Bitumage de la route Fana-Béléco-Kignan-Tabarako : Le cri de cœur du Mouvement «SIRABA» !

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Tenues les 9 et 10 mars 2019 sous la houlette de Bazan Raphaël Coulibaly, président du Mouvement Siraba, les Assemblées Générales de Kignan et Béléco visaient à fédérer les actions initiées dans le cadre du bitumage du tronçon Fana-Béléco-Kignan-Tabarako (208 km) afin d’atténuer les souffrances des populations riveraines.

Le mouvement ‘’Siraba’’ est une organisation de la société civile à but non lucratif et apolitique qui entend désormais attirer l’attention des plus hautes autorités du Mali, les responsables régionaux, les élus et les acteurs de la société civile sur l’état de dégradation de cette piste. Cela, à travers des activités de plaidoyer, de lobbying et de sensibilisation.

Aussi les assemblées générales qu’il a tenues à Kignan et Béléco, les 9 et 10 mars courant, avaient-elles pour objectif d’interpeller les plus hautes autorités face à leur promesse de bitumage de la route Fana-Béléco-Kignan-Tabarako qui relie la RN6 (route Bamako-Ségou) à la RN11 (route Sikasso-Koutiala). On peut donc comprendre la liesse populaire qui accueillait la délégation du Mouvement ‘’Siraba’’ tout au long de son trajet.

Le bitumage de cet axe long de 208 km occupait une place de choix dans la Déclaration de Politique Générale du Premier ministre Modibo Keita le 27 mai 2015. Laquelle DPG a également prévu de réaliser un pont sur le fleuve «Bani» à Sorokoro et une digue au niveau de la plaine entre Sanzana et Doumanaba.

Au cours de ces assemblées générales, le mouvement ‘’Siraba’’ a rappelé  que la route Fana-Béléco-Kignan-Tabarako est la colonne vertébrale des cercles de Dioila et Sikasso liés par l’histoire et la géographie. «Si nous avons une préoccupation unique, une sollicitation unique, un plaidoyer unique à faire auprès de l’Etat du Mali, c’est vraiment le bitumage de notre route pour que nous soyons enfin libres de ces tracasseries et soucis et, pour que nous ayons le développement dans nos localités où les gens sont des braves travailleurs engagés. Mais à cause de la dégradation de l’état des routes, ils sont incapables d’exploiter les potentialités agricoles  pour leur épanouissement », a déclaré Diakaridia Mariko, 1er vice-président du Mouvement.

Une route stratégique oubliée par les autorités

Tour à tour, les sous-préfets de Kignan et de Béléco ont évoqué la préoccupation majeure que constitue l’état de cette route pour le bitumage de laquelle plusieurs démarches ont été faites. En vain. Ces responsables ont cependant salué et encouragé l’initiative du mouvement ‘’Siraba’’ qui suscite déjà l’espoir. « Dans tout processus, si les gens décident de s’unir, ils vont aboutir à quelque chose de potable car l’Etat seul ne peut pas, les députés, les maires seuls ne peuvent pas, donc il faut une synergie d’actions de toutes les forces vives », rappellent les représentants de l’Etat dans ces localités.

Bazan Raphaël Coulibaly, président du Mouvement ‘’Siraba’’, a rappelé les populations de Kignan et de Béléco que les communes riveraines de cette route dans les cercles de Dioila et Sikasso concentrent une forte population et regorgent des potentialités économiques inestimables pour les régions de Koulikoro et Sikasso. Historiquement, précise-t-il, la zone est le creuset des grands cantons comme celui de Guegneka, Diédougou, Doulendougou, N’Dlondougou, Zéguedougou, N’Golasso, Fama, etc.  Cette zone, a fait savoir Bazan Raphaël Coulibaly, occupe une position centrale et transrégionale dans les régions de Koulikoro et Sikasso dotées d’un climat favorable à l’agriculture, l’élevage et la pêche avec environ 1000 mm d’eau par an. D’où, la nécessité de bitumer cette route pour la maintenir en bon état en toute saison, ajoute-t-il. Pour lui, la route traverse 21 communes rurales avec 216 villages, 8 arrondissements, 2 cercles et 2 régions avec une population estimée à environ 400.000 habitants. Selon lui, l’accès des deux Csref, notamment celui de Fana et de Kignan, est très difficile surtout en hivernage avec son cortège de décès, surtout des femmes enceintes, liés à l’état de la route, à la traversée du fleuve et aux conditions de transport déplorables des malades et des femmes en difficulté d’accouchement.

Le président du mouvement ‘’Siraba’’ indique que la zone contribue énormément à l’autosuffisance alimentaire et au rayonnement du Mali sur le toit de l’Afrique en production cotonnière. « Les productions céréalières et cotonnières sont très abondantes sans compter l’apport en bétail, volaille, agrumes et produits maraichers. L’usine d’égrainage de coton de Kignan, avec une capacité de plus de 60 000 tonnes, a égrené en 2017 environ 58 000 tonnes. La prévision  de la campagne de 2018 est de 60 000 tonnes. Sans oublier aussi les usines d’égrainage de Fana et de Dioïla. Ce qui constitue des dizaines, voire des centaines de milliards de FCFA pour l’économie malienne chaque année. Il est prévu à moyen et long termes, la construction d’une usine d’égrainage de coton à Béléco.

Les foires hebdomadaires de Béléco, de Kignan, de Mena et Doumanaba sont parmi les plus dynamiques au Mali. Elles sont fréquentées par des dizaines de véhicules gros porteurs et de transport venant de Fana, Dioïla, Sikasso, Koutiala, Ségou et Bamako. Cette route est la seule voie d’approvisionnement en denrées de première nécessité venant de l’extérieur », martèle Bazan Raphaël Coulibaly en invitant les autorités à prendre à bras-le-corps le bitumage de l’axe Fana-Béléco-Kignan-Tabarako. «Cette route n’est donc pas une route ordinaire, mais une source de vie pour toutes ces populations riveraines», plaide-t-il.

Bourama Camara, envoyé spécial

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