Longue d’environ 550 km, la route Sévaré – Gao est dans un état piteux. En effet, réalisée sous la Deuxième République, cette route est aujourd’hui totalement délabrée. Les nids de poule y sont devenus de véritables pièges à lion. Le macadam est quasiment inexistant sur une bonne proportion de la voie.
Une situation qui arrange bien les narco-jihadistes dans leurs basses besognes de pose de mines sur cet axe combien stratégique du Mali. Cette situation s’est traduite, entre autres, par une flambée des frais de transport. Faut-il rappeler que la jeunesse de Gao a, par le passé, marché contre cet état de fait? Un accord avait été trouvé entre les jeunes et les transporteurs, grâce au concours de l’Imam de la Cité des Askia.
De 22 000 FCFA, les frais de transport Gao – Bamako furent ramenés à 19 000 FCFA. Autre conséquence de la dégradation avancée de l’axe, les rares cars qui s’y risquent passent souvent 48 heures sur le trajet. A cause des pannes très fréquentes, qui peuvent durer … 24 heures.
Il faut dire que le non-respect de la réglementation sur la charge à l’essieu n’a pas peu contribué à l’endommagement de l’axe, une désagrégation accélérée, avec l’entrée dans la danse des engins roulants de la MINUSMA. Les autorités compétentes seraient bien inspirées de réhabiliter cette route, dont l’importance économique et sociale n’est plus à démontrer. Sans compter que c’est le cordon ombilical qui relie le sud et le nord du pays.
Reste la sécurisation des travaux de réhabilitation. Elle peut être assurée par les forces armées du Mali, aidées par la MINUSMA, dont le mandat vient d’être relu et renouvelé, et la force Barkhane, si tant est que celles-ci veulent réellement contribuer à la stabilisation du Mali.
Yaya Sidibé