Dès son avènement à la tête du pays le 08 juin 2002, le président de la République, Amadou Toumani Touré a inscrit au cœur de ses priorités le développement du secteur agricole et de la promotion du monde rural. Cette volonté réaffirmée dans le Programme de Développement Economique et Social (PDES), lui a valu une réélection éclatante (avec 72% des suffrages à la présidentielle du 29 avril dernier). Toute chose qui exige du président de la République Amadou Toumani Touré de continuer sinon d’améliorer les actions entreprises dans ce domaine sans occulter les autres. Lui qui, en cinq petites années, a su mettre l’agriculture malienne sur les rails en brisant un grand paradoxe séculaire consistant pour les Maliens à se résigner aux caprices climatiques pendant qu’ils disposent d’un potentiel de terres aménageables estimé à 2,2 millions d’hectares arrosé le fleuve Niger, quatrième grand fleuve du monde.
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Et l’agriculture qui occupe plus de 80% de la population active demeure la principale activité et fournit les ¾ des recettes d’exportation.
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C’est fort de tous ces atouts que notre pays, à l’instar d’autres comme l’Inde d’il y a 40 ans, s’engage dans la dynamique de la révolution verte. Chose que le peuple malien attendait depuis 45 ans. Comprenant cette forte demande sociale, il y a cinq ans que les plus hautes autorités du Mali ont pris le taureau par les cornes et ont alors entrepris l’aménagement de 50.000 hectares en maîtrise totale de l’eau, 14 279 ha en maîtrise partielle, dont 25 000 ha de bas-fonds, durant le premier quinquennat présidentiel. Le coût ce cet aménagement est estimé à 198 185 954 814 FCFA. D’ores et déjà, le bilan des périmètres achevés et ceux en cours d’exécution dépasse 44.800 hectares, dont 25.400 ha en maîtrise totale. Un niveau de réalisation jamais atteint dans notre pays. D’ici 2020 le nombre des superficies en maîtrise totale de l’eau passera 200.000 ha soit 120 000 nouveaux ha à aménager.
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Déjà, au nombre des réalisations, on peut citer les travaux d’aménagements de Maninkoura pour un montant de 16 milliards de CFA, de Manantali avec le Programme de Développement Intégré en Aval du Barrage de Manantali (PDIAM), et du seuil du moyen Bani, lancé à Talo pour un coût de 22.1 milliards de CFA. A ces réalisations s’ajoutent la réhabilitation et l’extension de la plaine de San Ouest d’une superficie de 1280ha pour un montant de 2,165 milliards, la réhabilitation des plaines de Yélimané de 22 milliards, de Koumana (1115ha) pour un montant de 2,3 milliards; de Sokolo (1000ha) d’un coût de 11,6 milliards CFA de N’bewani (1440ha) pour un montant de 4,400 milliards CFA , de Ké-Macina (3160ha ) à 6,287 milliards CFA , de Boky wèrè (1250 ) d’un coût de 4,244 milliards CFA. Une superficie de 2007 hectares en cours d’aménagement, pour un montant de 3,581 milliards de Fcfa environ. Dans le cadre du Programme d’investissement et de développement rural des régions du Nord Mali (PDR), la réalisation de 1.400hectares de périmètres irrigués villageois et de 36 hectares de petits périmètres maraîchers dans les cercles de Gourma -Rharous et de Bourem est devenu un acquis. C’est dans ce même cadre, qu’il a été entrepris l’aménagement et la restauration de 1.000 hectares de bourgoutières.
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Quant à la construction du barrage de Taoussa, elle permettra – à terme – l’aménagement de 185 000ha sur un potentiel théorique de 417 000 ha. Le coût global estimatif du projet a été arrêté à 125 millions de dollars soit 62,5 milliards Fcfa en 2003. Le financement est assuré par un pool économique constitué du Fonds koweitien pour 20 millions de dollars (environ 10 milliards Fcfa), de la BOAD pour 15,5 millions de dollars (plus de 7,5 milliards Fcfa), du Fonds saoudien pour le développement pour 13,3 millions de dollars (près de 7 milliards Fcfa), de la BID pour 11,7 millions de dollars (plus de 5 milliards Fcfa), du Fonds OPEP pour 10 millions de dollars et de la BADEA pour 10 millions dollars chacun (environ 5 milliards Fcfa), le FRCD pour 6,5 millions de dollars (plus de 3 milliards Fcfa) et le gouvernement malien pour 28,6 millions de dollars (plus de 14 milliards Fcfa). En somme des programmes d’aménagement ont été ou sont engagés dans presque toutes les régions et de beaucoup de cercles du pays.
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L’objectif de ces nombreux investissements est de transformer l’agriculture de subsistance du pays en une agro-industrie. C’est pourquoi les plus hautes autorités ont entrepris de poursuivre ces initiatives dans les cinq prochaines années. Ainsi, en plus d’une loi dite Loi d’Orientation Agricole (LOA) la modernisation de l’agriculture, basée sur l’introduction des machines dans la production agricole, occupe une place importante dans la vision du Chef de l’Etat pour le Mali, PDES. D’ici 2O12 plus 3000 tracteurs, 1,2 million équipements de traction animale ; 10 000 motopompes ; 10 000 matériels post-récolte seront injectés dans le processus de production agricole. Et les superficies aménageables seront portées à 120 000 ha d’ici 2012. Au regard des ambitions du Chef de l’Etat en matière de l’agriculture et des attentes des populations, ne conviendrait-il pas de créer un ministère entièrement consacré à l’Eau et à l’aménagement hydro-agricole pour mettre en route ces projets ?
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Car on estime que les réalités du terrain en matière d’aménagement hydro-agricole et l’équipement du monde rural sont longtemps demeurés les parents pauvres du secteur agricole. De Boubacar Sada Sy à Seydou Traoré au Ministère de l’Agriculture, l’aménagement hydro-agricole et l’équipement du monde rural au sens propre du terme ont été relégués au second plan au profit des questions de vulgarisation des techniques agricoles et de productions agricoles la vulgarisation qui semblent plus être du nouveau pour les producteurs agricoles. S’agissant des aspects d’équipement du monde rural et de l’aménagement hydro-agricole, le constat est que leur ampleur dépasse le cadre du seul Ministère de l’Agriculture, en tout cas dans sa formule actuelle. Présentement, plus de 70% des problèmes du domaine agricole relèvent de la compétence du Génie rural. D’où la nécessité de création d’un Ministre Chargé de l’Eau et de l’Equipement du monde rural. On apprend déjà que ce nouveau département se sera mis en place avec une partie des missions du Département des Mines, de l’Energie et de l’Eau et de celui de l’Agriculture proprement dit.
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Markatié Daou
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