Le Conseil national de la société civile n’est pas en dehors de la réflexion sur le déroulement de la phase intérimaire et de la Transition dans notre pays. Nous avons reçu de son Président, Boureima Allaye Touré, le document adopté par le Bureau exécutif du CNSC le 18 avril 2012 et transmis depuis aux plus hautes autorités.
Les propositions du CNSC étaient frappées du coin du bon sens, même si, manifestement, elles n’ont pas été prises en compte par nos gouvernants intérimaires. Ainsi en est-il de la composition du Gouvernement qui, selon le Conseil, aurait dû compter, outre la Primature, 16 ministères seulement, chacun avec ses services centraux et rattachés et ses organismes personnalisés, auxquels devaient s’ajouter les autorités administratives indépendantes.
Il s’agissait des Ministères de l’Administration Territoriale, des Collectivités Locales et de la Réforme de l’Etat; de la Justice, Garde des sceaux; de la Santé, du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées; de l’Environnement, de l’Assainissement, de l’Energie, des Mines et de l’Eau; de l’Education nationale; des Affaires Etrangères, de l’Intégration, de la Coopération et des Maliens de l’Extérieur; de la Fonction Publique, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle; de la Défense, des Forces Armées, de la Sécurité et des Anciens Combattants; de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche; de l’Economie et des Finances; de l’Industrie, des Investissements et du Commerce; de l’Equipement et du Transport; de l’Urbanisme, des Affaires Foncières et du Logement; de la Communication et des Nouvelles Technologies; de la Jeunesse, des Sports, des Arts, de la Culture et du Tourisme et de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Nous avons aujourd’hui un gouvernement qui compte exactement le double de portefeuilles que celui proposé ci-dessus, avec un fort impact financier sur les ressources, fort maigres, de l’Etat et des doutes légitimes sur son efficience et son efficacité futures, des conflits de compétence se faisant déjà jour.
En outre, «le Conseil National de la Société Civile estime qu’avant la fin de la transition, le Gouvernement d’Union Nationale devra tenir deux Fora sur les thèmes suivants, afin de compléter notre arsenal de changement de comportement des Maliennes et Maliens pour un sursaut national, pour mettre le Mali au dessus de tout. Thème 1: Comment développer une culture de gestion non violente des conflits? Et Thème 2: Quelle éducation à la citoyenneté post crise?».
Pourquoi ne pas s’investir afin que ces propositions, pertinentes et reflétant les aspirations de nombre de Maliens, ne soient pas incluses dans les concertations nationales qui sont supposées se tenir bientôt? Elles pourraient servir de bonne base de discussion et leurs auteurs pourraient jouer tout leur rôle dans l’élaboration de la nouvelle feuille de route de la Transition, attendu qu’ils revendiquent fortement leur culture démocratique, préconisant que «le gouvernement doit prendre connaissance de sa mission et de sa feuille de route, préparer avec son Premier Ministre sa Déclaration de Politique Générale pour la Transition et la proposer à l’Assemblée Nationale, pour obtenir la caution du peuple souverain».
Ramata Diaouré