Inauguration du 2ème pont de Kayes : Un vecteur de développement pour la cité des rails

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Sous la haute présidence du Premier ministre, M. Moctar Ouane accompagné par des membres du gouvernement, a été tenue la cérémonie officielle d’inauguration du 2ème pont de Kayes sur le fleuve Sénégal et ses voies d’accès, le samedi 27 février. Elle a enregistré la présence du ministre des Transports et des Infrastructures Routières, M. Makan Fily Dabo, des autorités coutumières et religieuses de Kayes, des corps diplomatiques, des regroupements des femmes et des jeunes, du maire de la commune rurale de Liberté Denbaya M. Souleymane Diallo. Selon le ministre Dabo les travaux de la construction du pont ont été financés par le budget national à hauteur de 58 milliards de FCFA.
Un véritable ouf de soulagement pour la population de la ville de Kayes. Ce nouveau pont en plus d’apporter un nouveau visage aux ouvrages urbains du chef-lieu de la première région constituera un déclic face à l’embrouillamini qui caractérisait la circulation dans la ville de Kayes à cause des passages fréquents des gros porteurs.
Un pont dur comme du rock pour supporter des camions gros porteurs
Ce 2ème pont de la cité des rails a été réalisé par la Société Malienne de Froid, d’Electricité et de Construction (SOMAFREC) par un type de structure d’acier et de béton, d’une longueur de 541,30 mètres. Il compte 14 travées de 40,30 mètres, il est porté par 15 appuis, dont 2 coulés et 13 piles colonnes et constitué de 68 pieux forés de 10 à 20 mètres de profondeur. Son largueur est de 2×7 mètres. Le largueur des pistes cyclables est de 2×2 mètres, des trottoirs 2×1, 50 mètres et celle du terre–plein central est de 2 mètres. En ce qui concerne les travaux du 2ème lot ,réalisés par l’entreprise chinoise ( COVEC), ils ont permis l’aménagement de 16,7 km de routes bitumées qui sont reparties entre plusieurs voies. Les voies n°1 et 2 concernent les principales voies d’accès au pont. Ces voies ont été aménagées en 2×2 avec 2 pistes cyclables et 2 trottoirs sur une longueur de 1400 mètres. La 3ème voie a été aménagée sur une longueur de 4530 mètres, elle permet d’accéder au quartier Kayes N’Di. La voie n°4 a été aménagée sur une longueur de 1300 mètres, elle permet la facilité d’accès du pont à partir du centre-ville. Elle dispose d’un parking de stationnement pour les véhicules poids lourds en provenance du Sénégal. La 5ème voie permet de desservir le 2ème pont à partir de la RN1 avec une longueur de 9500 mètres, elle contient la rocade de contournement du centre-ville, aménagée avec 2 accotements. Elle est consacrée au trafic des poids lourds. Les travaux du 2ème lot ont permis la construction de 15000 mètres linéaires de caniveaux et d’ouvrages d’assainissement. S’y ajoute la réalisation d’éclairage public de toutes ces voies sur environ 17 km et la plantation de plus de 1300 arbres d’alignement.
Une promesse tenue des autorités maliennes
Apres avoir souhaité la bienvenue au PM Ouane et sa délégation, le maire de la commune rurale de Liberté Dembaya, M. Souleymane Diallo, a rappelé que la réalisation de ce pont était la concrétisation d’une promesse tenue par l’ex président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, suite à la demande de la jeunesse de Kayes à travers une marche pacifique, le 16 juillet 2016. L’Etat étant une continuité, en plus de ce pont, le maire Diallo a demandé au PM Ouane de leur accompagner pour la réalisation des équipements de transports (Auto-gare).
Au pupitre, le ministre des Transports et des Infrastructures a rappelé que le 1er pont de Kayes a été construit en 1997 et il a été mis en service en 1999. Et d’ajouter qu’il a joué un rôle important dans l’approvisionnement de notre pays en denrées de première nécessité pendant la crise de 2002 qu’a connue la Côte d’Ivoire. Un pont qui constituait un élément essentiel du corridor Bamako-Sénégal par lequel transite la grande partie des importations et exportations du Mali. Qu’en effet, 80% du trafic poids lourd, dit-il, soit environ 1000 camions, transitent quotidiennement par le 1er pont. D’après lui, l’objectif de ces travaux est entre autres : contribuer au désenclavement intérieur et extérieur de notre pays, d’assurer une liaison pérenne entre Bamako et le port de Dakar, et contribuer au renforcement de l’intégration économique et de la coopération sous régionale.
A ces dires, le coût des travaux du 2ème pont et ses voies d’accès, y compris le contrôle et la surveillance, s’’élève à 58 milliards de FCFA financés par le budget national. S’y ajoutent les travaux de construction et de bitumage du tronçon Kayes-Sadiola, de la route Kayes-Kenieba, d’ailleurs achevés et réceptionnés. L’occasion a été opportune pour le ministre Dabo de signifier que la réflexion est engagée sur la possibilité de réaliser les travaux du tronçon Sadiola –Kénieba, d’une longueur de 160 km ainsi que la construction de deux ponts à Bafoulabé, entre autres, eu regard de leur l’importance dans le désenclavement intérieur.
En outre, il a parlé sur les perspectives prometteuses qui s’offrent dans le domaine du transport ferroviaire. Selon le ministre Dabo, son département sous l’autorisation du PM Moctar Ouane est engagé à assurer la mise en œuvre du plan d’urgence de relance du chemin de fer Bamako-Kayes en vue de redonner espoir aux riverains et usagers des rails. Et d’affirmer : « nous sommes conscients que la relance du trafic ferroviaire contribuera à promouvoir l’économie locale, à réduire la paupérisation, à renforcer le ciment sociétal et surtout à prolonger la durée de vie de nos routes ». A cet effet, il a exhorté les usagers de ce pont de préserver ce joyau architectural avec du civisme, du patriotisme et de la responsabilité. Cela, en évitant des pratiques néfastes, telle la surcharge, ennemi n°1 du pont et de la route. Avant de les inviter : «  à la prudence, dans le respect du code de la route, en vue d’épargner des vies humaines, car une vie ne se remplace pas. La vie n’a pas de prix ».
Toujours selon le ministre Dabo, la sauvegarde de l’infrastructure routière est une obligation et un devoir de tout un chacun.
Faire du désenclavement un atout de développement local
Pour sa part, le Premier ministre Moctar Ouane a affirmé que ce 2ème pont constitue un vecteur puissant de communication et du désenclavement et contribue à l’amélioration de la sécurité routière. Selon lui, le gouvernement du Mali continuera de porter une attention particulière au désenclavement intérieur et extérieur des régions du pays dans le cadre d’un projet similaire en préparation.
Les autorités de la transition, dit-il, sont résolument engagées à poursuivre les efforts pour la promotion des infrastructures routières qui sont un levier essentiel pour rassurer le développement socio-économique et culturel.
Il a invité le ministre Dabo à entreprendre toutes les démarches nécessaires pour lever au plutôt les entraves à la relance des activités ferroviaires. Et de faire preuve de dévouement et d’engagement pour toujours.
Quant au président de la Plateforme des associations des jeunes de Kayes, M. Boubacar Niane, face au cliche d’une région des jeunes migrateurs, il dira que la jeunesse de Kayes s’est organisée, formée pour entreprendre des actions à tous les niveaux. Et de déclarer : « nous n’allons plus prendre de bateau et mourir dans la mer désormais, nous avons décidé de nous impliquer dans tous les domaines du développement de la région de Kayes. Il n’est jamais trop tard pour se réveiller, nous sommes convaincus que la jeunesse kayesienne est plus que jamais déterminée à relever les grands défis pour poser des jalons d’un véritable développement de Kayes ».
Il a eu à soumettre des doléances au PM Moctar Ouane au nom de sa plateforme, la première concerne, la reprise du train voyageur, car depuis son arrêt, l’économie de Kayes est au ralenti ce qui a poussé les jeunes à l’immigration. La seconde doléance dit-il, relève du fait que la population kayésienne souhaite que ce nouveau pont porte le nom Bathily dit Kassé.
Envoyée spéciale à Kayes Fatoumata Coulibaly

Réalisation du 2ème pont de Kayes et ses voies d’accès
La joie des kayésiens
Samedi, la population de la cité des rails a magnifié s a joie au regard de la réalisation de ce nouveau pont au profit de la ville de Kayes sur le fleuve Sénégal. Un pont qui a été réalisé avec le budget national de l’Etat à hauteur de 58 milliards sur une longueur de 541,30 mètres avec ses voies d’accès. Nous avons recueilli les sentiments de quelques habitants de la ville.
Soumaila Cissé, président de l’association ‘’Pour nous de Kayes’’ :
« J’invite la jeunesse de Kayes à rouler prudemment sur ce nouveau pont »
« Je suis très ému devant cet évènement historique de l’inauguration du nouveau pont de Kayes. C’est nous la jeunesse de Kayes qui a réclamé ce pont depuis sous le régime d’IBK. A l’époque nous étions très fatigués de la situation d’embouteillage sur le 1er pont. Dans la matinée à partir de 7 h, on pouvait faire 30 minutes sans y traverser et à 18 h c’était la même chose. Et entre Kayes N’Di et Kayes Ba on pouvait faire 2 h de temps. Mais aujourd’hui, cette réalisation va permettre de nous soulager. De ce fait, les gros porteurs qui traversent le pont en passant par la ville, vont maintenant circuler sur le 2ème pont sans rentrer dans la ville.
Cependant, par rapport à l’organisation de cet évènement, ils ont mis en place un comité au niveau du Gouvernorat, en mettant la jeunesse de côté. Nous n’avons pas été impliqués dans l’organisation. C’est nous le maillon principal du développement. Sans la jeunesse le développement du pays est impossible, à fortiori celui de la région. En ce qui concerne la sécurité routière sur ce nouveau pont et ses voies d’accès, j’invite la jeunesse à rouler prudemment, car nous sommes l’avenir de notre pays. Même aujourd’hui on a déploré beaucoup d’accidents de circulation sur certaines voies d’accès du pont,  lors de la cérémonie d’inauguration»
Fifi Kouyaté, résidente à Kayes Kasso
« Le gouvernement doit aménager le 1er pont, sinon il comporte des risques»
«  Je ne sais pas comment remercier le bon Dieu d’avoir donné ce joyau architectural à la population de Kayes. La construction de ce pont c’est pour le développement de Kayes et la sécurité de la population. Mon mari a été victime d’accident de circulation de retour du travail à Kayes N’DI un soir sur le 1er pont, il était en moto. Un camion Benn a forcé la route pour écraser mon mari tombé devant lui sur le pont. Des gens m’ont appelé au téléphone en m’informant qu’il a fait un accident. Directement je suis parti sur le lieu, j’avais trouvé que Dieu a fait son travail. Je garde en mémoire cette triste image. C’est pourquoi la réalisation de ce 2ème pont sera l’occasion, à mon avis de réduire le nombre de femmes veuves pour accident de circulation à Kayes. J’invite le gouvernement de revoir le 1er pont pour l’aménager sinon il comporte toujours des risques énormes pour la préservation des vies des Kayésiens ».
Par Fatoumata Coulibaly

 

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2 COMMENTAIRES

  1. ERRATUM ;

    ” … A cet effet, il a exhorté les usagers de ce pont de préserver ce joyau architectural avec du civisme, du patriotisme et de la responsabilité. Cela, en évitant des pratiques néfastes, telle la surcharge, ennemi n°1 du pont et de la route. Avant de les inviter : « à la prudence, dans le respect du code de la route, en vue d’épargner des vies humaines, car une vie ne se remplace pas. La vie n’a pas de prix ».
    Toujours selon le ministre Dabo, la sauvegarde de l’infrastructure routière est une obligation et un devoir de tout un chacun… ” …///…

    :
    Bien vu.
    Très bonne exhortation. Mais je doute que ça suffise.
    Il faudrait fixer aux gros porteurs une limite de tonnage à ne pas dépasser, pour pouvoir traverser le PONT et de planter des panneaux de signalisation qui l’indiquent sur tout le long des voies d’accès. Comme ça les Transporteurs ne pourraient pas ignorer la consigne. Le simple fait de leur demander du civisme ne suffira pas.

    Vivement le Mali pour nous tous.

  2. ” … A cet effet, il a exhorté les usagers de ce pont de préserver ce joyau architectural avec du civisme, du patriotisme et de la responsabilité. Cela, en évitant des pratiques néfastes, telle la surcharge, ennemi n°1 du pont et de la route. Avant de les inviter : « à la prudence, dans le respect du code de la route, en vue d’épargner des vies humaines, car une vie ne se remplace pas. La vie n’a pas de prix ».
    Toujours selon le ministre Dabo, la sauvegarde de l’infrastructure routière est une obligation et un devoir de tout un chacun… ” …///…

    :
    Bien vu.
    Très bonne exhortation. Mais je doute que ça suffise.
    Il faudrait fixer aux gros porteurs une limite de tonnage à ne pas dépasser, pour pouvoir traverser le PONT et de planter des panneaux de signalisation qui l’indiquent sur tout le long des voix d’accès. Comme ça les Transporteurs ne pourraient pas ignorer la consigne. Le simple fait de leur demander du civisme ne suffira pas.

    Vivement le Mali pour nous tous.

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