16ème édition du Forum de Bamako : Le développement de l’Afrique au centre des débats

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Placée sous le haut parrainage du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, et présidée par le Premier ministre Modibo Keïta, les travaux de la 16ème édition du Forum de Bamako ont été officiellement lancés hier jeudi 18 février au CICB pour trois jours.

« L’Afrique entre Chaos et émergence », tel est le thème retenu pour la 16ème  édition du Forum de Bamako qui se veut un espace de réflexion de haut niveau sur l’avenir du continent. En une décennie, il a réussi à rassembler de nombreuses personnalités et organisations venues de tous les horizons. Initiative africaine originale, le Forum est un colloque annuel et international, hors des cadres conventionnels et institutionnels. Dans cette dynamique, il conjugue liberté de parole, convivialité et des débats de haut niveau. Axé sur les enjeux du développement de l’Afrique, c’est un lieu et un temps d’échanges d’idées et de dialogue où se rencontrent chefs d’entreprises, hommes et femmes politiques, décideurs publics, universitaires, experts, représentants de la société civile et des médias, du continent africain et des autres continents. Le Forum de Bamako a pour objectif de favoriser le métissage de connaissances et le partage des savoirs dans une approche  participative.

Le Forum de Bamako publie, à chacune de ses éditions, un mémorandum remis au Président de la République du Mali.  Ce document, ainsi que les contributions produites dans le cadre du  Forum, sont des outils d’analyses, de réflexion et de propositions destinés aux décideurs et organisations impliqués dans les questions de développement en Afrique.

Pour Abdoulaye Coulibaly, président du Forum de Bamako, le thème retenu cette année, à savoir « l’Afrique: entre chaos et émergence », cadre parfaitement avec l’actualité. Car dit-il, il puise, d’une part, dans le malaise auquel  peut renvoyer l’analyse de la situation présente ou à venir du continent, et d’autre part dans l’opinion de plus en plus entendue selon laquelle l’Afrique est l’avenir du monde.

Selon lui, le malaise prend sa source dans plusieurs phénomènes, qui ont pour noms : crise migratoire, développement du terrorisme et de l’insécurité, essor du radicalisme religieux, effets négatifs du changement climatique, chômage (et en particulier celui des jeunes), etc.

« Si ces phénomènes ont des causes multiples et variées, il n’en demeure pas moins qu’ils résultent pour l’essentiel de facteurs politiques, économiques et sociaux », dit-il. A l’en croire, sur le plan politique, l’Afrique, depuis plusieurs décennies, est le théâtre d’instabilités parfois chroniques. Tandis que sur le plan socioéconomique, en dépit de l’abondance des ressources naturelles, l’Afrique demeure le continent le plus pauvre de la planète.

Et pour preuve argumente-t-il, environ un africain sur deux vit sous le seuil de pauvreté. L’Afrique demeure donc l’une des principales régions du monde où la pauvreté est plus la règle que l’exception.

De 1990 à 2010, le nombre de personnes de cette zone vivant avec moins de 1.25 dollar par jour est passé de moins de 300 millions à près de 425 millions. Leur part dans la population a certes décliné, passant de 57% à 49%, mais cela reste encore bien insuffisant.

Quant à l’agriculture, dont dépendent une grande partie de la population, elle n’a pas donné les résultats escomptés, et malheureusement, les rendements par hectare stagnent. De plus, l’Afrique demeure au delà de la pauvreté, le continent où les inégalités sont les plus élevées.

Ainsi, l’Afrique subsaharienne compte six des dix pays les plus inégalitaires du monde. Un nombre croissant d’africains (près de300 millions déjà) sont confrontés à la dure réalité des bidonvilles, où les ressources sont rares et les perspectives d’emploi inexistantes

« Sur 75 millions de jeunes chômeurs dans le monde, 38 millions se trouvent en Afrique. Et lorsque ces jeunes disposent d’un emploi, ce dernier correspond rarement à leurs attentes puisque, sur 200 millions de jeunes africains, 53 millions sont en situation d’emploi précaire » analyse le président du Forum de Bamako, Abdoulaye Coulibaly.

Prenant la parole, le Premier ministre, Modibo Keita, a pour sa part estimé que les rapports qui sortiront des réflexions de ce forum serviront de base pour les initiatives de développement du Mali et de l’Afrique en général.

Quant à l’Ambassadeur de la France au Mali, Gilles Huberson, il a rassuré que la France  s’investie considérablement pour la stabilité de l’Afrique. Car selon lui, le chaos n’est pas l’option.

A noter que  l’évènement a enregistré une grande mobilisation des experts internationaux et des diplomates étrangers.

Lassina NIANGALY

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