Non à l’aide paternaliste et caritative, oui à l’aide au développement tournée vers l’appui au secteur productif et à la création des conditions nécessaires à l’essor économique.
L’Afrique doit-elle se passer de l’aide au développement ? Ce thème sans doute polémique traduit, de la part de certains Africains, à la fois l’impatience, la désillusion et la volonté d’agir et de se prendre en charge. C’est aussi le cri de rage de la génération née au rament des indépendances africaines qui remarque que leur continent reste à la traîne des autres, alors qu’il ne manque ni capital humain, ni ressources matérielles.
Ces jeunes posent la question à leurs aînés : qu’avez-vous fait de notre Afrique ?
Le discours sur le développement ne serait-il pas un piège pour maintenir les pays africains dans la dépendance et la pauvreté ?
Ne pensez-vous pas qu’on s’en tirerait mieux sans cette aide ?
La pratique du développement a souvent privilégié une approche caritative et paternaliste. Tel un indigent à qui on donne la soupe populaire, les habits de seconde main, parce qu’il n’a pas de ressources pour survivre, l’aide au développement, souvent orientée vers les secteurs non productifs a donné le sentiment qu’on cherchait à maintenir les pays et les gens dans une perpétuelle pauvreté.
On vous garantit la soupe populaire, mais on ne recherche pas à vous aider à sortir de votre fâcheuse situation pour voler de vos propres ailes.
L’aide a pu aussi déresponsabiliser les élites politiques. Dans certains pays africains, les budgets nationaux pouvant être alimentés davantage par l’aide étrangère que par le contribuable intérieur, il s’est trouvé que certains responsables se sont comportés comme s’ils étaient plus redevables envers l’extérieur qu’envers le peuple qu’ils étaient censés représenter.
On a alors parlé de néocolonialisme et de dépendance.
Le sens du bien commun et de l’intérêt général a souvent été relégué au second plan derrière l’appât du gain facile. La corruption et les détournements de fonds peuvent aussi s’expliquer par ce fait de ne pas devoir rendre compte au peuple de l’utilisation des ressources publiques.
Changer l’esprit et le contenu de l’aide.
Peut-on affirmer, sans être accusé de démagogie, que l’Afrique n’a pas besoin d’aide au développement ?
Ne conviendrait-il pas plutôt de quitter la sphère de la charité pour embrasser celle de l’intérêt partagé ? Les pays industrialisés ont aussi besoin d’une Afrique économiquement dynamique pour pouvoir écouler leurs produits, maintenir la croissance de leur économie et accroître l’espace d’échange des biens.
La prospérité possible de l’Afrique, vu son potentiel humain et ses ressources, est une garantie de richesse de l’Occident. L’aider, c’est s’aider soi-même.
L’Afrique est un continent d’opportunités qu’il importe de viabiliser. Tel est l’esprit nouveau qu’il convient d’insuffler.
Il ne s’agit donc pas de se passer de l’aide au développement. Il s’agit de mieux l’orienter. Au lieu de vouloir dispenser des soins de santé gratuits, il convient d’habituer les gens à payer les services consommés et à déployer des activités rentables pour pouvoir se payer lesdits soins.
Il faut que l’aide au développement s’oriente plus à aider les pouvoirs publics et les acteurs économiques privés à créer les conditions-cadres nécessaires à l’autonomie décisionnelle et à l’essor des économies africaines. Cela veut dire que l’aide devrait être davantage orientée non seulement vers la formation de l’homme à la responsabilité, mais, qu’elle devrait aussi contribuer à adapter la formation le plus possible à la vie économique locale et aux besoins changements des entreprises.
Il faudra définitivement rompre en Afrique avec l’idée selon laquelle la réussite sociale passerait par l’acquisition du statut de fonctionnaire de l’administration publique. Il faudra réconcilier l’école et l’Etat avec l’entreprise.
Aider à créer des conditions-cadres veut aussi dire aider l’Etat à créer un environnement favorable à l’éclosion des entreprises et instaurer une gouvernance, garante de la bonne gestion de la chose publique et d’une grande participation de la société civile et de la population en général à la gestion de la cité.
Créer les conditions de l’essor économique.
Lutter contre la pauvreté par l’accès et la maîtrise des rayens de production. Moyennant des contreparties, il faut aider les paysans par la formation technique, par l’investissement à long terme, l’accès au crédit, la gestion rationnelle, à transformer leurs exploitations familiales en véritables entreprises qui ne se contentent plus de la seule auto-subsistance mais qui dégagent des surplus et gagnent de l’argent.
L’Afrique vit une asymétrie terrible en matière d’information économique internationale. Des acteurs économiques locaux dynamiques et civiques émergent. Ils cherchent à développer des affaires avec l’extérieur. Ils sont à la recherche de partenariats d’affaires pour proposer des produits à l’exportation, pour accéder aux mécanismes internationaux de financement ou pour saisir des opportunités d’investissement en partenariat avec des entrepreneurs extérieurs.
Des Africains vivant à l’extérieur, en contact à la fois avec les milieux de l’entreprise, des pouvoirs publics africains et le rande des affaires pourraient jouer parfaitement ce rôle d’intermédiation.
E. Gnansounou
SAVIEZ-VOUS QUE LES AFRICAINS A L’ETRANGER ENVOIENT PLUS D’ARGENT EN AFRIQUE QUE TOUTE L’AIDE QUE LE CONTINENT RECOIT? ALORS LA REPONSE A VOTRE QUESTION EST JUSTEMENT: OUI! L’AIDE QU’ON RECOIT NE FAIT QUE NOUS RETARDER ET NOUS CONTRAINDRE A ACCEPTER DES MARCHES QUI NE NOUS SERONT JAMAIS FAVORABLE.
REVEILLEZ VOUS! IL N’EST PAS TROP TARD…
“OUI! L’AIDE QU’ON RECOIT NE FAIT QUE NOUS RETARDER” 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀
Pauvre con! Mais pourquoi vis-tu aux USA plutôt qu’au pays?
Comments are closed.