Le Mali, en dix ans, est passé de 15.000 tonnes à 140.000 tonnes. L’anacarde est parmi les produits tropicaux par excellence. Le produit se classe dans le top 5 du classement. Sa culture et sa transformation représentent des opportunités d’ouverture au développement durable au Mali.
Cependant, quand est-il de sa valorisation au niveau local ?
Moteur de développement des zones rurales au Mali, l’impact économique et social de son exploitation et de sa transformation est énorme mais demeure marginal par rapport à d’autres pays de la sous région. Il importe donc de transformer le produit sur place afin de développer la valeur ajoutée. En matière d’exportation malienne, les principales destinations sont la Côte d’Ivoire, la Chine, l’Inde, le Vietnam et le Ghana.
Le Mali est classé cinquième pays producteur-exportateur mondial après l’Inde, la Côte d’Ivoire, le Vietnam, la Chine et la Guinée Bissau. Notre pays pourrait dépasser ce rang au regard des vastes superficies cultivables pour l’anacarde à condition qu’il y ait une volonté politique claire que des mesures idoines soient prises en faveur de la valorisation de la filière. Aujourd’hui, l’anacarde pourrait contribuer au développement de la croissance économique du pays à travers l’accompagnement des chaines de valeur, et la production pourrait atteindre jusqu’à 200 000 tonnes de noix de cajou brut. Cela est plausible si l’on sait que la Côte d’Ivoire, qui est le premier producteur des noix de cajou en Afrique, a commencé en 2000 avec 63 000 tonnes. Avant de réaliser en 2014 550 000 tonnes.
Le Mali, avec 95% de production exporté, c’est 5% seulement qui est destiné à la transformation locale, une transformation de miette démontre à suffisance que le produit a fort besoin d’un accompagnement fort et volontariste. Déjà, sa production a un impact économique immense. Véritable moyen de booster des revenus au profit des populations du monde rural, sa transformation locale doit être encouragée, mieux valorisée pour éviter la malédiction des matières premières. Sa culture a besoin d’un modèle d’agriculture plus qualitatif et quantitatif afin d’éviter la crise qui l’ébranle toujours. Vu la qualité d’anacarde du Mali par rapport à ceux d’autres pays producteurs, alors des efforts de marketing doivent être consentis à son égard comme l’ont fait le Burkina Faso et la Guinée Bissau à l’image du succès des jus. Si le souhait des consommateurs occidentaux est de donner du sens à leur alimentation alors il est du ressort des producteurs et des hautes autorités en la matière de donner du sens à la filière anacarde qui vient d’être approuvé par le Conseil Supérieur de l’Agriculture. Véritable contributeur à la lutte contre la pauvreté, au développement durable, par sa plantation, l’anacarde stoppe l’avancée du désert, contribue à la réduction de l’émigration. Ce, par la mise en exploitation de sa chaine de valeurs.
Le projet CTARS (Commercialisation et Transformation de l’Anacarde dans la Région de Sikasso), fruit de la collaboration entre le Mali et l’Espagne. Les zones d’intervention du projet sont les cercles de Bougouni, Kolondiéba et Yanfolila. Ses objectifs globaux sont : la création de richesse locale ; la création de valeur ajoutée au moyen de la transformation locale ; l’intégration des populations vulnérables à l’économie mondiale ; la contribution à la souveraineté alimentaire à travers le renforcement des marchés locaux ; l’amélioration de l’alimentation en milieu rural à travers la diversification de la diète au moyen d’aliments à qualité nutritive et de production locale ; – La promotion de l’égalité et l’autonomie de la femme ; la promotion de la culture comme élément d’échange et de développement dans le milieu rural. Le projet s’est fixé comme mission de contribuer à la levée des contraintes critiques au développement de la filière afin que la noix jouisse d’un avantage comparatif et d’opportunités de marché confirmées. Compte tenu de l’importance de la filière dans l’économie des ménages et surtout de sa contribution à la sécurité alimentaire
Mahamadou YATTARA