Le chef du gouvernement en a donné l’assurance au cours de son voyage à Niafunké. Il n’a pas manqué d’exprimer la solidarité de la nation aux populations qui endurent
les difficultés
Le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, a apporté des apaisements aux populations de la Région de Tombouctou en assurant que «les travaux de construction de la route Gomacoura-Tombouctou ne vont pas s’arrêter». C’était le message fort que l’on pouvait retenir de la visite du chef du gouvernement à Niafunké.
Après l’étape de Soumpi où le chef du gouvernement est parti remonter le moral des troupes et constater de visu l’ampleur des dégâts matériels causés par l’attaque de la nuit du 24 au 25 octobre (voir notre parution du mercredi 8 novembre), le Premier ministre s’est rendu à Niafunké, dernière étape de la tournée de cinq jours dans les Régions de Mopti et Tombouctou. Il a voyagé à bord d’un hélicoptère et était, pour la circonstance, accompagné par le président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé, le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, celui de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Sow, de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéna Coulibaly, du député Dédeou Traoré, élu à Niafunké, et des membres du cabinet de la Primature.
La délégation a été accueillie à l’aérodrome par le gouverneur de Région, Koina Ag Ahmadou avant de continuer au campement Hôtel de la ville où lui a été réservé un accueil chaleureux. C’est là que Abdoulaye Idrissa Maïga a rencontré la population. Prenant la parole en premier lieu, l’adjoint au maire Youssouf Cissé a qualifié cette visite du Premier ministre de signe d’espoir et d’assurance pour les populations. Il a ajouté que cette visite constituait un signal fort du gouvernement pour ramener la paix, la sécurité, la cohésion sociale et le vivre ensemble. Il a poursuivi en saluant la promptitude avec laquelle les plus hautes autorités ont assisté les personnes sinistrées à la suite des pluies diluviennes du 22 septembre dernier.
Le maire a attiré l’attention du chef du gouvernement sur certains problèmes de Niafunké, dont la menace djihadiste avec son corollaire de tueries, de mariages forcés, de fermetures d’école, entre autres.
Abdoulaye Idrissa Maïga, avant tout propos, a fait observer une minute de silence à la mémoire des disparus. S’agissant de ce qui s’est passé à Soumpi, le Premier ministre a condamné avec la dernière rigueur l’acte de la nuit du 24 au 25 octobre. «Ce comportement est à refuser, car c’est un crime qui a été commis», a-t-il condamné, avant de remercier les populations pour tous les cadeaux qui lui ont été offerts mais pour lui, le meilleur cadeau qu’on puisse faire aujourd’hui c’est une collaboration franche avec les forces armées et de sécurité. «Ces braves gens qui, au prix de leurs vies, font face aux intempéries et à tous les périls, pour vous permettre de bénéficier des résultats et des effets réels des projets et des programmes de développement comme le cas précis de la route Gomacoura-Tombouctou. Ceci est un rêve que les ennemis dans l’ombre cherchent à briser. Nous devons à tout prix leur barrer le chemin et faire en sorte que les travaux ne s’arrêtent pas», a renchéri le chef du gouvernement. Avant d’ajouter que «c’est là, le sens de notre présence ici pour vous exprimer notre compassion, la solidarité de toute la nation malienne et pour vous encourager à résister, à rester debout, à pouvoir surmonter les obstacles».
Le Premier ministre s’est félicité de la grande mobilisation des populations de Niafunké et a réaffirmé qu’au Mali il n’y a qu’un seul drapeau. Il a rappelé que le chemin vers la paix est difficile et que seuls le courage et l’intelligence collective peuvent nous amener vers une issue heureuse. Le Premier ministre a aussi salué la conviction, le courage et la détermination des hommes sur le terrain après l’intervention du colonel Abbas Dembélé, commandant de zone de Tombouctou. Ces soldats œuvrent au quotidien à protéger les populations et leurs biens.
Le chef du gouvernement a indiqué avoir retenu que la problématique sécuritaire est partout le souci majeur des populations.
Abdoulaye Idrissa Maïga fera remarquer que «c’est pour sortir de toutes ces violences que le gouvernement a souhaité et obtenu la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation». Il a ensuite rappelé que l’Accord n’autorise personne à poser des actes barbares et ignobles. Parlant de ce qui s’est passé à Soumpi, le Premier ministre l’a qualifié d’acte «plus que révoltant. «C’est un crime», a-t-il dit.
En plus des difficultés soulignées par le maire, le chef du gouvernement a donné la parole aux femmes, aux jeunes et aux notabilités. Tous ont salué, reconnu et loué les efforts que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, déploie au quotidien à travers les différentes actions du gouvernement. «La présente visite est un témoignage et une illustration éloquents», ont souligné des intervenants qui ont aussi évoqué certains problèmes comme l’emploi des jeunes, le non respect du genre dans toutes les actions et entreprises à Niafunké. Ils ont souhaité la revue à la hausse des quantités d’engrais et d’aliment bétail octroyées à la région et évoqué certaines difficultés de l’école.
A toutes ces questions, le Premier ministre et les ministres qui l’accompagnaient, ainsi que les députés ont apporté des réponses. Avant de quitter Niafunké, Abdoulaye Idrissa Maïga a répété que les travaux de la route Gomacoura-Tombouctou ne seront pas interrompus.
Moulaye SAYAH
AMAP Tombouctou