Pour protéger les routes, les ministres en charge des Infrastructures et des Transports Routiers des Etats membres de l’UEMOA, du Ghana et de Guinée-Conakry se sont réunis le 19 juin 2015 à Ouagadougou pour une déclaration commune en vue d’éradiquer la surcharge sur les routes. A l’issue de cette rencontre, ils ont adopté le Règlement N° 14/2005/CM/UEMOA portant sur l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’Essieu des véhicules lourds dans les Etats membres de l’UEMOA. C’est dans le cadre de l’application de ce Règlement qui commence le 1er juin 2016 que le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement en partenariat avec l’Union Européenne a organisé un atelier national d’information et de sensibilisation des acteurs sur la surcharge routière. L’évènement a eu lieu le vendredi 26 février dernier au CICB sous la présidence du ministre Mamadou Hachim Koumaré.
Cet atelier a regroupé tous les acteurs nationaux concernés.
Dans son intervention, le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré dira que l’application de ce Règlement est une étape importante qui devra permettre d’appréhender au mieux les enjeux et les impacts positifs attendus des pays membres et que le Mali mettra en œuvre à partir du 1er juin prochain. La surcharge dit-il, est l’ennemi N°1 de la route car cela a été relevé dans l’étude des impacts de la surcharge sur les secteurs des transports terrestres maliens réalisés en 2011 par un bureau d’étude.
« Financé par l’Union Européenne, cette étude a révélé que les pertes occasionnées par la dégradation des chaussées est due à la surcharge », a-t-il souligné. Selon lui, chaque année, le Mali perd 80 à 120 km de route à cause de la surcharge.
A l’en croire, une route dégradée par suite de surcharge entraine l’augmentation de risques d’accidents. Aux dires du ministre, 80% des accidents des poids lourds sont dus à la surcharge. Cette dégradation provoque également la réduction de la rotation des véhicules, la réduction de la durée de vie de ces véhicules, l’augmentation des coûts de transports, en somme l’impossibilité d’avoir le retour sur l’investissement, a regretté le ministre Koumaré.
« Au regard de ces impacts négatifs, nous avons l’obligation morale de les sauvegarder et de les entretenir. Nous devons nous préserver de la dégradation des routes en prenant de mesures appropriées souvent jugées impopulaires au risque d’annuler les efforts de développement », a-t-il déclaré. Pour ce faire, le ministre demande l’accompagnement de tout le monde en général et des transporteurs et chargeurs en particulier.
Le député Yiri Keita, président de la Commission des Travaux Publics, des Transports et de l’Habitat de l’Assemblé nationale, pour sa part dira que la mise en application du Règlement N°14 est un processus continu qui exige une concertation permanente entre les acteurs. Il a exhorté les participants à mettre à profit cet atelier pour approfondir la réflexion sur la question relative à la facilitation du transport routier des marchandises dans le cadre du ravitaillement correct et régulier du pays.
Quant au représentant de l’Union Européenne Andrzet Bielecki, il a rappelé l’importance que l’UE attache au développement de notre pays et à l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est dans ce cadre dit-il, que depuis des années, l’UE est active dans le secteur des transports et en particulier dans la construction des routes. Selon lui, plus de 4000 km de routes bitumées au Mali ont été financés directement par l’UE.
Pour lui, l’UE a toujours insisté sur l’importance du respect du poids sur les routes. Car la dégradation des routes a des impacts macro-économiques, des impacts sur la facilitation du commerce et sur la sécurité routière.
Fily Sissoko