Le 30 juillet 2016, les habitants de la ville de Sikasso ont battu le pavé à l’appel de l’association Bolodignongôma Ton. Ils réclamaient la construction des routes RN 7 Sikasso-Zégoua et RN 10 Sikasso-Koutiala. Selon les manifestants, la route RN 7 reliant Sikasso à la Côte d’Ivoire est un axe par lequel respire l’économie régionale. Et depuis quelques années, elle est dans un état pitoyable.
Par son état catastrophique et son étroitesse, cette route est devenue le théâtre de nombreux accidents, obligeant ainsi les transporteurs à chercher d’autres débouchées afin d’éviter leurs faillites. Une situation qui ne peut que causer la morosité de l’économie de la région accentuant ainsi le chômage des jeunes, donc la pauvreté. «À chaque fois, on nous fait espérer à travers des études et des promesses de lancement imminent des travaux de reconstruction… Les populations sont fatiguées des promesses stériles. Nous voulons du concret et sans tarder. Nous ne méritons pas du tout ce sort qu’on nous impose», ont déploré les marcheurs dans une déclaration remise au gouverneur de la région.
On se rappelle, le 7 mars 2014, la signature de deux conventions avec la République populaire de Chine. L’une porte sur l’aménagement en 2 fois 2 voies de la RN7, notamment le tronçon Sikasso-Zégoua. Officiellement distant de 112 Km, ce tronçon avait été jugé par le ministre de l’Equipement et des Transports de l’époque (Général Abdoulaye Koumaré, aujourd’hui ambassadeur du Mali en Espagne) comme étant capital dans le trafic routier entre le Mali et la Côte d’Ivoire. En effet, environ 70% des importations maliennes passent souvent par ce corridor. Son aménagement en 2 fois 2 voies visait ainsi à permettre aux transporteurs maliens d’accéder plus aisément au port d’Abidjan.
Le Directeur général/Afrique de China Railway Construction Corporation International, M. Chang Xuehui, s’était engagé à présenter à l’Etat une offre technique et financière dans un délai de 180 jours. Et la China Dalian International Corporation Group Holding avait promis d’aider le gouvernement malien dans la recherche de financements auprès des institutions financières internationales. Ces financements devaient comprendre aussi du matériel routier, des signalisations et du matériel de communication. Si cette signature avait suscité un immense espoir du côté des usagers et des populations de Sikasso, personne ne sait aujourd’hui où est-ce que le gouvernement en est avec ce projet vital pour l’économie de la région !
M.B