Route Niono-Goma Coura : Du bon pied cette fois

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Après, la résiliation du premier contrat d’exécution, les entreprises Sogea-Satom et Razel reprennent et font avancer le chantier

Le ministre de l’Equipement et des Transports, Ahmed Diane Séméga, s’est rendu mardi sur le chantier de la route Niono-Goma Coura, longue de 81 kilomètres, pour mesurer l’avancement des travaux. Il était accompagné pour la circonstance de la directrice du MCA Mali, Mme Néné Traoré, du représentant de la mission résidente de MCC au Mali, John Anderson, du gouverneur de la région de Ségou, Boureïna Seyba, et de représentants de la direction nationale des routes.

La route Niono-Goma Coura est le premier segment de la Route nationale 33 qui relie Niono à Tombouctou en passant par Nampala, Niafunké, Tonka, Diré et Goundam sur une distance de 565 km. Le tronçon qui doit être bitumé, comporte deux voies de 10 mètres de largeur comprenant une chaussée de 7 mètres de large et deux accotements de 1,5 mètre chacun. La chaussée constituée d’une couche de fondation et d’une couche de base renforcée, est conçue pour supporter le trafic prévu sur 15 ans.

Une bretelle de 2 kilomètres sera construite pour relier le village de Dogofry au périmètre irrigué d’Alatona. D’où son importance dans le désenclavement de notre pays. La route Niono-Goma Coura devait initialement coûter 15,6 milliards Fcfa. Mais en raison de modifications apportées au projet, la facture a été portée à 18,6 milliards de Fcfa. Le financement est assuré par les Etats-Unis à travers le Millenium challenge corporation (MCC) et le Millenium challenge account (MCA). Les travaux ont été lancés en décembre 2008 par le président de la République et devaient durer un an. Mais Ashtrom BV, la première entreprise retenue, a connu de sérieuses difficultés. Ainsi, en juin 2010, l’entreprise accusait plus de huit mois de retard tandis que les problèmes s’accumulaient. Pour ne rien arranger, Inocsa, le premier bureau de contrôle choisi pour le suivi du chantier, a été limogé pour n’avoir pu respecter les clauses du contrat avec MCA, notamment le recrutement d’un spécialiste en environnement et l’élaboration d’un rapport mensuel sur l’état d’avancement du chantier. MCA évoque aussi divers autres griefs à l’encontre de ce bureau de contrôle. L’arrivée d’un nouveau bureau de contrôle, SNC Lavalin international, n’a pas pour autant aplani les difficultés. Le nouveau venu a, en effet, établi que Ashtrom manquait de moyens techniques et humains pour exécuter les travaux. Les rares engins que l’entreprise avait mobilisés étaient vétustes et moins d’une cinquantaine de personnes travaillaient sur le chantier. Ainsi pas un seul kilomètre n’avait été revêtu à environ 7 mois de la fin du délai contractuel fixée alors à décembre 2010.

En février 2011, les responsables de MCA ont résilié le marché confié à Ashtrom BV et lancé un appel d’offre international qui a permis de retenir le groupement d’entreprises Sogea-Satom/Razel. Celui-ci héritait d’un chantier où les travaux de terrassement et de corps de chaussée étaient réalisés à seulement 41%. Le taux d’exécution linéaire était de 53% pour une exécution financière de l’ordre de 57%. Après l’entretien courant de trois mois réalisé par une entreprise nationale, Sogea-Satom et Razel ont repris les travaux en août dernier. Le chantier a été divisé en plusieurs lots et progresse normalement selon le planning des entreprises. Elles comptent achever les travaux avant septembre 2012, date à laquelle le financement du MCC prend fin. « Je suis très satisfait de la reprise des travaux et du choix des entreprises. Tout laisse à croire que le chantier finira avant le délai vu l’engagement des acteurs », a commenté le ministre de l’Equipement et des Transports qui a exhorté les acteurs à collaborer. Mme Néné Traoré et John Anderson se sont montrés, eux aussi, optimistes sur la bonne conduite du chantier.

vendredi 30 septembre 2011

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