Long de 52 km, ce tronçon est entièrement financé par l’Etat à plus de 19,437 milliards de Fcfa. Les travaux sont confiés à l’entreprise EGK (Entreprise générale Mamadou Konaté) pour un délai d’exécution de 15 mois hors saison des pluies.
Le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga, a donné samedi à Kangaba le premier coup de lame de la construction de la route Kangaba-Djoulafoundo-frontière Guinée. Pour sa première sortie à l’intérieur du pays, le nouveau chef du gouvernement ne pouvait être mieux servi en témoigne l’accueil grandiose qui lui a été réservé par les populations du cercle de Kangaba. Cette grande mobilisation était surtout motivée par l’espoir que suscite la réalisation de cette route pour ces populations. C’est aux environs de 10h30mn que le chef du gouvernement est arrivé sur le site du lancement des travaux sous une forte escorte sécuritaire. La forte chaleur du jour n’a rien entamé à l’enthousiasme des habitants qui sont massivement sortis pour manifester leur joie à travers chants et danses. Le Premier ministre a été accueilli par les autorités administratives et élus de Kangaba. Il était accompagné du président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé et de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Equipement et du Désenclavement, Mme Traoré Seynabou Diop. «Kaaba» comme l’appellent les habitants du Mandé est un haut-lieu de l’histoire du Mali. La localité regorge d’énormes potentialités culturelles, touristiques, minières et agricoles. La construction de cette route va substantiellement booster le développement de la localité. C’est ce que le maire Zé Sinayogo a rappelé dans son discours de bienvenue. «Nous sommes très heureux car la route est le moteur du développement», a-t-il soutenu. L’édile a aussi souhaité la réalisation d’une piste rurale longue de 5 km. A sa suite, le ministre de l’Equipement et du Désenclavement a rappelé que le souci constant des plus hautes autorités est d’améliorer le bien-être des populations à travers la réalisation d’infrastructures de base, particulièrement les routes. «Celle dont les travaux démarrent aujourd’hui est une composante d’une série de réalisations dans plusieurs localités du Mali», a annoncé Seynabou Diop. Elle a expliqué que le tronçon Kangaba-Djoulafoundo-frontière Guinée, long de 52 km, sera construit en 15 mois hors saison des pluies. Son coût est estimé à plus de 19,437 milliards de Fcfa, entièrement financés par l’Etat. «Une fois réalisée, cette route va faciliter le développement des échanges socio-économiques entre les populations frontalières du Mali et de la Guinée en mettant en valeur de vastes zones non encore exploitée », a indiqué le ministre de l’Equipement et du Désenclavement. Dans son intervention, le chef du gouvernement a salué la mobilisation des populations avant de rendre hommage aux gardiens du riche patrimoine culturel du Mandé. Abdoulaye Idrissa Maiga a aussi mis l’accent sur l’importance de la réalisation de cette route qui lie deux pays frontaliers partageant la même culture. «La route n’a d’autre objet que de soulager les populations en leur permettant d’assurer l’évacuation sanitaire ou le transport de productions agricoles et minières», a-t-il indiqué avant d’assurer qu’un suivi régulier sera fait de l’exécution de ces travaux. Il a aussi rassuré les populations qu’une suite favorable sera donnée à leurs doléances. Avant de quitter Kangaba, le Premier ministre et sa délégation ont rendu une visite de courtoisie aux notabilités de la ville. A cette occasion, Abdoulaye Idrissa Maiga a invité tous les Maliens, partout où ils se trouvent, à contribuer à la stabilisation du Mali.
Envoyé Spécial
Lougaye ALMOULOUD
LES CARACTERISTIQUES DE CETTE ROUTE
Responsable à la direction nationale des routes, Adama Traoré a présenté le projet de bitumage de la route Kangaba-Djoulafoundo-frontière Guinée dont l’objectif global est de contribuer au développement économique et social du pays, grâce à la facilité de mobilité des agents économiques. Selon lui, l’initiative s’inscrit dans le cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) 2016-2018, lequel est mis en œuvre par le plan d’action 2015-2019 de la Politique nationale des transports, des infrastructures de transports et du désenclavement, adoptée par le gouvernement en octobre 2015. Longue de 52 km, cette route prend son origine à la fin de la voie revêtue Bamako-Kangaba et traverse les localités de Kourouba, Kangara, Kéla, Balazan Kéniegoué, Banakoro et Dioulafoundo. Financés à plus de 19,437 milliards de Fcfa, les travaux sont confiés à l’entreprise EGK (Entreprise générale Mamadou Konaté) pour un délai d’exécution de 15 mois hors saison des pluies. Le contrôle des travaux est confié à deux sociétés. Le Bureau d’études de bâtiments et travaux publics (BETRAP) et le Bureau d’études du génie civil (BEGEC). Ce tronçon comprendra deux sections dont l’une en hors agglomération et l’autre en agglomération. La première comprendra une largeur revêtue (hors sur largeurs en courbe) de 7 m, une largeur de la plateforme de 10 m, et une largeur accotements de 1,5 m. Un revêtement en béton bitumineux de 5 cm, une couche de base en graveleux latéritiques sélectionnés de 20 cm, une couche de fondation en graveleux latéritiques sélectionnés de 20 cm font également parties des composants de cette section dont la vitesse de référence sera de 100 kilomètres par heure. Quant à la section en agglomération, elle sera composée : d’une chaussée de 2×3,50 m, des accotements de 2×1,50 m, des bandes d’arrêts de 2×2,00 m, des trottoirs de 2×1,50 m et un revêtement en béton bitumineux de 5 cm. Une couche de base de 20 cm en latéritique, une couche de fondation de 20 cm en latéritique, des caniveaux de dimensions variables ainsi que de l’éclairage public figurent parmi les caractéristiques de cette partie qui aura pour vitesse autorisée : 60km/h.
Seydou TANGARA