Agences de Développement Régional : Des contraintes persistent malgré un bilan positif obtenu durant l’exercice écoulé

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Le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation  et de la Réforme de l’Etat a organisé, le jeudi 23 février dernier au Centre de Formation des Collectivités Territoriales, la deuxième conférence annuelle des Agences de Développement  Régional. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre Modibo Keïta en présence de plusieurs membres du gouvernement, des différents acteurs et des partenaires techniques et financiers.

Le but de  cette conférence était de réaffirmer et d’afficher la volonté du gouvernement à approfondir la décentralisation au Mali. De façon spécifique, il s’agissait d’examiner l’état d’exécution des programmes d’activités et du budget 2016, d’examiner les programmes d’activités et le budget 2017 des ADR. Ensuite, formuler des recommandations pour améliorer l’efficacité et la pertinence des interventions des ADR et mobiliser les partenaires  au développement pour accompagner les Agences de Développement Régional.

Dans son intervention, Chacka Dembélé, président de l’Association des  Régions du Mali a affirmé que cette conférence  annuelle  des ADR est la seconde du genre. Selon lui, si les travaux de la 1ère  conférence étaient focalisés sur les conditions de démarrage  des ADR, ceux de cette  2ème conférence  permettront d’examiner le bilan d’une année de parcours de celles-ci.

Il a rappelé que la création des ADR est une émanation de la volonté  politique  du président  de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Car dit-il, elle est l’une des recommandations issues des Etats Généraux de la Décentralisation tenus en octobre 2013. Lesquels  ont consacré le principe du renforcement du rôle de la région  comme moyen prioritaire pour approfondir la décentralisation au Mali.

«La création des ADR est l’une des dispositions de l’accord pour la paix  et la réconciliation au Mali qui stipule qu’une Agence  de Développement Régional sera mise en place au niveau de chaque région pour renforcer la capacité de maitrise d’ouvrage des régions et permettre un suivi approprié de la mise en œuvre des engagements pris  le gouvernement en faveur des régions » a-t-il expliqué.

A en croire  Chacka Dembélé,  depuis son installation dans chaque contrée du Mali, les neufs ADR ont tenu chacune trois sessions de leur conseil d’administration. Les quelles sessions ont permis d’approuver les plans d’actions, les budgets, les manuels de procédure administratives, comptables et financières, les accords  d’établissement applicables au personnel. Sans oublier des ateliers d’information sur les ADR tenus dans toutes les régions à l’intention des collectivités territoriales et des autres acteurs régionaux et locaux.

« Malgré un bilan positif en si peu de temps, les ADR sont confrontées à quelques contraintes entre autres, la faiblesse des budgets alloués par le budget d’Etat qui reste jusque-là, le seul pourvoyeur des ressources  financières. Ainsi que l’insuffisance des moyens logistiques et la persistance de l’insécurité dans les régions Nord et Centre du Mali compromettant toute action de développement », a-t-il déploré. Avant de lancer un cri de cœur à l’endroit des partenaires  techniques et financiers afin qu’ils sortent de leur torpeur, limitent leur temps d’observation, mettent fin aux hésitations et acceptent d’accompagner les ADR dans leurs missions d’appui et d’assistance aux collectivités territoriales du Mali.

Pour sa part, le Premier ministre Modibo Keïta dira qu’aucun développement national n’a la chance de réussir si le développement local n’est pas pris en charge. C’est pourquoi explique-t-il, ils ont choisi comme ligne directrice, la libre administration des collectivités. Toute chose qui  suppose qu’ils puissent reconnaitre aux collectivités territoriales le rôle prépondérant qu’elles jouent. Car pour lui, c’est elles qui sont les véritables détenteurs du pouvoir. Et en dehors des questions régaliennes, des questions de politique extérieure, des questions  de sécurité, des questions financières et même certains aspects de la justice, les collectivités ont la lourde responsabilité de définir les politiques de développement régional.

«Nous avons souhaité que les régions elles-mêmes puissent établir entre elles des relations de coopération inter régionale. C’est pourquoi, le gouvernement a décidé de mettre en place à coté des collectivités territoriales, une espèce de bureau  d’étude, d’appui et d’assistance que nous appelons les Agences de Développement Régional.  C’est pour apporter une expertise et pour accroitre l’efficacité des actions qui sont entreprises », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, il a souligné que la sécurité est un facteur essentiel pour le développement et que les collectivités territoriales sont les pièces de résonnance de la détresse. Car pour lui, elles  sont en contact avec les populations qui n’aspirent qu’à vivre en paix  parce qu’elles sont confrontées à de véritables problèmes. C’est pourquoi, selon lui, il est souhaitable qu’à coté de l’action développée par les pouvoirs publics, que les collectivités puissent s’investir en ayant recours à toutes les forces sociales de légitimité traditionnelle pour que le vivre ensemble puisse être une réalité sur l’ensemble du territoire national.

« C’est sûr que les difficultés existent. Tous les débuts sont difficiles mais l’existence de la  volonté politique n’est pas à contester. Car, en regardant le chemin parcouru au bout d’un an, l’espoir est permis pour le développement des ADR.  Soyez des agences véritables de développement rural qui favorisent la production et non des agences de consommation », a laissé entendre le Premier ministre Modibo Keita. Qui a indiqué que ces travaux seront l’occasion de mesurer  le chemin parcouru et de proposer des solutions aux problèmes rencontrés.

Moussa Sékou Diaby

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