Atteinte des OMD :L’Initiative 166 fait son petit bonhomme de chemin

0

A quatre ans de la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), fixée à l’horizon 2015, l’Initiative qui ambitionne de rendre les 166 communes les plus vulnérables du Mali autonomes vient de franchir une étape cruciale: la validation de son document-programme.

L’atelier de jeudi dernier, au cours duquel les participants ont planché sur ledit document était coprésidé par le Président du Haut Conseil des Collectivités, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim, la Représentante Résidente du PNUD au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe et la Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Mme Lansry Nana Yaya Haïdara.

Après l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 8 septembre 2000, des OMD comme cadre universel de développement et moyen de partenariat entre pays riches et pays pauvres, le Mali s’est doté d’outils importants et indispensables à la gestion efficace du développement. On peut, entre autres, citer l’étude prospective «Mali Prospective 2025», le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP 2007‑2011), le document politique de la décentralisation…

De plus, notre pays a élaboré son Plan décennal 2006‑2015 pour la réalisation des OMD. Un document consensuel et itératif, issu d’un processus participatif de planification stratégique. Pour opérationnaliser le Plan Décennal, le Mali a initié le Programme de l’Initiative d’accélération de l’atteinte des OMD dans les 166 communes les plus vulnérables du pays, pour combler son retard dans la mise en œuvre des OMD. L’initiative 166, il faut le rappeler, cible les communes (rurales et certaines urbaines) structurellement déficitaires sur le plan de la sécurité alimentaire de 1987 à 2004, selon les enquêtes du Système d’Alerte Précoce (SAP).Ces communes sont situées dans les régions de Tombouctou, Kidal, Gao, Mopti, Ségou, Kayes et Koulikoro et concernent 28 cercles, 3052 villages, fractions et quartiers, pour une population de 2,5 millions d’habitants.

L’initiative arrive donc comme une réponse concrète et formulée au constat fait par les Nations Unies concernant le continent africain, le retard pris sur les objectifs à atteindre d’ici 2015. C’est surtout l’expression de la volonté du Mali, conformément aux objectifs définis par les plus hautes autorités, d’impulser une dynamique soutenue à la lutte contre la pauvreté et au développement humain durable.
Le projet est conforme aux cinq grands principes de la Déclaration de Paris, à savoir l’appropriation nationale; l’alignement sur les programmes nationaux; l’harmonisation avec les systèmes et les procédures nationales et, enfin, la gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuelle. Cette initiative s’inscrit également dans la logique du processus de décentralisation entamé au Mali depuis 1992. Elle renforcera à la base (niveaux communal et villageois) le principe d’appropriation par les populations bénéficiaires.

Au finish, l’initiative devra, sur une période de 5 ans, produire des résultats concrets et mesurables dans tous les secteurs des OMD et permettre d’améliorer significativement les conditions de vie des populations concernées.

On y retrouve sept grands axes, couvrant les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement. Des axes qui comportent des secteurs classiques, comme le développement humain durable: éducation, santé, agriculture, lutte contre la faim, eau, assainissement, énergie et équipement, ainsi que des domaines spécifiques comme le genre.

Pour la Représentante Résidente du PNUD au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, «le Mali a enregistré des avancées notables dans les domaines tels que l’accès à l’eau potable, l’éducation de base et la lutte contre le VIH/SIDA». Cependant, a-t-elle ajouté, «le chemin à parcourir pour être au rendez-vous de 2015, ou même des objectifs de la vision Mali 2025, reste encore long et difficile, particulièrement dans le domaine de la santé maternelle et infantile». D’où son vibrant appel aux maires, qui sont les maillons essentiels de la mise en œuvre de l’I166: «il vous revient de renforcer l’implication et l’adhésion de tous les acteurs au développement (société civile, secteur privé et collectivités locales) dans le processus de planification et de mise en œuvre des OMD au niveau local».

Et la réponse de leur Président a été on ne peut plus claire: «le challenge peut être gagné si tout le monde s’y met, principalement les collectivités concernées, à travers la mise en œuvre de leurs PDSEC orientés sur les OMD, gage d’une paix et d’une sécurité durables». Avant d’inviter les partenaires du Mali à être «aux côtés des élus pour soutenir la bonne marche de cet important programme, destiné à réduire les disparités régionales, vaincre la faim, la malnutrition et la pauvreté et, au-delà, contribuer à accélérer l’atteinte des OMD».
Paul Mben

Commentaires via Facebook :