Bioénergies : L’Anadeb fière de ses expériences réussies en milieu rural

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Pendant sa conférence de presse du 20 mai 2023 Claude David Convisser (Directeur général de Plant oil powered/POP Diesel) a fréquemment jeté des flèches à l’Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB) dirigée par le jeune et dynamique Abdoulaye Kaya. Et naturellement que ce dernier a répliqué en mettant les choses dans leur contexte.

«Les plants de jatropha dispersés par l’Anadeb, dont la provenance est douteuse, compromettent un modèle de culture concentré», avait attaqué l’Américain Claude David Convisser. Et de souligner, «après des années de quiescence (en biologie, une phase de repos telle que le temps durant lequel la cellule arrête de se diviser et achève son cycle cellulaire), l’Anadeb a l’intention d’introduire 500 000 à 1 million de plants de jatropha auprès des agriculteurs maliens au cours de la présente campagne agricole». Pour M. Convisser, «l’Anadeb devrait cesser de promouvoir le jatropha ainsi que l’amateurisme dans l’utilisation de l’huile végétale comme carburant diesel. Elle comporte trop de risques. L’Anadeb n’a pas réfléchi à ce qu’elle fait comme je l’ai fait».

Pour M. Convisser estime que le jatropha de l’Anadeb compromet encore davantage les perspectives des petits exploitants agricoles de POP Diesel en raison de la construction par l’Agence (avec le financement du gouvernement néerlandais) de 11 000 biodigesteurs familiaux à travers le Mali pour produire du biogaz destiné à l’usage domestique. Mais, en réalité, il craint de faire faillite si les projets de l’Anadeb réussissent.

«Si l’Anadeb réussit à initier un grand nombre de ces villageois à la culture du jatropha et que les industries mafieuses du pétrole ou du biodiesel financent des presses à huile villageoises inefficaces, ces villageois trouveront que les résidus de l’extraction de l’huile de jatropha constituent une bonne matière première pour leurs biodigesteurs», s’est-il inquiété. Une fois séduits, a-t-il ajouté, «ces villageois seront réticents à accepter une condition que POP Diesel doit imposer pour investir 100 millions de dollars dans leur région : vendre toutes leurs graines de jatropha à l’entreprise et ne pas en garder pour leur usage personnel». Or, selon lui, cette condition est nécessaire pour justifier l’investissement de POP Diesel de 3 000 dollars par agriculteur et le partage avec eux des bénéfices de l’usine de transformation de leurs cultures vivrières.

L’Anadeb n’a jamais introduit de variétés

Face à ces «accusations mensongères et infondées», le Directeur général de l’Agence n’a pas naturellement mâché ses propos en donnant des explications claires et précises. «En venant ici, nous pensions assister à une rencontre permettant de développer ou bien de contribuer au développement du sous secteur de bioénergies. Mais lorsque le conférencier nous parle de ses relations avec quelqu’un qui est contre la paix au Mali (en l’occurrence Iyad Ag Ghali) ou vient faire les éloges de sa structure, nous sommes un peu perdus», a répliqué Abdoulaye Kaya en démontant par la suite les propos tenus par le conférencier sur son agence.

Il a ensuite tenu à préciser que l’Anadeb n’a jamais introduit de variétés, mais qu’elle travaille avec des producteurs organisés en coopératives qui cultivent des variétés introduites par la CMDT, JMI, Teriyabougou… Des variétés dont la provenance est bien connue de tous les acteurs du sous-secteur. «L’Anadeb ne produit pas de variété», a précisé M. Abdoulaye Kaya. Le Directeur général de l’Anadeb a également rappelé que les biodigesteurs construits avec l‘implication de l’Anadeb sont alimentés en bouse de vache comme matière première et non par le jatropha. «Le tourteau de jatropha a été utilisé à titre démonstratif par certaines unités d’extraction d’huile sans être vulgarisé», a-t-il précisé.

«Ce que je peux dire, c’est que le sous-secteur des bioénergies se porte très bien. On a quatre filières que nous développons en relation avec les populations, surtout celles vivant en milieu rural. Il s’agit du biodiesel, du biogaz, du bioéthanol et des briquettes comestibles. Des projets qui sont expérimentés à la satisfaction générale de nos population», a répliqué M. Kaya.

Créée en 2009, l’Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB) est un établissement public à caractère administratif (EPA) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a pour mission de promouvoir les biocarburants/bioénergies sur toute l’étendue du territoire national. Placée sous la tutelle du ministère de l’Energie, des Mines et de l’Eau, elle œuvre à apporter sa contribution au bien-être social des populations maliennes et à développer une économie circulaire à travers les bioénergies dans la perspective du développement durable au Mali.

En dix années d’existence, l’Anadeb a participé à la définition des normes en matière des bioénergies (biocarburant) et au suivi de la mise en œuvre de ses principes. Et, aujourd’hui, elle entend mettre en place un cadre de dialogue et de concertation qui va fédérer l’ensemble des acteurs intervenant dans le secteur et développer une certaine capacité d’investissement dans le domaine des bioénergies.

Pour cela, l’agence envisage de faire la promotion de la valorisation énergétique des déchets municipaux, industriels et ménagers pour répondre aux besoins d’assainissement. Elle veut aussi promouvoir le bio éthanol par la transformation des plantes aquatiques nuisibles (qui menacent aujourd’hui la survie du fleuve Niger) pour en faire du biogaz. L’agence travaille aussi à la production du biogaz au niveau de tous les abattoirs du Mali à travers les déchets générés afin de créer de l’électricité pour la conservation de la viande à bonne température.

«Il est aujourd’hui primordial de créer un fonds de développement de bioénergie qui va soutenir toutes ses actions pour répondre à nos besoins de production d’énergie, de sécurité alimentaire, de sécurité énergétique, d’assainissement, de l’emploi, de la santé publique dans une perspective de développement durable au Mali», a défendu M. Abdoulaye Kaya, Directeur général de l’Anadeb. Eu égard au contexte international en matière d’énergie, l’Anadeb a également entamé des démarches pour élargir sa mission aux bioénergies dans l’optique d’être en phase avec les autres acteurs intervenant dans le secteur des biocarburants !

Moussa Bolly

 

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1 commentaire

  1. Bonsoir

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