5eme réunion internationale des donateurs : Sur 3,285 milliards d’euros, 76% aurait été décaissé

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La secrétaire d’État française chargée du Développement et de la Francophonie, Mme Annick Girardin reçue par IBK
La secrétaire d’État française chargée du Développement et de la Francophonie, Mme Annick Girardin reçue par IBK

Mardi dernier, Bamako a abrité la cinquième et dernière réunion internationale de suivi de la conférence des donateurs sous le thème «ensemble pour le renouveau du Mali».

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre, Modibo Kéita, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement. Selon les animateurs d’un point-presse animé après les travaux, notre pays aurait déjà bénéficié de 76% des fonds promis.

Les donateurs, 55 bailleurs bilatéraux et multilatéraux, qui avaient promis, à Bruxelles en 2013, d’aider le Mali dans sa reconstruction, se sont réunis avant-hier, 17 février, pour faire l’évaluation de la mise en œuvre du plan de relance du Mali, l’utilisation de l’aide et les secteurs concernés. Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre Modibo Keita s’est dit honoré d’accueillir cette importante réunion de suivi des recommandations de la conférence de haut niveau des donateurs. Ainsi, il a tenu à rappeler que le 15 mai 2013 à Bruxelles, le Mali et les représentants des pays et institutions partenaires se sont retrouvés autour du plan pour la relance durable du Mali (Pred) qui couvrait la période 2013-2014, pour définir les conditions d’une sortie rapide du pays de la crise multiforme et jeter les bases d’une croissance économique durable. A cette occasion, les partenaires se sont fortement engagés à accompagner le Mali à hauteur de 3,285 milliards d’euro (2 155 milliards de FCFA).

Des résultats probants

L’occasion pour lui de faire le point des 34 mesures du programme économique et financier réalisé par le gouvernement, dont l’un des volets porte sur la modernisation du cadre institutionnel  conformément aux directives de l’Uemoa. Concernant ce volet, il a fait savoir que notre pays  a engrangé des résultants probants, ce qui a été confirmé par le dernier rapport du « Doing business » .Toutefois, il a souligné que  la gestion des finances publiques au dernier semestre  de l’année  a été rude en raison des divergences avec le FMI, marqué par la suspension des décaissements des appuis budgétaires. Malgré la contreperformance des recettes, ajoutera-t-il, tous les indicateurs du FMI ont été satisfaits. Au titre de la reforme fiscale, il a noté l’élaboration du rapport sur la poursuite des contrôles fiscaux  en exploitant les résultats des travaux de croisement des informations mixte de renseignement fiscal ; l’effectivité de l’application d’un nouveau mécanisme de fixation. S’agissant de la gestion des finances publiques, il a précisé que la mission d’audit de la chaîne de la dépense a été réalisée et diffusée ; la migration de 179 comptes du trésor à la Bceao a débuté. Concernant le climat des affaires, il a indiqué que le rapport de l’analyse des créances en souffrance et des immobilismes improductifs au bilan des banques a été réalisé en vue d’assainir le secteur bancaire ; le plan de redressement de la société EDM-Sa a été approuvé pour assurer sa viabilité.         Il a aussi fait un tour d’horizon sur l’actualité et certaines initiatives en cours pour conforter le vivre ensemble et de recoudre le tissu social. « La stabilisation et le renouveau du Mali post-crise, dans le droit fil du processus de Bruxelles, prennent appui sur le socle que constituent les douze priorités du plan pour la relance durable et sur les autres stratégies nationales de développement que sont le cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté, la stratégie commune d’Accompagnement phase II et le programme gouvernemental » a t-il déclaré.

94% engagés, 76% décaissés

Annick Girardin, secrétaire d’Etat au développement international et à la Francophonie, pour sa part, s’est réjouie des trois axes prioritaires choisis par le Premier ministre Modibo Keïta. Il s’agit de la sécurité des personnes et des biens, du développement économique et social, de la justice. Selon elle, cette dimension locale de développement, dans un cadre coordonné par le gouvernement, est essentielle à la pérennité des projets et à la consolidation du vivre ensemble dans la perspective de l’accord de paix. Pour le retour à la paix, il a invité les protagonistes à cesser tout acte de violence et les provocations quels qu’en soient les acteurs et les initiateurs. « Ce choix de la paix, sans laquelle aucun développement n’est possible, c’est d’abord aux Maliens de le faire. La communauté internationale ne pourra venir qu’en accompagnement du futur accord. Elle y est prête», a-t-elle précisé. S’agissant de la mise en œuvre des engagements pris  à Bruxelles, elle a soutenu que la France a tenu et même dépassé son engagement, 280 millions d’Euro. Vers fin 2014, c’est un total de 310 millions d’Euro que la France a engagé au Mali, à travers l’aide-projets dans tous les secteurs de la vie économique et sociale via l’Agence française de développement. Partant, elle a salué les efforts des autorités maliennes dans les chantiers suivants : la poursuite de la reforme des finances publiques et de la justice, l’avancement du processus de décentralisation, de la priorité aux secteurs sociaux de base, de l’amélioration du climat des affaires.

Faisant le point de l’état de mobilisation des fonds, lors du point presse, Hamadoun Konaté, ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord, a fait savoir que les appuis recensés  et engagés sont estimés à 94%, et ceux décaissés de 76%, 17 % en appui budgétaire, 23% pour l’aide humanitaire d’urgence.

Selon lui, 94,7 milliards sont passés aux appuis budgétaires et 536 milliards ont été octroyés aux ONG nationales et internationales au début de la crise, ce qui a permis, indique t-il, de rendre plus vivables les zones de conflit.

Cheick Tandina et Boubacar SIDIBE

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