Développement urbain au Mali : Bamako comptera 13 millions d’habitants en 2050

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L’Hôtel Sheraton de Bamako a abrité le mercredi 20 février 2019, l’atelier de dissémination du rapport de l’étude sur « Bamako, moteur de croissance économique et inclusive », menée par la Banque mondiale. Ce rapport de 118 pages invite Bamako à agir vite pour stimuler la croissance et améliorer les services publics. Au cours de la cérémonie d’ouverture de cet atelier, la Directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Mali, Mme Soukeyna Kane a fait savoir que Bamako comptera 13 millions d’habitants en 2050.

Les travaux de cet atelier étaient présidés par le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé, en présence de la Directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Mali, Mme Soukeyna Kane, de Megha Mukim, chargée de projet, spécialiste principale en économie urbaine de la Banque mondiale, du maire du district de Bamako, Adama Sangaré, du président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsy Coulibaly et d’autres personnalités. Dans son discours, la Directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Mali, Mme Soukeyna Kane a fait savoir qu’en 2030, le Mali sera urbanisé à près de 50%. « En ce qui concerne le District de Bamako, il domine le paysage urbain et économique du Mali. C’est le centre névralgique de l’économie nationale. Cependant, la capitale malienne ne parvient ni à accroître sa compétitivité dans le temps, ni à fournir des services urbains attendus par ses citoyens. Car, sa population a plus que doublé sur la période 2000-2015 et la pression sur la ville devrait s’accroître à l’avenir. Selon une projection linéaire, Bamako comptera 13 millions d’habitants en 2050 », a-t-elle dit. En outre, elle dira que la mobilité urbaine à Bamako est limitée du fait de la forme fragmentée de la ville, de la mauvaise qualité des routes, d’une couverture insuffisante en transports publics, du goulot d’étranglement naturel que constitue le fleuve Niger et de la concurrence pour l’espace public y compris les emprises de voie et autres trottoirs.

Enfin, Soukeyna Kane a signalé que la fourniture de services à Bamako est entravée non seulement par le manque de ressources, mais également par la fragmentation institutionnelle et la faible coordination à l’échelle métropolitaine.

A ses dires, les collectivités territoriales (le District de Bamako et les communes) manquent de capacités, notamment fiscales, pour élaborer et mettre en œuvre des plans d’urbanisme et investir dans des infrastructures urbaines, ce qui contribue à une gestion inefficace de l’espace métropolitain. Selon elle, pour libérer le potentiel de Bamako, il faudra adopter une approche équilibrée de réformes institutionnelles, de mise en place de politiques appropriées, d’investissement dans les infrastructures et d’exigence de mise en œuvre des mesures prises. « Ce que vous faites maintenant vivra avec vous pendant 200 ans. Il nous appartient de veiller à ce que l’urbanisation stimule une croissance inclusive et que tous les habitants de la ville puissent mener une vie décente en améliorant l’accès à des services de base abordables et fiables, à l’éducation, au logement, aux transports, aux soins de santé et aux emplois », a conclu Soukeyna Kane. A sa suite, le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé a indiqué que le projet d’appui aux Communes urbaines du Mali (PACUM) financé par la banque mondiale et la coopération suisse a aidé certaines villes du Mali à améliorer leur cadre de vie.

Et d’ajouter qu’elles sont au nombre de 14 dont le District de Bamako. A l’en croire, le projet PACUM a été le début de solution à de nombreuses contraintes auxquelles Bamako se trouve confronté, notamment la mobilité urbaine. Selon le ministre, le rapport met en exergue plusieurs problèmes auxquels la population est confrontée dont l’accès aux services sociaux de base et de la gestion des déchets solides. Au cours des débats, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré a fait savoir qu’il faut que l’Etat accepte la décentralisation. Pour sa part, le président du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly a souhaité la digitalisation de l’administration publique qui est un pré-requis pour lutter contre la corruption.

Aguibou Sogodogo

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