3 Milliards en fumée après l’échec de l’Aménagement du Collecteur de Djafrana : Le Premier ministre se saisit du dossier

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Le chef du gouvernement a constaté avec déception (même s’il ne l’a pas dit ouvertement) le spectacle de désolation qui prévaut sur le site d’aménagement du futur lifting du collecteur. En décidant de se transporter lui-même sur le terrain et donner le coup d’envoi d’une nouvelle phase, Modibo Sidibé a rappelé tout l’intérêt que le chef de l’Etat accorde à l’important  projet, et a appelé à la responsabilité des acteurs.

Dans notre livraison n°751 du mercredi 25 novembre dernier, sous le titre « Echec de l’Aménagement du collecteur de Djafrana : ATT doit intervenir ! », nous dénoncions l’arrêt systématique des travaux sur le chantier, et le silence radio observé par le ministère de l’urbanisme lorsqu’il s’agit pour les journalistes d’en savoir plus. Moins d’un mois après, les choses semblent se précipiter au sein de l’exécutif. Comme si notre appel avait été entendu par le chef de l’Etat, une forte délégation du gouvernement, conduite par le Premier ministre, a effectué mercredi dernier une visite de chantier. Il s’agissait pour Modibo Sidibé de donner le coup d’envoi officiel d’une nouvelle phase. Pour le chef de l’exécutif, elle consacrera l’aménagement urbanistique. Le Premier ministre, qui explique qu’il s’agit d’ « un projet fort », a insisté sur l’intérêt que le président de la République accorde cet ouvrage. Appelant les différents acteurs à la responsabilité dans l’exécution du projet, il a souhaité que les travaux se déroulent conformément au calendrier du chantier.

Les populations riveraines, qui avaient plusieurs fois exprimé leur colère face à l’arrêt des travaux, fondent beaucoup d’espoirs sur cette intervention du Premier ministre. On imagine alors tout l’intérêt suscité par l’aménagement du collecteur.
Rappelons que c’est par DECRET N° 06-146/P-RM DU 28 MARS 2006 que le président de la République Amadou Toumani Touré a pris la décision portant approbation du marché relatif aux travaux d’aménagement du collecteur naturel « Diafarana-Kô ». D’un coût global de 3,47 milliards de francs CFA, le projet, dont le marché d’exécution de la première phase a été attribué au groupement d’Entreprises EACA – EGENEB –TP pour un montant de 1,2 milliard pour un délai de 12 mois, devrait consister, entre autres, en la construction d’un collecteur qui va du Lido au pont Lazaret et d’une voie revêtue en dalle destinée aux piétons et cyclistes, la reconstruction des ponts de Samé et de Diafarana, l’éclairage public tout au long, etc., entraînant la création de plus 400 emplois.

Ce grand lifting du collecteur, dont  le coup d’envoi des travaux a été donné par le chef de l’Etat lui-même en 2006, prévoit un plan

d’aménagement devant débuter au Lido pour s’achever à l’immeuble UATT, sur une longueur de 6,8 kilomètres et une emprise variant de 30 à 80 mètres, répond à plusieurs préoccupations des populations et des plus haute autorités pour la réhabilitation de ce cours d’eau naturel.

Malheureusement, contre toute attente, c’est cet important projet qui était en passe de tomber à l’eau. Trois années après le lancement des travaux par le chef de l’Etat lui-même, les travaux ont été interrompus. Il faudra encore attendre leur fin véritable. 

Le hic est que cet arrêt des travaux sur le chantier avait provoqué chez les populations riveraines des dégâts sans précédent : petit commerce au ralenti, l’exploitation agricole arrêtée, un scénario que les victimes avaient du mal à comprendre.
Après l’abattage de plus de 526 arbres pour les besoins de la cause, l’arrêt des travaux de maraîchage par les populations riveraines, la boue qui affecte sérieusement le cadre de vie de celles-ci, etc., le spectacle de désolation était véritablement à son comble. Cela, sous l’œil indifférent du Département de l’urbanisme et de l’habitat, dont l’incapacité de la ministre, Salimata Gakou, à concrétiser le projet, était désormais des plus évidentes. Mais avec la reprise des choses en main par le chef du gouvernement, l’espoir renaît. Parviendra-t-il à concrétiser le projet ? A suivre.
Issa Fakaba SISSOKO

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