Infrastructures routières : L’incapacité du gouvernement à tenir les promesses électoralistes d’IBK

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De sérieuses inquiétudes planent sur  les travaux de construction ou de réhabilitation de routes lancés, ces dernières années, par le président de la République. Tous les chantiers d’envergure ou presque  qui ont été lancés à coups de tambours, connaissent un retard inquiétant  ou sont tout simplement en arrêt. Une situation qui s’explique soit par le  manque d’argent dû à l’insouciance du gouvernement, soit par le non sérieux des entreprises en charge de l’exécution des travaux.

Ces dernières années, le Lancement de nombreux  chantiers d’envergure  de construction et de bitumage de certains principaux axes routiers avait  suscité  l’espoir  chez les  Maliens.  Aujourd’hui, tous ces chantiers ou presque tournent au ralenti ou sont en arrêt à cause de multiples difficultés.

Lancés le 13 novembre 2016  les travaux de construction et de bitumage  du tronçon  Zatièbougou- Kolondièba- frontière ivoirienne  long de  140 km, couteront  70 milliards FCFA  (soit  58 milliards FCFA de la BAD, 11 milliards du budget national  et l’UEMOA contribue à hauteur de 1 milliard). Les travaux sont confiés à  l’entreprise ETEP/EGK pour un délai d’exécution de 24 mois. Force est de constater que le délai de réalisation des travaux de cette route a été  largement dépassé. Les populations s’impatientent déjà,  alors que la  fin  des travaux ne semble pas  être pour demain. L’insouciance du gouvernement face à la  lenteur des travaux est très décriée.

Quant au tronçon–Nionsonbougou -Safo- Dialakorodji-Banconi long  de 56 km,  les travaux  avancent, mais très timidement  au rythme des décaissements des fonds par le gouvernement.  Lancés le 3 mai 2017 et confiés à l’entreprise burkinabè COGEB international pour un délai de 15 mois,  les travaux de cet axe routier coûteront  27,72 milliards  FCFA à l’Etat malien et aux partenaires. 26 mois après le lancement des travaux, beaucoup restent encore à faire  et les populations des villages riverains s’impatientent et  se plaignent déjà  de la lenteur des travaux. Cela, à cause de la poussière et d’autres désagréments. L’entreprise COGEB  est donc interpellée ainsi que le gouvernement pour son laxisme.

Le Troncon Kati- Kolokani –Didiéni sur la RN1 est long de 154 km.  Il fait partie des tronçons les plus dégradés au Mali. Les travaux de sa réhabilitation sont  en arrêt quelques semaines seulement après leur lancement le 23 octobre 2018. L’indisponibilité de l’argent  en serait la cause alors que  le lancement de la réhabilitation  a suscité beaucoup d’espoir  chez  tous les Maliens. Surtout quand on sait que ce tronçon (Kati – Kolokani-Didiéni- Dièma-Kayes), constitue la principale porte d’entrée terrestre des marchandises au Mali. Notons  que  le coût de la réhabilitation de ce tronçon est estimé à 78,47 milliards FCFA pour une durée de 30 mois. Un fonds que le gouvernement peine à mobiliser  au profit de l’entreprise  française SOGEA /SATOM qui s’occupe des travaux.

Pourtant,  la ministre en charge des Infrastructures et  des Equipements  Traoré Zenaibou  Diop, lors d’une interpellation, n’a pas hésité de mentir face aux députés que le financement de la réhabilitation de cet axe était acquis, voire disponible. Aujourd’hui, elle est rattrapée par ses mensonges, car les travaux n’ont pas, à ce jour,  redémarré et l’espoir des Maliens s’amenuise. En tout cas, la dégradation de ce tronçon considéré comme la principale porte d’entrée des marchandises au Mali affecte sérieusement  les recettes douanières 2019, lesquelles ont été revues à la baisse au Conseil des ministres.

A l’instar des autres chantiers, le bitumage du tronçon Katélé-Kadiolo-Zégoua connait un grand retard, faute d’argent  et cela serait dû, selon nos informations,  à la lourdeur administrative qui est, malheureusement, une réalité au Mali.  Lancés le 12 mai 2018, les travaux du tronçon Katélé- Kadiolo-Zégoua (33 km) sont confiés aux entreprises maliennes ECGT et ECMC, pour un délai d’exécution de  15 mois. Aujourd’hui, les travaux sont en retard à cause du manque d’argent, parce que le gouvernement traine la mobilisation des 23 milliards FCFA nécessaires pour le bitumage de cette route attendu depuis les 1960.

Si le lancement de ces chantiers a été salués par les populations parce qu’il s’agit des chantiers qui consacrent, en quelque sorte,  le décollage d’un véritable développement du Mali, force est de constater qu’aujourd’hui, le désespoir commence à dominer les esprits. Si certains de ces  chantiers connaissent un grand retard dans l’exécution, d’autres sont totalement à l’arrêt. Le principal problème très souvent évoqué par les entreprises en charge des travaux,  demeure  le manque d’argent. Il nous est revenu que  même si l’argent est disponible, il n’est pas mis à la disposition des entreprises pour faire le travail. Autrement dit, la faute  n’incombe pas toujours aux entreprises, mais plutôt au gouvernement. La lenteur dans les décaissements des fonds est une réalité au Mali qui met à rude épreuve le gouvernement à face aux promesses électoralistes du président IBK.

Rappelons que lors des campagnes électorales de 2018, le président IBK avait promis au peuple malien le bitumage de milliers de kilomètres de route durant son second  quinquennat. Aujourd’hui la dégradation très avancée de certains axes  stratégiques comme Bamako-Kayes- frontière Sénégal et l’axe Sévaré-Gao  est en passe de provoquer des soulèvements populaires. Du moins, si rien n’est fait parce le gouvernement. Cette situation est une preuve la tenue de des promesses faites lors des campagnes présidentielles  électorales est renvoyée aux calendes grecques. Du coup, l’espoir tant suscité par ces promesses, s’amenuise comme peau de chagrin.

Aboubacar Berthé

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