La Coordination des Associations des Ressortissants des Cercles de la Région de Mopti à Bamako et des associations pour le développement des cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro est sortie de son silence et s’est prononcée sur les multiples sabotages des ponts sur la route N° 15. En plus de leur communiqué conjoint du 8 mai, la CAREMB, l’ADB, l’ADESEBA, la DEENTAL et l’ADCEK ont, dans une lettre, invité le Premier ministre à prendre les mesures nécessaires pour rétablir la circulation et la sécurité sur toute la route RN15.
Après avoir saboté successivement les ponts de By, Parou, Sogobia et Songho-Gare, les djihadistes font des victimes sur la route N° 15. Les populations de la zone exondée de la région de Mopti sont donc coupées du reste du Mali. Depuis le sabotage du pont de Songho-Gare, le 5 mai dernier, les cars, les véhicules personnels, les motocyclistes, les piétons… sont attaqués par les djihadistes. Les populations sont donc laissées à leurs propres sorts. Face à cette situation, la Coordination des Associations des Ressortissants des Cercles de la Région de Mopti à Bamako (CAREMB), l’Association pour le Développement du Cercle de Bandiagara (ADB), l’Association pour le Développement du Séno-Bankass (ADESEBA), l’Association pour le Développement du Cercle de Douentza (DEENTAL), l’Association pour le Développement du Cercle de Koro (ADCEK) ont exprimé leur désolation dans une lettre envoyée au Premier ministre. « Nous constatons, avec amertume, que depuis le 5 mai 2020, les cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et une partie du cercle de Douentza sont isolés du reste du Mali suite à des attaques terroristes qui ont détruit trois ponts sur la route nationale RN15 », ont déploré Adama Samassekou, Amadou Kassambara, Moumouni Guindo, Amadou Koïta, Me Hassane Barry. Les ponts concernés sont, précise-t-on dans le communiqué, celui de By (cercle de Koro) détruit le 21 octobre 2019, celui situé entre Parou et Sogobia (cercle de Bandiagara) détruit le 1 Er décembre 2019 et celui de Songho-Gare (cercle de Bandiagara) détruit le 5 mai 2020.
Plus de 70 morts depuis décembre 2019
Dans leur lettre, les responsables des différentes associations regrettent qu’au niveau du pont de Parou-Sogobia, les usagers subissent fréquemment de violentes attaques terroristes perpétrées à travers la pose d’engins explosifs improvisés et des assauts armés sur des véhicules. « Ainsi, du 1 Er décembre 2019 à nos jours, il y a eu environ 70 morts à ce seul endroit », précise-t-on dans la lettre à Boubou Cissé. Les djihadistes, par le sabotage de ces ponts, ont un seul objectif : asphyxier les populations. « La destruction des ponts semble entrer dans un plan terroriste visant à asphyxier les populations des cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro en les privant de tout contact entre elles et avec les autres localités du pays », écrit-on dans la lettre qui ajoute : « Elle s’ajoute aux centaines d’attaques qui ont entraîné plusieurs centaines de morts, des milliers de déplacés internes, des dizaines de villages détruits, des milliers d’animaux enlevés et d’importants autres dégâts matériels ».
Les différentes associations invitent ainsi le Premier ministre à prendre les mesures nécessaires pour rétablir la circulation et la sécurité sur toute la route RN15.
Boureima Guindo