Dans son brillant exposé, le conférencier, Fassery Doumbia, a tout d’abord campé le décor en indiquant que la bonne gouvernance doit être le leitmotiv des pays décidés à prendre en main leur développement. Car, elle est indispensable à la croissance économique, au progrès économique et est l’une des conditionnalités des partenaires au développement.
Parlant de l’audit, il dira qu’il est l’examen professionnel d’une information en vue d’exprimer sur cette information une opinion responsable et indépendante, par référence à un critère de qualité; cette opinion doit accroître l’utilité de l’information. Il existe plusieurs sorte d’audits : l’audit comptable et financier, l’audit basé sur les 3+2 E, l’audit contractuel, l’audit légal ou Commissariat aux comptes…
Par rapport à la bonne gouvernance, M. Doumbia dira qu’elle vise à créer un système où les pouvoirs et les responsabilités sont bien repartis et contrôlés afin de bien orienter les décisions et d’empêcher les abus. Elle implique la gestion des affaires avec redevabilité, transparence, participation et équité (quatre piliers fondamentaux). «Il y a des facteurs d’impulsion de la bonne gouvernance : la mondialisation qui montre à chacun les actes des autres; l’éveil de la conscience citoyenne ; l’avancée de la démocratie qui exige l’évaluation du service public par rapport aux attentes de la population ; et l’importance croissante de l’audit de performance par rapport à l’audit de conformité», a-t-il expliqué.
Avant de poursuivre que la bonne gouvernance nécessite une séparation plus claire des pouvoirs et responsabilités (les 3 pouvoirs, les fonctions incompatibles…); une lisibilité accrue de la prise de décision et de l’imputabilité qui s’y rattache; un renforcement du partenariat et de la participation: ensemble avec l’implication de tous…
Parlant de la démocratie et de la gouvernance politique, le conférencier a révélé que parmi les nombreux écueils relevés, il y a la difficile lisibilité de la scène politique du fait de très nombreux micro-partis essentiellement opportunistes (plus de 103 partis politiques). Cette situation est aggravée par l’absence de reddition des comptes de la part des élus.
La corruption est devenue un phénomène endémique au Mali. Des réformes ont été entreprises, comme la relecture du Code des Marchés publics, la mise en place du Bureau du Vérificateur Général (BVG), la tenue en octobre 2008 des Etats généraux sur la corruption avec des recommandations comme la nomination des Directeurs Administratifs et Financiers des ministères par le ministre en charge des finances.
En outre, la concurrence déloyale, la fraude transfrontalière, la contrebande, la contrefaçon et la corruption sont quelques-uns des maux qui feront fuir tout investisseur bien intentionné et qui condamnent le Mali à réfléchir et à revoir ses mécanismes de contrôle ; la responsabilité des entreprises, de leurs dirigeants, directeurs et cadres, doit être revue afin de renforcer la transparence des activités des entreprises.
Mamadou DIALLO «Mass»