Après deux reports, l’opération visant à libérer les voies publiques a finalement débuté, le lundi 3 mars. Pour un début, tout se passe plutôt bien grâce à un cadre de dialogue et de concertation mis en place par le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté.
Faut-il le souligner, cette opération, qui a débuté très tôt dans la matinée du 3 mars et qui concerne près de 5 000 commerçants détaillants, était initialement prévue pour le 17 février. Après une toute dernière concertation, tenue à la veille de l’opération, les forces de la gendarmerie, de la garde et de la police, ensemble avec les services techniques de la Mairie chargés de l’opération, s’étaient mises en place dès les coups de 6 heures et demie du 3 mars. L’opération comportait le déguerpissement d’une bonne dizaine de voies, y compris le boulevard du Peuple, le démantèlement des kiosques construits de façon anarchique le long des voies concernées. Ces kiosques, selon les autorités, avaient complètement envahi les trottoirs et, dans la plupart des cas, noyé des boutiques et des bâtiments administratifs. Cette situation devenait ainsi très préoccupante dans la mesure où les véhicules et les piétons se disputaient ce qui restait de la chaussée.
Sur la rive droite, c’était la devanture des Halles de Bamako, ce véritable joyau architectural de la sous-région, qui était complètement envahi par des vieux conteneurs, des étals en matériaux de fortune : bambous, branchages, feuilles de tôle et vieilles caisses. Et pourtant, ce magnifique complexe reste et demeure jusqu’à ce jour presque inoccupé. Cette même situation de désordre et d’insalubrité prévalait à l’intérieur des Halles de Bamako où tous les espaces vides étaient occupés par des commerçants détaillants. Et c’était justement le cas de ces derniers qui a risqué de poser problème. Heureusement, l’importance des forces de sécurité déployées sur les lieux avait vite découragé toute tentative de soulèvement. Selon les explications de Koman Samaké, président des commerçants détaillants, il était entendu que les déguerpissements allaient concerner seulement ceux d’entre les commerçants qui étaient installés le long de la route. Mais grande était la surprise générale quand on est venu demander aux occupants des espaces vides de l’intérieur des Halles de vider les lieux.
Face à ce fait accompli et devant l’imposant cordon de sécurité déployé sur place, les commerçants détaillants se sont pliés à l’injonction des autorités.
Pierre Fo’o Medjo