Le système routier du Mali, en particulier au nord et à l’est, est inadéquat. En 2006, le gouvernement malien aborda ce problème avec un plan de construction pour une durée de quinze ans. Mais, il ne pouvait que financer l’entretien du réseau existant. Avant la guerre civile en Côte d’Ivoire, Abidjan était le port d’entrée ou de départ de plus 80% des exportations et importations du Mali. La guerre a fortement perturbé le trafic entre le Mali et Abidjan. Le gouvernement demanda aux donateurs de soutenir des projets de construction pour améliorer l’accès à d’autres ports. Sur le plan national, des routes au nord et à l’est de Bamako devraient stimuler l’intégration économique et politique et faciliter la sécurité régionale. Mahamadou Diallo, conseiller technique du ministre des Transports et ingénieur civil de profession, avait déclaré que les routes étaient la « priorité des priorités » au Mali. Il fournit des détails sur les programmes et les ambitions futures lors d’une discussion le 25 septembre 2006. Diallo a contribué à un plan ambitieux qui, s’il était mis en œuvre, relierait Bamako à la plupart des grandes villes par des routes pavées d’ici 2020, avec un prix global de 1,6 mille milliards de F CFA.
Selon lui, le consensus dans le gouvernement était qu’il y a une nécessité de développer le réseau de transport routier. Le projet fut débattu à l’Assemblée nationale, mais le financement de presque tout le plan devrait provenir des pays donateurs. L’allocation de 13 milliards de F CFA du Ministère des transports ne suffisait que pour maintenir le réseau routier déjà en place.
La guerre en Côte d’Ivoire créa un choc dans le système de transport malien. Durant la guerre, le Mali dépendait fortement du port de Dakar, qui était surpeuplé et inefficace. Par conséquent, le gouvernement entama des projets pour améliorer ou construire des routes et des infrastructures facilitant l’accès à plusieurs ports de la sous-région. Les ports ciblés incluent non seulement Dakar et Nouakchott, mais aussi des ports aussi lointains que Lomé et Tema. L’accès aux deux derniers ports dépend aussi de la qualité des routes à travers le Burkina Faso. Ces projets routiers, faciliteraient l’exportation du coton, la principale culture de commerce du Mali. En 2006, près de 195 milliards de F CFA de financement sont venus principalement de l’Union Européenne, la Banque mondiale et la Banque islamique de développement. Selon de nombreux observateurs maliens, les principaux segments du nord sur le plan national, essentiels à la sécurité et au développement économique, étaient les suivants :
Bamako-Tombouctou : 635 kilomètres, 100 milliards de F CFA. Ce tronçon devrait être terminé en 2012.
Mopti-Gao : 568 kilomètres, avec un coût projeté à 48 milliards F CFA. La date pour débuter la construction était en 2008. La route pavée fut mal entretenue et nécessitait une réhabilitation importante.
Gao-Bourem : 95 kilomètres, pour un coût de 15 milliards F CFA. Cette route était prévue pour 2008.
Bourem-Kidal : 260 kilomètres, pour un coût de 41 milliards F CFA. Cette route était prévue pour 2012.
De Kidal à la frontière algérienne : 300 km, pour un coût de 24 milliards F CFA. Cette route était prévue pour 2012. Les routes reliant Bamako à Tombouctou, à Gao et à Kidal sont essentielles à la sécurité ainsi qu’au développement économique. Tant que ces routes ne sont pas construites, les tendances économiques, politiques et culturelles qui continuent à séparer le nord et le sud du Mali se poursuivront.
Amadou O. Wane
Collaborateur externe,
Floride, Etats-Unis
amadou@amadouwane.com