Orgnon, petit village de 500 âmes, situé à une dizaine de km de la ville de Sévaré. Dans une classe de l’école fondamentale, les adultes sont de retour à l’école. Alphabétisés, les hommes et les femmes membres de la coopérative ont décidé de s’initier à la formation sur l’élaboration des plans de renforcement organisationnel. Ce matin, la séance va leur permettre de s’initier à l’analyse du développement organisationnel spécifiquement, l’examen détaillé des forces et faiblesses de l’organisation, la revue des critères de fonctionnalité et l’élaboration d’un plan d’action pour le développement des coopératives.
Créé en 2002, le ” Ton ” a fédéré les associations villageoises regroupant plus de 100 membres, le tout piloté par un comité de 12 membres. Il a collecté des fonds à travers les frais d’adhésion, les prêts de céréales et les a réinvestis sous forme de crédit remboursable avec un petit intérêt. Au bout de quelques cycles, les femmes membres ont pu bénéficier d’avances en numéraires, exploiter un jardin potager et initier le petit commerce du savon et de cube “ maggi “. Le mécanisme est simple car le fonds initial est octroyé par le “ton” avec l’obligation pour le débiteur de le rembourser avec un intérêt de 4%. Rompue à ce système de ” jèka baara ” où les habitants se concertent et conjuguent leurs efforts pour se sortir du piège étriqué de la pauvreté, la communauté a finalement pu compter sur un stock important de céréales dont une partie peut être prêtée, l’autre vendue en période de soudure. L’ensemble des opérations étant consigné dans des opérations comptables certes rudimentaires mais suffisantes pour garder une mémoire fiable dans l’activité.
Entreprenariat: agricole
Cent km plus loin, dans le cercle de Djenné, les 1463 habitants du gros village de Toumadiama ont su mettre en pratique le vieil adage qui dit que l’union fait la force. Ici, la priorité, c’est entrevoir l’agriculture comme une entreprise avec ses opportunités, ses avantages, ses charges et ses menaces. Dans une classe d’école, une cinquantaine d’adultes alphabétisés sont conviés à la 3ème édition de cette formation très pointue que la branche ACDI/VOCA du Programme de développement coordonné de la région de Mopti (PDCRM) a su vulgariser en termes très simples autour d’une idée force : le paysan ne peut plus avancer à l’aveuglette, soumis aux affres des saisons de plus en plus pluvieuses capricieuses.
Un savoir faire à nul autre pareil quand le déchet devient pavé
Lundi après-midi, une expérience unique s’est offerte aux journalistes. Une seconde vie, cette fois à la surface du sol pour le protéger en engluant les voies d’infiltration des eaux de pluies, des fertilisants et autres insecticides, c’est la nouvelle utilisation faite des sacs et autres objets en plastique. En effet, à la sortie ouest de Sévaré, un atelier de fabrique de briques a été édifié. A partir d’une technique simple alliant du sable et des sacs usagés, les briques sont construites puis transportées et posées dans les rues désormais pavées du quartier de Komoguel. Et pour rendre la vie plus confortable, des conduits d’eau potable et des égouts souterrains d’évacuation des eaux usées ont été enfouis sous le sol. Ces derniers débouchent sur un système de traitement avant de déverser l’eau recyclée dans le fleuve. Ce qui fait dire à un observateur inspiré qu’ ” à la place du capharnaüm en ces lieux, a surgi un temple du savoir et du savoir faire. En le réussissant, le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC) va défaire la baie de Komoguel 2 de son triste usage à la fois d’abreuvoir, de lieu de baignade, de pressing, de réfectoire et de défécatoire où tous les badauds de ce quartier populeux venaient plonger.
Les “bareys tons ” (maçons bâtisseurs de mosquée au savoir multiséculaire transmis de père en fils) et les briques ” djennéferey ” sortis des âges lointains, sont les deux pièces maîtresses d’un savoir faire ancestral ayant permis aux habitants de la ville historique de Djenné d’édifier le plus grand ouvrage de terre battue d’Afrique de l’ouest. Cette architecture unique qui s’est étendue aux sites religieux de la zone soudano-sahélienne est magnifiée dans un musée auquel on a adjoint une cafeteria et des toilettes ouvertes au public.
Fatoumata Mah Thiam KONE
Envoyée spéciale à Mopti