Développer les infrastructures de transport
L’existence d’infrastructures de transport appropriées est essentielle pour un meilleur approvisionnement à moindre coût d’un pays vaste et enclavé comme le Mali et, par conséquent, elle contribue au développement économique et à la lutte contre la pauvreté. Dans ce cadre, les principales actions envisagées par le Gouvernement consisteront à
– assurer l’entretien de 14 500 km de route par an ‑ construire ou réhabiliter 1400 km de route ;
– redémarrer les travaux de voiries urbaines suspendus du fait de l’insécurité
‑ construire un pont sur le fleuve Niger à Koulikoro et des ponts sur le Bafing et le Baoulé à Bafoulabe
‑ assurer le développement des autres modes de transport (réhabilitation de la voie ferrée Dakar Bamako ; construction de quais dans les escales fluviales, construction et extension des aérodromes du pays).
Développer l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC)
Les technologies de l’information et de la communication constituent un accélérateur de la croissance et du développement économique et humain. Il s’agira pour le Gouvernement :
‑ de poursuivre la construction de réseaux en fibre optique
‑ d’élaborer une stratégie d’accès à l’internet haut débit ; ‑d’accélérer la modernisation et de rendre compétitif l’opérateur public postal.
a Faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018
Durant les deux dernières décennies, la production agricole a été essentiellement soutenue par la libéralisation des marchés céréaliers et l’extension des aménagements hydro agricoles. Cependant, la croissance agricole a été limitée par :
– l’insuffisance des infrastructures, notamment routières, assurant une faible connexion des zones de production aux marchés
‑ les faiblesses institutionnelles des organisations de producteurs ;
‑ le manque de capacité de stockage, réduisant le pouvoir de négociation des producteurs sur le marché et les garanties réelles susceptibles de soutenir l’accès au crédit agricole ; ‑ les performances limitées de la vulgarisation, dans un contexte d’analphabétisme des adultes ;
‑ les faiblesses de la recherche développement.
Il en a résulté une tendance à la baisse de la productivité dans les grandes filières, les hausses de la production découlant de l’augmentation des superficies emblavées.
Au demeurant, le Mali dispose d’un atout important à savoir l’abondance de terres irrigables et de bas-fonds inondables. Dans le cadre de la mise en œuvre du programme agricole du Gouvernement, les mesures suivantes sont envisagées mise en œuvre d’un programme national de pistes rurales ; mise en œuvre d’un programme national de mise en place d’infrastructures de stockage et de commercialisation promotion de la production nationale d’engrais phosphatés ; mise en œuvre d’un programme national de promotion de la mécanisation ;
> élaboration et mise en œuvre d’un programme national d’intensification de l’embouche et de l’empoissonnement des plans d’eau ;
> élaboration et mise en œuvre de la nouvelle politique foncière ;
> alphabétisation des exploitants et aide à la gestion dans la zone Office du Niger (ON) > entretien des canaux et amélioration de la gestion de l’eau dans la zone Office du Niger; réalisation d’aménagements hydro agricoles dans de bassins hydrographiques et les différents aquifères aménagement de 62 000 ha de rizières, réalisation de 30 000 ha de périmètres de cultures fourragères, poursuite des aménagements de terres à l’Office du Niger. Sur cette zone, l’objectif est de doubler les superficies exploitées à l’horizon 2018. Le disponible des terres aménageables de l’Office du Niger est estimé à 1907 406 ha dont seulement 98 531 ha ont été aménagés avec maîtrise totale depuis 1932, soit seulement 5,2% du potentiel, renforcement des capacités en maîtrise de l’eau à travers la création d’une Agence d’Aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’irrigation, promotion des agropoles de développement intégré urbain et périurbain connectés sur les marchés extérieurs (UEMOA, CEDEAO, UA, UE, Moyen Orient); restauration de parcours pastoraux et de pâturages réalisation de 21 périmètres et aires pastorales de 400 000 ha, établissement de 300 conventions locales de gestion de pâturages, aménagement de 20 pêcheries, établissement de 20 conventions locales de gestion de pêcheries élaboration et mise en œuvre d’une politique transparente de subvention des intrants agricoles.
Promouvoir le développement de l’agro-industrie
Outre les mesures portant sur le développement des infrastructures pour accroître la compétitivité globale de l’économie, deux projets importants sont inscrits au programme pour soutenir l’agro-industrie. Il s’agit de la création de nouvelles zones industrielles et de l’agrandissement de celles existantes (Dialakorobougou, Ségou, Kayes et Sanankoroba).
Développer et diversifier le secteur minier
Dans le domaine minier, le sous-sol malien renferme d’importants gisements dont l’or, le phosphate, le sel gemme, le pétrole, le calcaire, le fer, l’uranium et le marbre. Cependant, ce potentiel est nettement sous-exploité. Pour sa valorisation, le Gouvernement envisage de
– renforcer les programmes de recherche géologique, d’inventaire et de cartographie de ressources ;
‑ réviser la législation minière en vue de la simplifier et d’attirer les investisseurs directs étrangers (IDE)
– faciliter la disponibilité des facteurs de production ;
‑ créer une filière technique de formation dans les métiers de la mine
Créer les conditions pour une meilleure maîtrise de la croissance des villes
Malgré le fait que la quasi-totalité des villes secondaires soient dotées d’outils de planification urbaine, la croissance rapide des villes, notamment leur étalement, constitue encore un handicap majeur dans leur développement durable. Pour y faire face, les principales mesures suivantes sont envisagées :
– élaboration de la politique nationale de la ville ; dotation des villes en documents de planification urbaine adaptés
‑planification de la mobilité urbaine à Bamako ;
‑ développement des vocations économiques des villes dans le cadre de l’Aménagement du territoire et de la régénération urbaine.
‑ Améliorer la qualité de l’environnement
Une mauvaise qualité de l’environnement constitue sans doute un facteur négatif pour le développement socio-économique d’un pays. La politique du Gouvernement en la matière repose sur une vision globale, intégrée et cohérente. Ainsi, les principales mesures inscrites au Programme gouvernemental portent sur :
– la gestion rationnelle des ressources naturelles et la protection de l’environnement ;
– l’intensification de la lutte contre l’ensablement des cours et points d’eau, pâturages, habitations et voies de communication routière et fluviale ‑l’amélioration de la gestion des déchets ;
‑ la création d’une agence nationale d’élimination des déchets spéciaux ;
‑ la construction et l’entretien de 5 stations d’épuration des eaux usées et d’ouvrages annexes ;
‑ l’intensification de la construction d’ouvrages et d’infrastructures d’assainissement (250 km de caniveaux, 125 km de collecteurs, 10 dépôts, 3 décharges finales, achèvement de la décharge de Noumoubougou).
6. Mise en œuvre d’une politique active de développement social
Le Mali figure parmi les pays les plus pauvres de la planète. Son indice de développement humain durable le place au 182ème rang sur 187 en 2012. L’espérance de vie à la naissance est de 53 ans en 2012. Le taux de fécondité figure parmi les plus élevés du monde (6,5 enfants par femme). 78,7% de la population vit sous le seuil international de pauvreté, soit avec moins de 2 $ par jour. Au regard des niveaux de ces indicateurs de développement humain, les principales mesures ci-après sont envisagées Développement du système de santé déconcentration et modernisation continue des établissements sanitaires de pointe dans le pays construction et équipement d’établissements sanitaires modernes dans les localités du pays présentant un déficit développement de la télémédecine ; renforcement des capacités des centres de santé communautaire (CSCOM) (formation continue, gestion, TIC) consolidation du programme de remise à niveau (matériel, humain et financier) des formations sanitaires ayant subi des pillages et des dégradations pendant l’occupation; médicalisation progressive des formations sanitaires sur l’ensemble du territoire, afin que chaque commune dispose au moins d’un médecin poursuite de la réforme hospitalière , amélioration de l’hygiène hospitalière et la gestion des déchets biomédicaux renforcement de l’hygiène des denrées alimentaires ; disponibilité des médicaments essentiels sur l’ensemble du territoire amélioration de la santé de la reproduction ; intensification de la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles généralisation du tiers payant pour assurer l’accès aux soins de l’ensemble de la population. Développer l’accès à l’eau potable création de 3930 d’équivalents points d’eau modernes (EPEM) en milieu rural création d’équivalents points d’eau modernes en milieu urbain et semi urbain réalisation de 465 adductions d’eau sommaires/adductions d’eau potable (AES/AEP) et 15 000 branchements ; réhabilitation de points d’eau modernes (2 790 points d’eau) renforcement des capacités des structures de l’Etat pour améliorer la qualité de l’offre de service public de l’eau.
Renforcement du développement social
– mise en place des dispositifs pour la couverture maladie universelle ;
‑ mise en œuvre du plan d’actions sur l’amélioration des conditions de travail dans l’économie informelle ;
‑ mise en œuvre du plan d’actions en faveur des personnes âgées ;
‑ mise en œuvre des projets à fort impact pour le renforcement des capacités des communautés rurales ;
‑ mise en œuvre du plan de contingence de la réponse humanitaire ;
‑ mise en œuvre du plan d’actions prioritaire contre le travail des enfants.
Accroître la contribution des femmes au développement économique et social
‑ lancement d’une initiative en matière d’éducation des filles ;
– lancement d’un programme de prise en charge des jeunes filles déscolarisées, «L’école de la deuxième chance»,
‑ lancement d’un programme d’alphabétisation fonctionnelle et d’acquisition de connaissances de base, «Apprendre à se prendre en charge»,
– lancement d’une initiative « Gérons notre quartier»
‑ assemblées féminines consultatives auprès des exécutifs des CTD, promotion de la coopération féminine, gestion des équipements urbains,
‑ promotion des activités génératrices de revenus (AGR) (appui aux groupements et associations de femmes pour leur accessibilité aux ressources matérielles et financières).
Promouvoir l’emploi des jeunes et leur insertion sociale et professionnelle
‑ création d’emplois jeunes dans le cadre de grandes initiatives nationales en matière d’alphabétisation des adultes et de lutte contre la désertification
‑ lancement de programmes d’installation de jeunes diplômés dans l’agriculture, l’élevage, le tourisme et l’environnement ;
‑ renforcement des capacités de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) : TIC, portail internet, plateformes “stages” et “emplois”, forums «emplois».