Attaque des bandits armés et transhumance : L’Association pour le développement de Ténenkou appelle les autorités à prendre leur responsabilité

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Les autorités doivent prendre leur responsabilité, c’est le mot d’ordre qui a été retenu à l’issue d’une conférence de presse organisée par l’Association pour le développement du cercle de Ténenkou. Présidée par l’honorable Dr Tioulenta Témoré, qui avait à ses côtés, l’ex- ministre des Mines, Amadou Cissé et l’honorable Mme Ascofaré Ouleymatou Tamboura, la rencontre a eu lieu à la Maison de la presse le 17 juin 2012.
Pour comprendre le danger qui guette le Delta du Niger et particulièrement le cercle de Ténenkou, il faut d’abord connaître la situation géographique de cette zone. Ce à quoi s’est attelé, l’ex-ministre des Mines et membre de l’ADCT, Amadou Cissé, qui a indiqué que cette ville est le chef-lieu du cercle de Ténenkou dans la région de Mopti, située à 90 km à l’ouest de Mopti. Il compte dix communes qui sont : Diafarabé, Diaka, Diondiori, Karéri, Ouro Guiré, Ouro Ardo, Sougoulbé, Ténenkou, Togoro Kotia et Togoré-Coumbé dont les plus grandes comptent plus de 7 000 habitants.
Amadou Cissé a  indiqué que le Delta intérieur est un espace géographique dont la qualité de l’écosystème offre, pendant des siècles, une terre de prédilection d’agriculteurs, d’éleveurs et de pécheurs. Pour lui, de vastes étendues d’eau dotées d’herbes de haute qualité fourragère (échinochloa stagnina) pour le bétail, d’immenses réservoirs de poisson d’eau douce de diverses variétés (400 tonnes par an) et des terres argileuses propices à la riziculture. “Au demeurant, c’est connu ,  la valeur de l’homme se mesure par le nombre de têtes de son troupeau. Il faut  rappeler que le cercle de Ténenkou comptait, en 2011, 168500 têtes de bovins sur le 1279890 de la région de Mopti”, a-t-il conclu.
«Quels sont les risques qui pèsent sur l’édition 2012 de la transhumance  des animaux du cercle ?» a déclaré l’honorable Témoré Tioulenta, surtout quant on connaît la mobilité des troupeaux du Delta vers des terres exondées, qui est devenue un rite classique pour la communauté culturelle peule. Si elle est imposée par la forte concentration des animaux sur des espaces limités et par la nuisance des hautes eaux et de parasites, elle rythme en définitive le “moi” peul dans son entièreté,  a-t- il souligné.
Selon l’honorable, la transhumance 2012 qui commence dans quelques semaines pose  des questionnements quand on sait que les rixes sur les parcours sont des situations classiques. Il a soutenu que “les mauvais souvenirs de morts d’hommes et d’enlèvement des animaux au cours de la rébellion des années 1990- 94 restent vivaces dans la mémoire des uns et des autres. 41 morts et 25 blessés, quelque 8 500 bovins, 7 500 ovins et caprins et 3 armes volés et aucune indemnisation malgré l’adoption et la promulgation d’une loi d’indemnisation. Les bandits armés n’ont jamais cessé de roder dans la zone depuis l’attaque de Ténenkou le 3 mars 2012 et les éleveurs ont pris ces menaces au sérieux et ont mis en place un cadre de concertation. Les leaders se sont rencontrés trois fois déjà a Kekey (village de la commune rurale de Ouro – ardo) pour échanger autour des dispositions à prendre pour la sécurisation des parcours de la transhumance “.
Au  titre des dispositions à prendre pour ce faire, l’association a suggéré l’instauration d’un cordon sécuritaire (force publique) le long de la bande frontalière conduisant à Fassala (République Islamique de Mauritanie), un cordon qui devra disposer d’un numéro vert pour la gestion des urgences, interdire aux éleveurs maliens de s’introduire en territoire mauritanien avant une autorisation des autorités maliennes qui devront négocier avec leurs homologues mauritaniens et s’assurer de la bonne qualité des dispositions prises.
Il s’agit aussi  pour les éleveurs de progresser en groupe et à séjourner sur les gites d’étapes en grappes, d’organiser des missions de visites sanitaires périodique du cheptel pour gérer les risques d’éclatement de foyers de maladies et faires respecter la législation sanitaire et pastorale, des missions périodiques d’information de sensibilisation des éleveurs dans les zones à moindre risque (Méma, Dioura, Sonkali). Pour la gestion du dossier, il est prévu la mise en place d’une commission conjointe constituée de représentants des départements ministériels concernés, de collectifs d’élus, de groupements d’éleveurs, d’association de représentants des localités etc…
Moulaye H HAIDARA

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