Le 3ème pont de Bamako est sans doute l’une des plus grandes infrastructures construites sous le mandat d’ATT. Si ce magnifique joyau permettra de désenclaver certaines zones et décongestionner la circulation à Bamako, il n’en demeure pas moins qu’il peut également avoir de sérieuses conséquences. Au titre de ces conséquences, figurent les nombreux litiges fonciers qui commencent à voir le jour dans les quartiers de Missabougou et Magnambougou (concession rurale).
De prédateurs fonciers, notre pays n’en manque certainement pas ; De familles qui cherchent un toit ou dormir, il en existe beaucoup ; de malhonnêtes qui ne cherchent qu’à nuire aux autres, ils se font monnaie courante dans tous les secteurs de notre administration. Cette triple équation mettant en exergue certains agents de la mairie du district et leurs complices, les ‘’véritables propriétaires terriens’’ et les potentiels clients à la recherche d’un ‘’chez soi’’, alimente aujourd’hui beaucoup de problèmes dans cette zone tant convoitée avec le 3ème pont de Bamako et le nouveau hôpital du Mali.
Autant les nouvelles infrastructures dont disposent ces quartiers (Missabougou et Magnambougou rurale), font d’eux des zones beaucoup sollicitées, autant elles donnent des arguments bien concrets à certains agents de la mairie du district et certains hommes puissants du pays pour développer leur petit commerce dont les maitres mots sont : chercher, magouiller et voler.
Le 1er mécanisme (chercher) est confié à des commis qui passent toute la journée à la recherche d’espaces vides ou non occupés dans lesdites zones. Ces terrains repérés, interviennent ensuite certains malhonnêtes de la mairie du district qui ont pour mission leur magouille à travers l’élaboration d’un nouveau permis d’occupé ou titres fictifs. Ces deux étapes effectuées, c’est alors le vol qui est opéré et le comble de l’ironie avec la complicité d’agents sensés en principe combattre ce fléau. Ce problème crée aujourd’hui une véritable situation d’injustice et d’impunité à travers laquelle, plusieurs propriétaires sont dépossédées de leurs terrains au profit de riches ou des parents de riches qui n’hésitent pas à corrompre souvent même la justice à leur profit en cas de poursuites judiciaires des victimes.
Pour cet habitant de la zone, « il y’a des gens qui ne se promènent que pour repérer les endroits. Quand ils partent, maximum deux jours après, c’est d’autres personnes différentes de celles que nous connaissons qui viennent avec des papiers et commencer les travaux, au motif qu’ils sont les vrais propriétaires ». Un autre ajoute ceci « nous connaissons toujours les vrais propriétaires des terrains, mais ce qui est bizarre est que tous ceux qui viennent après ont toujours des papiers en bonne et due forme délivrés par la mairie. Rares sont les terrains ici qui n’ont pas deux ou trois permis ».
Pour palier à ces problèmes, plusieurs propriétaires commencent à clôturer leur terrain, effectuer des travaux préalables ou prendre tout simplement des gardiens. Qu’à cela ne tienne, les litiges se font monnaie courante et vont crescendo. Un agent de police de la commune VI nous confirme cet état de fait, « la plupart des plaintes que nous recevons ces derniers temps pour les cas fonciers sont de ces deux zones ».
Dans ce holdup foncier auquel se livrent certains agents de la mairie du district et des citoyens sans scrupules, des mesures très drastiques s’imposent. Nos autorités compétentes devront agir ou voir avec leur complicité, d’honnêtes personnes se faire dépouiller de leurs biens par des soi-disant ‘’ autorités administratives’’.
FOUSSEYNI MAIGA