Experte dans le domaine de la construction et de la réhabilitation des routes et des ponts, la Cellule des travaux routiers d’urgence (Cetru) est aujourd’hui victime d’un conflit d’intérêt créé et entretenu par l’actuel ministre de l’Equipement, des transports et du désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré.
Dans la réalisation des routes et ponts, outre son professionnalisme et son sérieux, la Cetru s’est toujours distinguée par sa promptitude et la qualité de son service fait. Au moment où certains services demandent des milliards pour la réalisation de certains travaux routiers, la Cetru, soucieuse du bien-être de ses concitoyens, ne demandait que quelques millions. Ainsi, elle était devenue une structure incontournable dans ce secteur, d’où la multiplication de ses sollicitations.
Mais pour des raisons qui lui sont propres, le ministre de l’Equipement, des transports et du désenclavement Mamadou Hachim Koumaré concocte des stratégies visant à anéantir les activités de la Cetru, voire la fermer.
De sources sûres, après de nombreuses tentatives pour relever le Directeur général de la Cetru, le ministre Koumaré compte asphyxier le fonctionnement de cette boîte. Pour arriver à cette fin, il a fermé la régie de la Cetru à l’insu du Directeur pour que les fonds soient logés à la Direction des finances et du matériel (DFM) de son département dirigée par l’oncle du Ministre Mahamadou Camara. Pire, au moment où les routes sont dans des états de dégradations très avancés, le Département de l’Equipement et des transports demande l’arrêt de toutes les activités de la Cetru. Et confie la gestion de la réhabilitation des routes à l’Ageroute en attendant de voir clair, a-t-on appris.
Or, pour ceux qui connaissent cette structure, il a fallu l’arrivée du lieutenant-colonel Abdourahmane Ouologuem, ingénieur des constructions civiles de formation, pour que la Cetru renaisse de ses cendres. Aujourd’hui, son disfonctionnement causera plus de tort que de bien aux usagers de la route.
Pour rappel, au titre de la saison des pluies de 2014, elle a réalisé avec brio le curage de grands collecteurs de la capitale. Notamment Woyowayanko et de Djisouroutou, sis à Sébénicoro, en commune IV. Les premiers travaux de la route Kéniéba-Faléa, 5,5 km, ont été finis depuis mai 2014. A cela s’ajoutent les travaux d’aménagement de la rue 520 sise à Sokorodji en commune VI, les travaux d’aménagement des rues 581 et 594 sises à Baco-djicoroni en CV, des rues ouest et est de l’ambassade de Chine en CIV, la réhabilitation de l’avenue de l’OUA qui mène à la résidence de l’ambassadeur du royaume du Maroc ainsi que les travaux de terrassement de 250 mètres de long, l’assainissement et le curage de deux caniveaux le long de la route qui traverse le camp des gardes de Dar-es-Salam. Sans oublier la réhabilitation des pistes Cmdt qui ont facilité non seulement l’évacuation du coton vers les usines mais aussi le déplacement des villages concernés.
Pour des raisons personnelles, le professionnalisme de la Cetru dans la réhabilitation des routes et ponts risque de partir en fumée.
Oumar KONATE