Longue de 104 kilomètres, cette voie est un tronçon essentiel de l”axe qui va relier notre pays à Nouakchott.
On peut aller désormais de Diéma à Nioro du Sahel sur le bitume. Les travaux de construction de ce tronçon de l”axe routier qui va relier notre pays à Nouakchott sont achevés. Sans tomber dans la béatitude, on peut parler d”une véritable perle dans cette partie du Sahel. Le ministre de l”Équipement et des Transports, Abdoulaye Koïta, qui était sur le chantier la semaine dernière, a constaté la fin des travaux.
Longue de 104 kilomètres, la route Diéma-Nioro dont les travaux de construction avaient été lancés en novembre 2004 par le président de la République, Amadou Toumani Touré, était en très mauvais état et faisait endurer un vrai calvaire à ses utilisateurs.
Sablonneuse et par endroits très rocailleuse, la route Diéma-Nioro du Sahel traverse des mares naturelles. Dans ces zones, le terrain est glissant et la route devenait quasiment impraticable durant la saison des pluies. Pendant cette période, des villages se retrouvaient isolés. Le trafic voyageur s”arrêtait pratiquement à cause des risques d”accidents et du coût élevé des tarifs de transport.
La traversée des mares dans des villages comme Bougoudiré, Béma et Diomadé était un cauchemar pour les usagers. Par exemple, à la mare de Diomadé, les passagers étaient obligés de descendre pour contourner le plan d”eau à pied tandis que le véhicule traversait en empruntant un radier de fortune. Désormais, les mares de Bougoudiré, Béma et Diomadé sont surplombées par des ponts.
"Le flux du transport s”affaiblissait. Dans la semaine, on ne comptait pas plus de cinq véhicules sur la voie. Les tarifs étaient trop élevés, 5600 Fcfa par personne en saison sèche et 7000 Fcfa en période d”hivernage", témoigne Mamadou Traoré, un transporteur. Le véhicule mettait cinq à six heures pour parcourir les 104 km qui séparent Diéma de Nioro.
Avec la nouvelle route bitumée, ces épreuves sont rangées au rayon des mauvais souvenirs. On peut désormais relier les deux localités en moins de deux heures. Environ une trentaine de villages se retrouvent du coup désenclavés. Les habitants des villages traversés profitent déjà des retombées de la route. Les marchés hebdomadaires sont plus fournis en produits et plus animés. Le volume du trafic voyageur s”est nettement accru avec la baisse des tarifs de transport. "Le tarif varie actuellement entre 3000 et 3500 Fcfa par personne sur la voie Diéma-Nioro", confirme Mamadou Traoré le transporteur.
Depuis le bitumage de la route Nioro du Sahel-Guogui-Aïoun El Atrouss, cet axe est devenu la principale voie d”accès de notre pays au port de Nouakchott, au dépens de la route qui passe par Nara, jadis très fréquentée. "Une grande partie du trafic vers le port de Nouakchott a basculé sur l”axe Diéma-Nioro-Guogui- Aïoun El Atrouss parce que la route est bonne et sécurisée", explique encore Traoré.
"Le flux de voyageurs a déjà considérablement augmenté. Avec la fin des travaux du tronçon Diéma-Nioro du Sahel il faut s”attendre à une explosion du trafic", prévoit avec une mine satisfaite un commerçant mauritanien installé à Diéma.
En parcourant la voie, le ministre de l”Équipement et des Transport a apprécié la qualité de la chaussée qui est large de 7 m et revêtue d”un enduit bicouche. Les ouvrages de protection ont aussi fait l”objet d”une appréciation positive du ministre.
Abdoulaye Koïta a aussi visité le chantier du pont de Nioro du Sahel dont les travaux de construction sont en passe d”être achevés. Ici, dans le passé, un petit radier faisait office de pont. En période de crues, les risques d”accident étaient très élevés. Selon des témoignages d”habitants de Nioro, le cours d”eau que le pont va enjamber a "mangé" beaucoup de personnes.
Le nouveau pont a été construit par l”entreprise CSE. Celle là même qui avait en charge la route Diéma-Nioro. L”ouvrage à coûté plus de 300 millions de Fcfa. Il est long de 70 m pour une largeur de 12 m. Sa hauteur atteint 3 m.
Le ministre Koïta s”est aussi sur le chantier du tronçon Djidiéni-Diéma où les travaux se déroulent comme prévu. Sur les 178 km de voie, 85 ont déjà été revêtus. Avec la fin des travaux de la route Diéma-Nioro, l”entreprise CSE va renforcer ses équipes sur le terrain en moyens matériels et humains, afin de ne pas trop dépasser le délai contractuel qui arrive à terme en mai prochain.
Au départ, l”entreprise chargée de l”exécution des travaux a été confrontée à nombre de difficultés comme un manque d”eau imputable à la rareté des forages dans la zone. Ces difficultés surmontées, CSE entend donner un coup d”accélérateur au rythme des travaux.
La route Djidiéni-Diéma coûtera un peu plus de 11 milliards de Fcfa financés par l”Union européenne. Les travaux prévus pour durer 24 mois avaient été lancés en mai 2005.
Les travaux du tronçon Diéma-Nioro du Sahel sont également financés par l”UE, pour 13 milliards de Fcfa.
Be COULIBALY
Essor du 6 Mars 2007
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