Après la répression de leur meeting du lundi 2 août 2019, des jeunes tombouctiens, membres du « Collectif Tombouctou réclame ses droits » ont bloqué les entrées de la ville et ont empêché la circulation hier mardi. Des boutiques sont fermées et plusieurs autres activités sont arrêtées en ville. Les manifestants réclament la reprise des travaux de la route Léré – Tombouctou.
A l’image des jeunes de Kayes et Kati, les jeunes de Tombouctou ont résisté malgré la répression de leur meeting, lundi dernier. Hier mardi, ils ont bloqué les entrées de la ville empêchant la circulation. Cette situation a conduit à la fermeture de plusieurs boutiques et à l’arrêt de plusieurs activités dans la ville. A travers cette manifestation, la jeunesse tombouctienne réclame de ce qu’elle appelle son droit : la reprise de la route Léré-Tombouctou. La répression de la manifestation et l’arrestation de certains de manifestants a aggravé la colère de ces jeunes contre le gouvernement et ses représentants.
Pour ces jeunes, leur région est victime de discrimination. Selon Mahamane Touré, membre du cadre de concertation et d’action, les jeunes ont installé des barricades dans les entrées de la ville. « En ville, toutes les boutiques sont fermées ; les autres corporations tels que les maçons, les bouchers… n’ont pas travaillé », laisse-t-il entendre. A ses dires, cette action n’est qu’une petite parmi tant d’autres qui sont programmées à Tombouctou.
« Nous allons faire notre possible, nous allons mener d’autres activités jusqu’à ce que nous soyons entendus », a-t-il laissé. Elhadj Mahamane Touré estime que la ville de 333 saints n’est pas considérée comme il se doit et invite le gouvernement à mettre cette région dans ces droits. « J’invite le gouvernement à considérer Tombouctou au même titre que les autres régions du Mali. J’invite le gouvernement à compatir de la souffrance des populations de Tombouctou qui n’ont jamais bénéficié d’infrastructures routières de 1960 à nos jours. J’invite le gouvernement à savoir que Tombouctou a toujours clamé son appartenance à la nation mère… », a-t-il sollicité.
Dans le mémorandum du cadre de concertation, la jeunesse tomboucticienne exige, entre autres, une rencontre entre le premier ministre et toutes les forces vives de ladite région ; la reprise sans condition des travaux de la route N’gouma Koura-Tombouctou et la reprise des travaux de la route Tombouctou-Kabara et Kabara-Konyomé.
Il est important de rappeler que tout est parti d’une prétendue déclaration du premier ministre lors de sa rencontre avec les jeunes de Kati. Dr Boubou Cissé est accusé, même si la primature a démenti, vouloir transférer les ressources destinées à la route Léré-Tombouctou au profit de celle Kayes – Bamako.
Boureima Guindo
Source : Le Pays