La route nationale No 1 (allant de Kati à Diboli, frontière sénégalaise), tout comme d’autres routes du pays, est dans un état de dégradation avancée. Conséquence : de nombreux accidents de la circulation avec leur lot de victimes. Face à cette situation, les jeunes et mêmes des vieillards des localités de Kati, Kolokani, Didiéni, Diéma, Nioro du Sahel, Kayes et Diboli, ont décidé d’agir et d’utiliser la manière forte pour interpeler les autorités. D’où un blocus sur cette route d’intérêt national qui enregistre quotidiennement le passage de centaines de gros porteurs en provenance du port de Dakar.
L’action enclenchée, le vendredi dernier, n’est pas une première sur ce tronçon. En effet, en octobre 2018, le collectif Sirako de Kati avait organisé une manifestation similaire pour bloquer la route qui traverse cette ville garnison. Ce blocus avait été précédé par de multiples rencontres entre les jeunes manifestants et les autorités régionales et nationales sur la situation de la RN1. La ministre des Infrastructures et de l’équipement avait rencontré les manifestants et avait promis le démarrage des travaux. Et un communiqué de presse (diffusé le 23 octobre 2019,) annonçait le décaissement de 78 milliards de FCFA pour l’exécution des travaux.
Cependant, jusqu’à ce jour, l’on ne constate nulle trace des travaux de Kati à Kayes. En réaction, plusieurs associations se sont donclancées dans la manifestation de vendredi dernier, afin de contraindre les autorités à honorer leurs engagements.
Mot d’ordre respecté !
Si cette initiative a été tardivement communiquée et revêtait plusieurs problèmes de coordination, il n’en demeure pas moins que les populations ont répondu présentes à l’appel. Face à l’incapacitédes autorités de faire des propositions de sortie de crise ou de gerer cette situation, les manifestants ont totalement pris le contrôle de la RN1. C’est à Kolokani que le coup d’envoi a été donné par les Jeunes de cette localité qui ont coupé le trafic depuis 21h dans la nuit du 22 août. Ils furent suivis par ceux de Kayes qui ont bloqué le pont de la ville à 00h du 23 août. Des localités comme Kati, Kita, Nara Diémajusqu’à Diboli ont tous enclenché le blocus à partir de 07h dans la journée du 23. La réussite fut totale malgré la diversité des revendications.
Que veulent les manifestants ?
Si le blocus était une action commune de plusieurs associations qui optent toutes pour la réhabilitation de la RN1, il faudra savoir que leurs revendications différentes.
Pour le collectif Sirako de Kati, il exige:
-La démission du ministre des Infrastructures et de l’équipement pour le non tenue de ses engagements d’octobre 2018.
-La réhabilitation totale et sans délai de la partie de la RN1 traversant la ville de Kati
-Un engagement officiel avec un délai minimum soit du président de la République soit du Premier ministre.
Ces revendications ont été réclamés par le porte-parole de collectif, Yaya Diarra, partout où il s’est adressé aux manifestants dans les différents points de blocage à Kati.
A Kayes, leurs revendications sont:
-La réhabilitation de la RN1
-Le rétablissement du réseau ferroviaire de Kayes avec la mise en circulation du train voyageur.
-L’opérationnalisation de l’Aéroport de Kayes (Dac-Dac).
Précision : A Kayes, le blocus était prévu pour une durée de 24h. Et dès vendredi à 00h, les manifestants ont levé le mot d’ordre. Et il a été donné un délai d’une semaine aux autorités pour satisfaire les exigences. A Kayes, le mouvement pourrait donc reprendre passé ce délai. Mais à Kati, le mouvement est loin de connaitre son épisode. En effet, le siège des routes a été maintenu jusqu’à nouvel ordre.
Impossible dialogue
Dans cette crise, les autorités ont tout d’abord tenté d’empêcher l’organisation de la manifestation en tentant desdémarches qui ont échoué. Pour ce faire, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Salif Traoré, accompagné d’une forte délégation, s’était même rendu à Kati la semaine dernière. Il a rencontré les responsables de cette ville afin de trouver une solution à la situation.Sanssuccès !Les autorités ont ensuite refusé de donner un avis favorable aux manifestants quant à leur projet. Pour justifier son inaction et gagner l’empathie de l’opinion nationale, le ministère des Infrastructures s’est contenté de faire une publication sur Facebook concernant la situation le 22 août dernier. Il affirme être au courant du calvaire des populations sur cette route en affirmant que le coup nécessaire à sa réhabilitation qui s’élève à 365 milliards est largement au-dessus des moyens de l’Etat.
Hier, des sources ont annoncé une rencontre entre le Gouverneur de Kayes et les manifestants de cette région. Sans faire de déclaration officielle sur l’issue de la rencontre, ces derniers ont levé leur mot d’ordre le 24 aout à minuit en donnant un délai d’une semaine.
En ce qui concerne le Collectif Sirako de Kati, il affirme n’avoir reçu aucune réaction des autorités depuis le début de la manifestation jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes. Son mot d’ordre à savoir le blocage illimité est donc maintenu jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.
Entre temps, tous les regards sont portées vers non seulement les départements ministériels en charges des dossiers mais aussi sur le Premier ministre qui avait annoncé faire de la décrispation du front social l’une de ses priorités absolues.
Ousmane Dembélé
Ce qu’on ne dit pas au peuple, c’est que ce marché de 78 MILLIARDS attribué à SATOM / CIRA / AGETIPE a été monté de toute pièces par le ministère de l’équipement et des transports de façon frauduleuse (gré-à-gré sans Appel d’offres) contrairement aux règles élémentaires du droit malien en la matière. Le plus étonnant, c’est que ces décisions sont prises en CONSEIL DES MINISTRES et personne ne dit le droit. Ce pays est et restera corrompu à jamais.
Bonjour
Il ne faut pas trop leur donner des mauvaises idées, ils seraient capable d’attribuer à Boullygues afin d’instaurer des P€AGE$/PILLAG€$ …
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