Direction nationale des routes : Etat de dégradation du réseau routier du Mali

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Le réseau routier bitumé du Mali de façon générale et du District de Bamako en particulier souffre ces dernières années de graves dégradations qui sont encore beaucoup marquées pendant les saisons de pluies. Cette situation s’est particulièrement accentuée cette année avec l’installation de la saison hivernale.

Elle désole tout le monde et n’honore pas du tout nous les gestionnaires des routes (structures de l’État central et Collectivités), nous en sommes conscients. Quand bien que les populations attendent des actes qui allégeront leurs souffrances plutôt que toutes autres choses, certaines clarifications méritent toutefois d’être apportées à l’attention de tous car cette situation du réseau routier de notre pays est engendrée aussi par des faits et comportements inadmissibles : – d’abord, c’est très important de signaler que les routes objet des dégradations majeures aujourd’hui sont toutes des routes qui ont dépassé leurs âges limites de vie et nécessitent une obligatoire reconstruction. Et plus aucun entretien ne peut redonner à ces routes un état satisfaisant pour leur exploitation.

C’est pourquoi un vaste Programme de réhabilitation/reconstruction de ces routes est préparé et est soumis à recherche de financement. Ledit programme comprend la réhabilitation et le renforcement de l’ensemble des routes bitumées interurbaines construites avant l’année 2010, ainsi que la reprise de la plupart des axes routiers stratégiques du District de Bamako. Pour le District de Bamako, les projets disponibles sont :

  1. le 4ème Pont de Bamako et ses jonctions à la route de Djicoroni Para et à la Tour d’Afrique,
  2. l’aménagement en 2×3 voies des routes Banankoroni-Senou-Tour d’Afrique et Titibougou-Rond Point Gabriel TOURE,
  • l’aménagement en 2×2 voies de la route Kati-Samé-Rond Point Babemba,
  1. l’aménagement en 2×3 voies de la Corniche entre le Pont des Martyrs et le 3ème Pont,
  2. l’aménagement en 2×2 voies de la route de Sotuba et de 9 km de voies locales de desserte et
  3. la réhabilitation de plusieurs autres voies secondaires.

Tous ces projets sont conçus et prêts à l’exécution mais en attente de financement et les programmes annuels d’entretien routier ne sont financés au mieux qu’à hauteur de 30 % des besoins d’intervention.

Mais pourrons nous disposer des financements nécessaires à tout ça tant que notre pays restera plonger dans la situation actuelle de crise multidimensionnelle ? A mon avis c’est non et j’en suis formel car tous les endroits sur cette terre, en proie aux crises comme le Mali vie aujourd’hui sont bannis des richesses.

Mon Dieu qu’avons-nous fait nous les Maliens pour ne pas prendre conscience de cela? – la nécessaire prise de conscience des Collectivités qui doivent obligatoirement sortir de leur rhétorique habituelle qui consiste à dire que “nous les Collectivités n’ont pas les moyens” et de travailler à l’exploitation de toutes les potentialités qui les ont été transférées afin qu’elles puissent mobiliser les ressources financières nécessaires à leur développement local.

Oui, les Collectivités doivent comprendre que ce sont plus des potentialités qui les sont transférées en termes de ressources que de l’argent comptant et à elles d’exploiter ces potentialités, en mettant obligatoirement à contribution leurs citoyens, c’est par cette voie que nous réussirons à faire face à nos besoins d’investissements et à amorcer notre développement économique et social. La prise de conscience les oblige également à la préservation des leurs patrimoines routiers en y veillant dessus, ainsi les routes doivent être débarrassées par elles de toutes les installations anarchiques obstruant les voies d’écoulement des eaux et empêchant les interventions adéquates sur les routes. Tout ceci passe par une appropriation obligatoire par les Collectivités de leurs nouvelles attributions, conformément à la décentralisation. – le nécessaire retour à l’ordre dans l’urbanisation extrêmement sauvage de nos villes avec l’absence de toute viabilisation et les installations anarchiques d’activités sur les voies publiques qui obstruent les dépendances des routes, très souvent aussi avec des autorisations des Collectivités.

Les questions de parkings, de marchés, de gares routières et de mobilité des engins lourds dans les villes et notamment dans le District de Bamako doivent également être réglées par les Collectivités pour que les voies publiques soient libérées des obstructions qui causent leurs dégradations prématurées. A mon avis, il n’y a aucun problème ni de vision politique, ni de manque de stratégies, ni de manque d’actions (projets) en matière routier au Mali et ceci est notre partition que nous jouons pleinement.

La partition des Collectivités c’est d’assumer pleinement leurs attributions sur leurs patrimoines routiers et de veiller à leur préservation. La partition des citoyens et des politiques, c’est de créer les conditions permettant à l’Etat et aux Collectivités de mobiliser les ressources financières nécessaires et surtout de pouvoir les mettre dans les actions de développement dont construction, l’entretien, la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures routières, plutôt que de les distraire dans des efforts de guerre et autres du genre qui n’ont jamais profité au développement d’un pays.

Il faut signaler que c’est la crise sociopolitique depuis les législatives passées qui a aggravé la situation de dégradation des routes par le retard que celle-ci à engendre dans la mise en œuvre du Programme d’entretien annuel 2020.

J’invite donc à une prise de conscience collective pour qu’enfin nous puissions consacrer nos efforts exclusivement aux actions de développement de notre pays.

 

Ccom

 

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