Depuis un certain temps, l’Agence Nationale des Collectivités Territoriale (ANICT) se bat davantage pour le développement des collectivités territoriales du Mali. Et c’est dans cette dynamique que l’ANICT, soucieuse de sa bonne collaboration avec le Ministère de la Santé et de la Solidarité et du bon fonctionnement des investissements réalisés sous la maîtrise d’ouvrage des collectivités, à travers le Fonds National d’Appui aux Collectivités (FNAC) a sollicité le concours du PROJES (Programme Jeunesse et Stabilisation) pour le financement et l’équipement de 10 CSCOM des régions centre dont 5 à Ségou et 5 à Mopti.
La première phase de la remise de ces matériels sanitaires pour la zone de Ségou, a eu lieu le 4 mars dernier à Siribougou dans la commune rurale de Konodimini. Et la deuxième phase pour la zone de Mopti, est prévue ce 10 mars.
S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre de sa première composante, à savoir le renforcement de l’accès aux services socio-économiques de base, le PROJES à travers ce soutien de taille rassure, désormais, l’équipement en matériels bureautiques et consommables médicaux, des CSCOM nouvellement construits mais non équipés de Siribougou, Djina , M’Bewani, Monimpébougou et Waramata dans la région de Ségou.
Au total, c’est 10 centres de santés de Ségou et de Mopti dans la région du centre qui bénéficient, dans le cadre du PROJES, de kits complets nécessaires à leur fonctionnement. Cette action s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Union Européenne au Mali en faveur de la stabilisation et du relèvement socio-économique des régions du centre du Mali.
Par ailleurs, ce financement pour l’équipement de 10 CSCOM du Centre est un début de partenariat fécond entre l’ANICT et le PROJES, sous les auspices du fonds fiduciaire d’urgence de l’Afrique de l’Union Européenne.
Aux grands maux, les grands remèdes
La crise multidimensionnelle provoquée en 2011-2012 dans le Nord de du Mali s’est progressivement déplacée dans le Centre. Notamment dans les régions de Mopti et Ségou, impactant par la même occasion l’ensemble des secteurs et indicateurs de développement dans ces zones. Outre l’absence de débouchés professionnels, les services de l’État sont limités et on assiste à un fonctionnement approximatif des structures d’accès aux besoins sociaux de base (santé, eau) à Ségou et Mopti.
Le PROJES mis en place par la GIZ pour le développement des régions centre du Mali (Ségou et Mopti) s’inscrit dans une stratégie globale des principaux PTF du Sahel et vient compléter des actions en cours au travers des programmes PSIRC, PARSEC, SIPRI et HD Center.
Le PROJES s’inscrit en effet dans cette stratégie régionale d’intervention de l’Union Européenne au Centre du Mali dont l’objectif global est de favoriser la stabilisation et le relèvement socio-économique du centre de notre pays, par un renforcement de l’offre et de l’accès des créations de revenus et d’emplois au bénéfice des couches sociales fragilisées.
Bâti autour de deux grandes composantes, le PROJES vise quatre résultats dans sa première composante qui repose sur le renforcement de la fonctionnalité et de l’accès de proximité des services.
D’un montant de 30 millions d’euros, le PROJES est mis en œuvre par la GIZ au travers d’un montant de service incluant la mise à dispositions d’experts permanents et non permanents pour des interventions ponctuelles et ciblées. Conçu pour une durée de mise en œuvre de 36 mois, l’approche d’intervention séquentielle prévoit 3 phases dont une phase de démarrage de 6 mois qui a permis l’indentification des besoins prioritaires et urgents, dont plusieurs interventions dans le domaine de la santé, visant à équiper 10 centres de santé nouvellement construits afin de les aligner au standard requis par la politique nationale de santé publique. Cette intervention rentre en droite ligne dans des objectifs poursuivis par le résultat R1. À savoir ‘’permettre aux populations vulnérables d’accéder rapidement aux services sociaux de base’’.
Les concertations intervenues entre l’équipe du PROJES, les Directions de la Santé des deux régions concernées et les responsables de l’ANICT, ont abouti à l’identification de 10 CSCOM nouvellement construits dans les aires de santé prioritaires, mais présentant une forte demande en termes d’équipements, actuellement non couverts par aucun financement disponible.
Dans ces conditions, vu l’expertise et l’expérience de travail de l’ANICT avec les collectivités territoriales, il a été signé un contrat de service à prix globaux avec l’ANICT afin d’appuyer l’équipe du PROJES dans la mise à disposition d’équipements en faveur des CSCOM identifiés.
D’un coût global de 282,47 millions FCFA (282 479 170F), ce marché relatif à la fourniture, le transport et l’installation d’équipements auprès des 10 CSCOM dans les régions de Ségou et de Mopti, se présente en trois lots : le lot 1 se chiffre à 113 millions FCFA (113 823 640F) ; le lot 2 s’élève à 30 millions de nos francs (30 110 400F) et le lot 3 coûte 117 millions FCFA (117 411 700F).
De par ces fonds levés auprès du PROJES, l’ANICT devient une chaîne pour le développement harmonieux des collectivités territoriales. Et cela, à un moment où les partenaires financiers se font rares dans notre pays à cause de la crise multidimensionnelle qu’il traverse.
Créée par la loi N° 00-042 du 7 juillet 2000, l’Agence National d’Investissement des Collectivités Territoriales, en abrégé ANICT, est une structure d’appui technique et financier aux collectivités territoriales du Mali. Elle vise, essentiellement, quatre objectifs : la réduction de la pauvreté par la promotion du développement local conduit par les collectivités territoriales ; l’amélioration des performances de l’Administration d’État ; l’épanouissement de la citoyenneté locale et l’émergence d’un secteur privé local dynamique.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, l’ANICT est un partenaire essentiel des Collectivités territoriales. Mieux, elle constitue un instrument capital dans le dispositif de rapprochement de l’administration de ses administrés.
Jean Pierre James