Au lendemain du blocus des RN3 et RN4, Moussa Ben Deka Diabaté, directeur de l’IRSE (institut responsabilité sociétale des entreprises) spécialiste des questions routières a bien voulu situer les responsabilités. Aussi, il n’a pas oublié de mettre en avant les incidences financières engendrées par ces routes dans la région de Kayes, où la gouvernance au plan local laisse à désirer.
Pour Dr. Ben Deka, la responsabilité sociétale ne saurait être en marge de ce qui s’est passé. Le déphasage de l’Etat avec son peuple est la toute première raison avancée car les dirigeants font dans le mensonge. “IBK ne peut aller à Kayes par la route car le trajet est mauvais : ce qui doit l’interpeller“, lance-t-il d’emblée. Ainsi les responsabilités sont partagées quand à la gouvernance des lieux.
Le gouvernement devait faire son mea culpa pour ensuite identifier les parties prenantes et prendre en compte leurs attentes. Sauf que Dr. Ben Deka rappelle le règlement 14 de l’Uémoa qui n’a pas été pris en compte alors qu’il s’agit d’un document inter-Etats.
Finalement Kayes prend les pots cassés dans le cas d’espèce, se retrouvant isolée par le régime en place alors que les conséquences des arrêts de principales voies sont incommensurables. Les routes ont été longuement délaissées nonobstant qu’elles donnent accès aux principales zones minières.
Dr. Diabaté a dévoilé des chiffres situant les responsabilités au plan local car il maintient que les collectivités et structures régionales dévoient répondre de certaines choses.
Allusion faite aux ressources dédiées à l’économie censées contenir la léthargie connue de tous. La distribution des ressources financières n’est pas faite comme il se doit alors qu’un montant de 5 472 073 559 F CFA est versé aux collectivités locales des communes concernées révèle-t-il.
Or la loi n°2011-36 du 15 juillet 2011 relative aux ressources fiscales des communes, des cercles et des régions fut décortiquée par le directeur de l’Institut RSE. Elle stipule que la contribution de la patente doit être répartie comme suit : 60 % du montant de la contribution au profit du budget de la commune ; 25 % dédiés budget du cercle et 15 % au profit de la région.
Mieux, ladite loi précise par ailleurs que 80 % de ces fonds doivent aller aux investissements pour le développement communautaire et les 20 % dans le compte fonctionnement du budget de la mairie, du conseil de cercle et du conseil régional. On peut comprendre au vu de la grogne enregistrée sur les corridors Nord et Sud que cette gestion opaque ne date pas d’aujourd’hui.
Les acteurs sensés gérer cette question n’ont généralement jamais été interpellés pour leur mauvaise gestion, et même s’ils ne sont pas reconduits en fin de mandat, leurs remplaçants continuent avec les mêmes pratiques préjudiciables au développement des infrastructures au niveau des collectivités. Le débat est donc loin d’être fini.
Moussa Ben Deka Diabaté
Directeur IRSE