Bien que l’encours global de la dette ait connu de 1995 à 2006 une nette réduction, le fardeau des engagements dus aux institutions financières étrangères demeure énorme pour notre pays, et affecte sérieusement son développement harmonieux.
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Le Mali peut-il se passer de la dette extérieure ? La problématique était inscrite au centre des débats d’une session de formation des acteurs sociaux sur la dette. Organisée par la Coalition des alternatives africaines, dette et développement, CAD-Mali, cette session d’information et de sensibilisation visait à renforcer les capacités des participants (journalistes, activistes militants) sur la problématique de la dette multilatérale et bilatérale du Mali. En clair, il s’agissait de permettre audits acteurs d’avoir une meilleure compréhension de la dette et de ses mécanismes et d’éclairer leur lanterne sur les conditionnalités, le service de la dette et leurs impacts sur le développement.
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D’entrée de jeu le conférencier fera savoir dans sa communication que pour de nombreux pays, il est vital d’emprunter afin de combler leur déficit de financement et de réaliser les objectifs qu’ils se sont assignés. « Pour ce faire, ils peuvent soit emprunter de l’argent à l’étranger soit l’emprunter aux agents économiques nationaux. Dans le premier cas on parlera de dette extérieure publique, et dans le second cas de dette intérieure publique » a déclaré le formateur, M. Mamadou Lamine Traoré, non moins sous directeur général de la Dette publique.
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D’un tableau assorti de la présente communication, il ressort que l’encours global de la dette est passé de 1.395,2 milliards de francs CFA en 1995 après la dévaluation du franc CFA à 1.785,5 milliards de francs CFA en 2001 pour atteindre 1.818,5 milliards de francs CFA en 2004, avant de baisser à 646,8 milliards de francs CFA après la mise en œuvre de l’Initiative d’annulation de la dette multilatérale, IADM. Cette baisse de l’encours en fin 2006 est due, selon le conférencier, à l’Initiative d’annulation de la dette qui a concédé au cours de la période, une réduction du stock de la dette de l’ordre 1.085,2 milliards de francs CFA dû au FMI, à la Banque Mondiale, et au groupe de la BAD. Au cours de la période sous revue, précise le spécialiste de la chose économique, la part de la dette bilatérale par rapport à la dette extérieure totale est passée de 45,8% en 1995 à 68,9% en 2006.
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« Concomitamment, le stock de la dette bilatérale est passé de 639,1 milliards de FCFA en 1995 à 447,7 milliards de FCFA en 2006 » ajoute M. Traoré. Qui dira que cette baisse s’explique par les rééchelonnements (1992-1996) et les importants allègements, notamment en 2003, obtenus au Club de Paris après le point d’achèvement de l’Initiative PPTE. Quant à la part de la dette multilatérale, elle a régulièrement progressé, fera remarquer M. Traoré. Arguant qu’elle est passée de 756,1 milliards de FCFA soit 54,2% en 1995 à 1.309 milliards de FCFA soit 75,4% en 2005 pour tomber à 201,1 milliards à la fin 2006 suite à la mise en œuvre de l’Initiative d’annulation de la dette multilatérale.
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« L’augmentation de l’encours de la dette multilatérale entre 1995 et 2005 est due essentiellement, estime le conférencier, au rythme régulier des décaissements consécutifs à l’exécution des projets et programmes financés sur les ressources extérieure et à la qualité des politiques économiques et financières mises en œuvre par le gouvernement de notre pays ayant permis une coopération soutenue avec la communauté financière internationale » Pour M ; Mamadou Lamine Traoré, au point d’achèvement de l’Initiative PPTE renforcée, le stock de la dette totale a enregistré une baisse sensible en passant de 1.746,1 milliards de FCFA à fin 2002 à 1.678,8 milliards de FCFA en 2003 du fait des allègements importants de dette intervenus à la même année.
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En clair, on notera que malgré un net allègement de 1995 à fin 2006, le Mali demeure meurtri par le fardeau de la dette extérieure. A ce jour, faut-il le rappeler, le Mali doit 646,8 milliards de francs CFA aux institutions financières étrangères. Au jour d’aujourd’hui, la part de dette remboursée par celui-ci, s’élève seulement 53,02 milliards de francs CFA à la date de fin 2006. Ce qui fera dire, que chemin reste encore à parcourir. Et l’on s’interroge sur le sort réservé aux futures générations dont la responsabilité revient à rembourser ces dettes. Peut-on se passer de la dette ? A cette question, les participants à la présente session de formation de formation, estiment que c’est bel et bien possible. Seulement, recommandent-ils, non sans la prise d’un certain nombre de mesures indispensables.
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Au nombre de ces mesures figurent, entre autres, la nécessite pour nos gouvernants de s’assumer en faisant face aux défis de développement, notamment la création d’entreprises en promouvant les emplois, l’utilisation de la dette au seul bénéfice du pays et dans des domaines générateurs de ressources, etc. Aussi, soulignent-ils, le Mali doit passer d’un simple pays de consommation à un pays producteur.
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