Les queues interminables dans nos circulations s’accumulent de jour en jour et l’exaspération atteint des sommets chez les conducteurs. Le Mali a connu un boom d’automobiles mises en circulation, qu’elles soient neuves, vieilles ou en fin de vie. Mais malheureusement, nos infrastructures n’ont pas suivi cette même évolution. Plusieurs facteurs peuvent donner quelques pistes d’éclaircissement sur cette situation.
Les infrastructures autoroutières se concentrent pour la plupart à Bamako. Les autres régions ont certes quelques lambeaux de bitume mais Bamako, de part sa position dominante de capitale et premier centre urbain du Mali, cumule le plus grand parc automobile de notre pays. Les principaux axes, comme celui qui va de la Tour de l’Afrique au pont des martyrs et celui qui relie l’aéroport international de Bamako-Sénou au pond Fahd, sont les plus obstrués.
Ces deux axes, veines jugulaires de la Capitale, sont munis de nombreux facilitateurs de circulation comme les feux de signalisation à chacun des croissements et aux nombreux carrefours qui les coupent mais aussi des points de contrôle de la compagnie de la circulation routière qu’on retrouve pratiquement à chaque kilomètre.
Mais malgré ces moyens déployés, le problème persiste. Les feux de signalisation pour beaucoup sont en panne.
L’Etat avait certes commencé à installer des feux de signalisation solaires, une initiative que la population avait accueillie à bras ouverts car ces feux, contrairement aux anciens, fonctionnaient 24 heures sur 24 et ne connaissaient pas d’arrêt dû aux coupures qui émaillent le quotidien des Bamakois. Mais ces mesures, même symboliques, n’ont pas eu de continuité et l’on se demande pourquoi d’ailleurs. La police est très présente et contribue beaucoup à tenter d’enrailler le flot notamment en regulant les flux au niveau des croisements, par le biais de déviation sur les routes secondaires et surtout par la circulation alternée au niveau du pont des martyrs, le matin et le soir.
Ces efforts sont à encourager, mais les agents de la route ont besoin de plus de moyens de la part de l’Etat. Les conducteurs non plus ne sont pas en reste : incivisme, méconnaissance du code de la route, défaut de permis de conduire ou utilisation de faux. Il y a eu plusieurs infrastructures routières à Bamako, ces dernières années, pour tenter de désengorger la circulation, avec notamment l’échangeur à multiple voie, le 3ème pont de Bamako, le bitumage de plusieurs routes secondaires, mais tout ceci ressemble de plus en plus à des mesures désespérées.
Les autorités de Bamako doivent doter la ville de véritable plan urbain, à savoir que les routes doivent avoir un minimum de synchronisation avec les quartiers qu’elles desservent. Les principaux axes du centre ville doivent être agrandis pour permettre la circulation du plus grand nombre d’automobiles et multiplier les jonctions avec les routes secondaires, quitte à détruire les constructions anarchiques pour créer de l’espace pour plus de fluidité.
Des mesures énergiques doivent être prises contre l’occupation illégale des abords des voies de circulation.
Les autorités peuvent explorer également la piste des circulations alternées entre les véhicules avec plaques d’immatriculation paires et impaires. Les autorités doivent voir sur le long terme afin de permettre aux automobilistes de pouvoir circuler avec plus de facilité, ce qui de fait, peut permettre à notre pays de gagner plus de temps et économiser plus d’énergie.
Abdoulaye Alfadi SIDIBE, stagiaire