4eme réunion ordinaire de la CGESM : les consignes de gestion au cœur des débats

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L’Hôtel Club de Sélingué a abrité, le jeudi 4 avril la quatrième réunion de la commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala (CGESM). Plusieurs membres de la commission ont pris part à cette réunion délocalisée, pour constater de visu le niveau du fleuve.

-Maliweb.net- Première délocalisée de l’année 2019, la rencontre de Sélingué avait pour  objectif de  vérifier le respect des consignes de gestion auprès des acteurs et usagers bénéficiant de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala, selon Salimata Tangara, représentante du sous-préfet de Sélingué. La co-présidente de la réunion était acompagnée de Maguette N’diaye, le maire de la commune rurale de Baya, qui abrite le barrage de Sélingué et le seuil de Kourouba.

Le choix de  Sélingué est un peu particulier , notamment à cause de la présence du barrage. Des réunions couplées à des visites dans certaines villes abritant des ouvrages hydrauliques sont inscrites dans la feuille de route de la CGESM. L’idée c’est de faire observer aux différents acteurs l’étendue d’eau qui existe aujourd’hui et attirer l’attention afin que les besoins puissent être mieux gérés, explique Yaya Aboubacar, le président de la commission.

La commission assure l’arbitrage des demandes sans cesse croissantes  d’eau du fleuve Niger. Ces arbitrages sont relatifs à la production hydroélectrique, l’irrigation (pour  pouvoir contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire au niveau du périmètre irrigué) , la régulation des cours d’eaux , l’alimentation en eau potable des villes riveraines  du fleuve Niger… autant d’enjeux mais également de besoins qui nécessitent  de concilier , concerter les différents acteurs afin de pouvoir prévenir les conflits, souligne Yaya Aboubacar à l’ouverture de la réunion.

« A tous les niveaux nous devons, nous, acteurs concernés  nous donner la main afin de pouvoir procéder à une gestion rationnelle des ressources en eau disponibles », a exhorté le président Aboubacar pour qui l’eau est source de vie mais aussi à la base de tout développement.

Des communications relatives à la gestion de l’eau au niveau des offices , Energie du Mali , un aperçu sur les activités du seuil de Kourouba…  et des recommandations permettant de mieux veiller à la gestion des ressources en eau présentement disponibles d’ici l’installation de l’hivernage, ont été les temps forts de la quatrième réunion.

Par rapport à la situation hydrologique, le mois de mars a été marqué par la baisse du niveau sur tous les cours d’eau, à l’exception du Niger à Bamako, Koulikoro et de la confluence du Bani/Niger à Mopti où une légère montée a été observée grâce aux débits turbinés du barrage de Sélingué. Cependant, par  endroit, le niveau est resté stationnaire.

A la date du 25 mars, les hauteurs d’eau sont supérieures à celles de l’année dernière à la même période ; elles sont supérieures à celles d’une année moyenne pour la même période sur certains  cours d’eau. La baisse observée devrait se poursuivre, selon les prévisions de la Direction nationale de l’hydraulique.

La plupart des difficultés ont été recensées au niveau des grands offices, où les consignes quant au  débit écologique n’ont pas été respectées. Les prévisions ont été revues à la baisse. Dans beaucoup d’offices, les cultures de contre saison n’ont pas atteint leurs volumes habituels. Des recommandations ont également été formulées pour améliorer les rendements agricoles, faire face aux multiples demandes en cette période d’étiage tout en veillant au respect du débit écologique de 40 mètre cube/seconde. La prochaine réunion est prévue pour le 8 mai à Bamako.

Aly BOCOUM/Maliweb.net

 

CGESM : Un cadre de concertation pour  concilier, prévenir les conflits

La quatrième réunion ordinaire de la commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala couplée à la visite de la centrale hydroélectrique Sélingué et du Seuil de Kourouba, s’ est tenue du 3 au 4 avril 2019, à Sélingué. Yaya Aboubacar, Directeur national de l’hydraulique et président de la commission fait le point de la rencontre. 

Maliweb.net : Au sortir de cette quatrième réunion, couplée à la visite de la retenue de Sélingué et du Seuil de Kourouba quels sont vos impressions ?

Yaya Aboubacar :Je suis vraiment satisfait de cette quatrième  rencontre qui a pris   deux jours. Dès que nous sommes arrivés à Sélingué, nous nous sommes transportés sur le site de la retenue. Nous avons pu visiter les installations. Et du barrage de Sélingué nous avons poursuivi notre mission pour se retrouver sur le Seuil de Kourouba. Nous avons constaté que l’ouvrage nouvellement mis en place est aujourd’hui fonctionnel…. De retour à Sélingué au cours de la réunion nous avons passé en revue les recommandations relatives à la dernière réunion de la commission. Nous avons constaté qu’une bonne partie des recommandations formulées ont été exécutées. Certaines recommandations en cours d’exécution ont été reconduites. Nous avons également discuté des questions d’actualités du moment. Il s’agit notamment du bilan des ressources… comment le fleuve se comporte présentement ? Les débits turbinés par EDM au niveau du barrage de Sélingué. Il s’agit  de certains acteurs qui sont liés au niveaudes grands offices, l’office du Niger, office riz de Ségou, l’office de Mopti. Nous avons pu bénéficier de beaucoup de contributions. Nous avons constaté qu’aujourd’hui l’ensemble des acteurs sont vraimentconscients de la quantité  en eau disponible, et que les besoins doivent être calés en fonction des ressources disponibles. Des engagements ont été pris de la part de certains nombre d’acteurs. Nous veillerons réellement à ce que  ces engagements soient respectés dans le temps. La prochaine réunion est prévue pour le 8 mai 2019. Au cours de cette cinquième réunion nous passerons en revue les recommandations qui ont été formulées. Nous verrons bien avec l’accompagnement  des uns et des autres quel sera le comportement  de l’ensemble  des acteurs concernés.

4eme réunion ordinaire de la CGESM La commission joue un rôle d’arbitrage entre les différents usagers. Aujourd’hui, quelles sont les difficultés auxquelles les uns et les autres font face ?

Une des missions de la commission c’est effectivement l’arbitrage des différentes demandes qui ne cessent de croitre pour la production hydroélectrique. Comme vous le savez, le barrage de Sélingué est un barrage à fonction multiple qui doit produire de l’électricité, assurer la régulationet  également servir à  l’irrigation de centaines de milliers d’hectares au niveau des grands offices.

La commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala doit aussi avoir un cadre de concertation pour réellement concilier les différents usagers en fonction de la ressource en eau disponible ; également prévenir les conflits. A cet effet nous pensons que la commissionet l’ensemble des acteurs jouent un rôle très important,  vu les résultats que nous sommes en train d’obtenir.

Quel est le constat par rapport au respect du débit écologique ?

C’est vrai que l’année dernière nous avons enregistré une  bonne pluviométrie, mais comme vous le savez toute l’eau que nous avons obtenu est partieà travers l’écoulement des eaux.

En ce qui concerne le débitécologique, nous devons avoir un débit sanitaire de 40 mètre cube/ seconde au niveau du  barrage de Markala. Nous avons constaté qu’avec …la vitesse très précoce du fleuve,aujourd’hui nous avons un débit inférieur à ce qui était prévu. Raison pour laquelle nous avons tenu réellement à sensibiliser l’ensemble des  acteurs notamment les  grands offices pour que cedébit  soit respecté.

En cette période d’étiage, quels impacts peuvent avoir les ouvrages de Sélingué et Kourouba en aval du fleuve Niger spécifique à Bamako et Koulikoro ?

Vous savez, n’eût été la construction du barrage de Sélingué , il aura des moments où , par endroit on peut traverser à pied le fleuve. Le barrage un est ouvrage de régulation.  Il permet à ce qu’il ait de l’eau en permanence pendant toute l’année dans le sud du fleuve. Cerôle est très important. Et nous avons pu constater que depuis la réalisation de ce barrage en 1980 jusqu’à nos jours on a soutenu la régulation du fleuve.

Par rapport au Seuil de Kourouba ?

Le Seuil de Kourouba est un nouvel ouvrage qui vient d’être mis en place. On a commencé à le rendre fonctionnel il y a juste quelques mois. Nous pensons qu’il est trop tôt de se prononcer sur les inconvénients de cet ouvrage. Ce que nous avons demandé, c’est de se mettre en observation. On va se mettre à observer l’ouvrage pendant un temps donné. En fonction  des résultats de nos observations, on pourra mieux tirer les conclusions. Je pense que pour l’instant, il est trop tôtde se prononcer sur les effets du Seuil de Kourouba .

Propos recueillis par Aly BOCOUM/Maliweb.net

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