Pour se faire entendre et obtenir le démarrage effectif des travaux de bitumage de la RN3, le collectif Sirako de Kati, à l’instar de plusieurs associations et mouvements de la région de Kayes, bloqueront la circulation de Kati jusqu’à Diboli. Cette manifestation se tient aujourd’hui vendredi 23 août 2019 à partir de 7 h du matin.
Cette lutte a commencé depuis plusieurs mois. Le 17 septembre 2018, des hommes et femmes, majoritairement jeunes, avaient dressé des barricades et empêché la circulation des véhicules et motocyclistes sur le tronçon Kati-Kolokani-Didiéni.
Suite à cela, des travaux de construction avaient démarré le même jour pour satisfaire leurs doléances. Mais, l’espoir s’est vite estompé. Car depuis plusieurs mois maintenant, les travaux de reconstruction de l’axe Kati-Kolokani-Didiéni sont arrêtés.
Selon un coordinateur du collectif Sirako de Kati, Cheick Sadibou Togola, au début c’est la société Satom qui s’occupait des travaux. Les travaux devraient commencer six mois après l’étude. Mais selon M. Togola, après la première phase, les travaux restent inachevés et aucune réaction des autorités en charge de l’affaire. Furieux de cet état de fait, le collectif Sirako de Kati manifeste aujourd’hui.
“Nous avons rencontré la ministre de l’Infrastructure et de l’Équipement, Traoré Zeynabou Diop qui avait déclaré détenir un financement d’environ 70 milliards de F CFA pour la reconstruction de la route RN3 de Kati. Mais qu’en est-il réellement de cet argent ? Et qu’est ce qui fait retarder encore les travaux ? Qu’en est-il des promesses? On veut des réponses et l’ouverture des travaux dans les plus brefs délais”, affirme Cheick Togola.
Si la manifestation ne concernait que les jeunes de Kati à Didiéni, cette fois-ci, assure M. Togola, c’est toute la jeunesse de la région de Kayes jusqu’à Diboli qui bloquera la route. “Tant que le président de la République en personne ne s’y impliquera pas, il n’y aura aucun trafic sur la RN3″, menace Check Togola.
Zeïnabou Fofana
Encadré
Le CSDM soutient la manifestation
Le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) soutient le blocage de la route Kayes-Bamako. Hier, en la faveur d’une conférence de presse, le président de l’organisation, Mohamed Cherif Haïdara, a rappelé les objectifs de ce blocage et les raisons ayant poussé le CSDM à soutenir l’initiative.
Selon lui, cette route permet de booster le développement du pays et de renflouer les caisses de l’État à travers les services des douanes et des mines. “C’est inadmissible qu’une région qui généré plus de 40 % du PIB d’un pays soit sevrée des restes zones du même pays. Nous ne pouvons l’admettre et il faut que les routes soient refaites. Nous sommes donc solidaires à ce mouvement de blocage et d’indignation”, a-t-il ajouté.
S.I.K